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Un visiteur
3,0
Publiée le 23 juin 2023
Un film sur le deuil à plusieurs niveaux : le deuil de sa vie étriquée et monotone, le deuil de sa famille et de son fils, le deuil de ses amis, mais sans jamais renoncer à la vie d'avant. Et puis le vrai deuil qui vient mettre un point final aux enfantillages d'un quinquagénaire à bout de souffle. Le type m'a énervé un peu, mais c'est parce qu'il ressemble à mon ex-beau-frère. Et par moment, on a envie de lui mettre des claques. C'est son rôle. En fait, ce type n'a jamais grandi ou eu le temps de grandir, du coup ce sont les enfants (devenus adultes) qui lui donnent des leçons, mais comme ils ont été élevés par le type (entre autres) ils ne sont pas tout à fait finis, eux non plus. Un film sur les dessous du rêve américain, argent, maison, voiture, les symboles du rêve américain, et tout ça part en quenouille. Je dirais pas mal, mais c'est vraiment un film pour américains au sens où il n'y a qu'eux pour comprendre la situation qui moi me dépasse.
Ancien cadre financier en pleine crise de la cinquantaine, Anders a tout plaqué. Femme, travail, routine quotidienne. Afin de retrouver sa liberté et de revivre. Mais voilà : il est désormais totalement paumé, ne sachant que faire de cette liberté retrouvée, entre deux virées dans des magasins de déco pour meubler son nouveau logement tout vide. Rien de grandement original dans ce drame sur cette crise de la cinquantaine, si ce n'est un critique gentillette des banlieues américaines proprettes. Où tout le monde a une énorme maison, dont le prêt cours toujours des décennies plus tard. Où les parents ont des boulots à la ville, d'où ils font tous la navette, et ont perdu toute connexion avec des enfants qui partent vrille. L'ensemble est filmé sans fioriture mais de manière professionnelle, et s'appuie surtout sur Ben Mendelsohn. Habitué aux rôles sinistres des blockbusters hollywoodiens depuis les années 2010, il rappelle ici qu'il est aussi un acteur sensible, capable de prestations plus dramatiques. Même si son numéro de loser dépressif est un poil répétitif, la faute au scénario.
Une pure merveille, sans aucun des poncifs d'Hollywood ou alors utilisés à contre empli. Je veux dire, c'est vrai, il faut un peu s'accrocher pour déchiffrer l'intrigue. Doucement, doucement, laisser remonter le gout suave du souvenir. l'intrigue est fascinante.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 13 août 2021
C'est un film chien avec des puces ou c'est une dinde si vous préférez. Il s'agit d'une histoire sur les vies sérieusement tordues d'un petit groupe de baby-boomers vieillissants très aisés et de leur progéniture tout aussi tordue dans une petite banlieue riche dont le spectateur se fiche éperdument. Les thèmes abordés sont le divorce les aventures d'un soir la consommation occasionnelle de drogues y compris du PCP. Le PCP n'est pas de l'herbe c'est un tranquillisant pour animaux qui peut vous tuer rapidement. L'alcoolisme la désintoxication et le suicide ce film déprimant est tout simplement affreux. Même les acteurs choisis pour la plupart pour leur manque d'attrait physique et ne sont pas du tout attirants. Et qu'est-il arrivé à Edie Falco a tout moment elle semble avoir entre 60 et 75 ans. Le personnage principal est loin d'être sympathique. Il a presque constamment une expression stupide sur le visage a plusieurs relations occasionnelles il fume du PCP et il est un père lamentable et un mari misérable qui a quitté sa femme. Il s'agit plutôt d'une fouine qui prend continuellement de mauvaises décisions au cours de cette histoire qui est surtout très mal écrite...
Rien à redire sur les interprètes tous très bien ni sur la réalisation qui sert parfaitement le propos. Le problème vient de l ecriture du scénario où parfois certaines scènes sont longues et ne servent pas du tout l histoire. Le ton de la comédie amère marche également très bien .
Un film taillé sur mesure pour Mendelsohn. C'est lui qui porte le film sur ses épaules. Une sorte d'ode mélancolique à la crise de la cinquantaine. Prenant.
Trader marié et père d'un enfant, Anders a le sentiment d'être tellement prisonnier des fils de son existence qu'il choisit tout simplement de tous les couper pour retrouver un semblant de liberté. Six mois plus tard, désormais divorcé et jeune retraité, l'homme subit le contre-coup des choix de cette crise de la cinquantaine bien trop subite en réalisant que ce nouveau départ ne se dessine pas aussi vite qu'il l'avait espéré. Errant entre des relations sans lendemain et une nouvelle maison qu'il peine à décorer à son image elle-même encore indéfinie, Anders ne parvient pas réellement à détacher son regard de son ancienne vie...
Si l'on excepte un Ben Mendelsohn épatant dans le rôle principal et un casting en or de seconds rôles (Edie Falco, Thomas Mann, Connie Britton...), cette adaptation du roman de Ted Thompson par Nicole Holofcener ("Friends with Money", "All about Albert") prend la forme d'une espèce d'archétype parfait de comédie dramatique US sur les tourments existentiels d'un cinquantenaire paumé comme il nous en arrive une ou deux fois par an. Évidemment, dès le départ, l'entourage du personnage d'Anders ne représente en réalité que des facettes de lui-même et des directions qu'il pourrait ou aurait pu suivre : une ex-femme vite passée à autre chose avec un autre trader à succès, un fils immature qui stagne face à son futur, un adolescent dépendant à la drogue en pleine fuite en avant ou encore un nouveau love interest synonyme d'avenir... Ensuite, "Au pays des habitudes" déroule la structure de son moule scénaristique archi-connu où, dans un premier temps, Anders va bien sûr faire tous les mauvais choix possibles en refoulant sans cesse ses émotions et en choisissant les solutions de facilité, arrivera plus tard un événement qui le remettra en cause avant de venir crever l'abcès avec ses proches pour ensuite envisager un avenir plus serein. Le film n'est pas dénué de jolis moments ou dialogues et, comme on l'a dit, Ben Mendelsohn arrive parfois à donner le change mais, bon sang, à moins que ce soit votre premier film sur le sujet, comment peut-on espérer créer la moindre surprise avec un déroulement aussi prévisible et qui emprunte à peu près tout ce qu'il s'est fait dans le genre depuis des années ? D'autant plus que, quand Nicole Holofcener choisit de s'en écarter quelque peu, c'est pour parfois délaisser son personnage principal, le point fort du film, dans le but de s'intéresser au sort pas forcément très passionnant de ceux qui gravitent autour de lui (ils ne sont que des pions dans l'évolution du héros après tout), ce qui n'arrange pas le peu de pertinence émanant de cette énième variation autour de cette thématique.
"Au pays des habitudes" n'est cependant pas un calvaire à suivre pour autant, l'ennui ne s'y fait jamais vraiment sentir mais, à part la volonté d'offrir un rôle au génial Ben Mendelsohn éloigné de ses prestations récentes de grand vilain de blockbuster, on ne voit pas trop comment considérer cette comédie dramatique autrement que futile et mineure. Dans un sens, le long-métrage ne pouvait pas avoir un meilleur titre car on a constamment l'impression de se retrouver propulsé au pays des habitudes des films de cinquantenaires en crise.