Chef d'entreprise fortuné, Mike Regan est sur le point de faire entrer en bourse son application révolutionnaire permettant à tous ses potes millionnaires de faire appel à un jet privé où qu'ils se trouvent sur la planète (un truc d'utilité publique, quoi !).
Mais lors de la présentation du projet aux potentiels investisseurs, un énorme bug informatique survient, Mike est tout chafouin. Heureusement, un jeune intérimaire sorti de nulle part, Ed, sauve l'affaire en tapotant quelques minutes sur un clavier.
Plus de peur que de mal, Mike est donc tout content et décide de prendre Ed sous son aile en lui offrant un joli CDI. Ce grand naïf au physique d'un Pierce Brosnan en préretraite invite même le jeune homme dans sa propre maison blindée de gadgets high-tech pour régler le débit de Wi-Fi.
Problème, Mike se fâche tout rouge quand Ed se met à zieuter d'un peu trop près sa fille de 17 ans et, ni une, ni deux, il le vire de sa maisonnée tout en modifiant son CDI en CDD le plus court de l'histoire. À partir de ce moment, un véritable enfer informatique va se déchaîner sur la vie de Mike et ses proches...
Ben oui, s'il avait été à la place du spectateur, ce nigaud de millionnaire aurait vite compris que quelque chose clochait chez Ed ! Pas seulement parce qu'il est interprété de la pire des manières (le jeu de James Frecheville rappelle au mieux celui d'une quiche périmée de supermarché) ou écrit avec la subtilité d'un taureau enragé dans une bibliothèque, non, le côté sociopathe du personnage nous est pointé d'un doigt tâché de graisse avec les bons gros regards louches qu'il fait en permanence en arrière-plan. En plus, chez lui, Ed passe son temps, assis, à scruter une dizaine d'écrans sous d'horribles éclairages verdâtres, c'est qu'il doit être vraiment dingo ! Le comble du ridicule sera atteint avec la coiffure impeccable du jeune homme qui se transforme d'un plan à l'autre en cheveux en vrac plein de sueur juste parce qu'il a vu l'adolescente de 17 ans sur un moniteur, une erreur de montage (enfin, vraiment ?) tout simplement à hurler de rire...
Les dangers de la technologie moderne qui entoure notre quotidien au service d'un petit thriller dont on n'attendait pas grand chose, pourquoi pas après tout ? Mais le discours de "I.T." sur les dérives de notre société entourée de machines s'arrêtera en fait à une anecdotique conversation sur l'absence de droit à la vie privée dans la constitution américaine et ne sera au final qu'un simple prétexte à une banale histoire d'harcèlement domestique à peine plus digne que celle d'un téléfilm de seconde zone.
Les entourloupes que fera subir le jeune prodige en informatique à la famille seront au choix à bâiller d'ennui ou tout simplement grotesques (la vidéo de la fille, haha) et "I.T." se donnera constamment pour étrange but de ne jamais proposer le moindre élément surprise au spectateur (ce sera un sans-faute de ce côté-là, bravo !).
Néanmoins, une étonnante lueur d'espoir apparaîtra avec l'arrivée du personnage de Michael Nyqvist qui permettra au film de se doter d'une certaine efficacité malgré sa médiocrité. Mais ça ne durera hélas qu'un trop court laps de temps, la nullité sur tous les plans possibles reprendra vite ses droits avec un final particulièrement raté à en vomir de la pellicule de navets par tous les orifices.
En fait, "I.T." porte bien son titre. Non pas à cause de d"Information Technology" mais plutôt à cause de "IT", il s'agit bien d'un "ça", un truc que notre esprit transformera en chose innommable dans très peu temps et dont seul surnagera le souvenir de la présence de ce pauvre Pierce Brosnan en totale perte de vitesse...