Le documentaire commençait plutôt bien, on nous montre le quotidien de personnes vivant dans une région au Sud du Soudan, une région en guerre permanente avec le régime en place, car régime est pro-arabe et se prend pour un régime arabe et tente de supprimer tout ce qui n'est pas arabe (et donc noir) du pays.
Il y a donc une milice locale qui se dit rebelle qui se met en place et les gens continuent à pratiquer leur mode de vie noir sans se soumettre au pouvoir central.
Bref une énième variation sur le thème du peuple opprimé par un méchant gouvernement central qui refuse la différence.
Et des choses intéressantes sont dites, parce que le rejet des noirs par le gouvernement n'a pas de sens étant donné que ce gouvernement est lui-même noir. Mais une majorité des gens montrés dans ce film parle malgré tout arabe et sont musulmans (mais pas à la manière des arabes) quand bien même ils sont opposés au gouvernement pro-arabe.
Il y a un peu de psychanalyse de comptoir où un mec (on sait pas trop qui c'est, ni d'où il sort), explique que c'est vouloir tuer le père nubien au profit de la mère arabe. Mouais, j'avoue que je suis moyennement convaincu.
Et c'est là que le film s'enlise, parce qu'il est forcément partial et qu'il ne prend pas le temps de réellement contextualiser. Alors sans doute que c'était destiné à un marché soudanais, mais lorsque dit "réfugié soudanais" pour une personne qui parle, j'aimerais savoir où on est, on a changé de place ? Pourquoi cette personne est là ? Parce que là où on filme, on est au Soudan, donc avoir un réfugié soudanais au Soudan c'est assez vague.
Aussi je trouve le film bien gentil avec les rebelles, qu'on voit dans des beaux uniformes tous identiques, avec des tanks, et donc la question se pose : qui finance ? Aussi ils ont des contractions. Un homme dit que le but de la révolte n'est pas d'imposer un mode de vie africain à tous les soudanais donc il ne comprend pas pourquoi le gouvernement central veut les abattre, mais un autre dit qu'ils veulent quand même repousser le gouvernement central et le destituer... Ce n'est pas forcément antithétique, mais bon pour le coup je comprends que le gouvernement s'en protège.
Je ne sais pas en voyant ce film comment ces gens là vivent, on les voit récupérer des sacs d'aide humanitaire largués par avion. Ils vivent que de ça ? Pas d'agriculture ?
En fait plus le film avançait plus les questions se posaient et moins j'avais de réponse, et finalement je commençais à en avoir un peu assez de voir les mêmes scènes de chant.
La vie à Khartoum se fait largement critiquer, mais jamais on ne nous montre à quoi ça ressemble non plus...
Et en une heure de film on tourne surtout en rond au lieu de justement aller plus loin.
On a une musico-ethnologue-sociologue qui s'exprime souvent durant le film, mais son discours ne semble pas être celui d'un scientifique, mais de quelqu'un qui prend parti, on n'est pas dans la description, l'explication, on est vraiment dans un discours politique, ce qui est gênant également.
Finalement ce qui en résulte, c'est une sorte d'image d’Épinal d'une vie supposée en tribu en Afrique, avec des gens oppressés, et finalement on ne sait pas grand chose de tous ces gens.
Cependant j'ai quand même appris des choses sur la situation, mais j'ai quand même bien l'impression que la vision livrée ici est assez manichéenne et que ça ne peut pas être si simple que ça.
D'ailleurs notons bien que les sud-soudanais ont eux obtenu leur indépendance, avec la bénédiction des de la communauté internationale et que c'est une atrocité, famine, réfugiés qui fuient dans les pays voisins, etc.
Donc bon...