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Gerard M
11 abonnés
78 critiques
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3,5
Publiée le 2 août 2018
bien sur qu'il s'agit d'une oeuvre magnifique , sobre , une leçon de cinéma ...d'epoque ; mais je suis désolé .... cela a vieilli , Bien sur l'interprétation d' Anna Magnani est sublime ... mais bon sang elle surjoue , à l'instar de tous les grands acteurs de l'époque , lorsqu'ils ont acquis leur notoriété . J'imagine un film avec Magnani et Gassman...bon sang ce que ce doit etre fatiguant ! Bien sur cette oeuvre est significative des themes de Pasolini ; parfois dans le bon sens ( l'ouverture sur La Céne et la fin sur la crucifixion ) mais aussi sur son côté malsain . Je venais avec desespoir de revoir une fois de plus La nuit du chasseur à la TV .... une fois de trop car là aussi , tout à coup , je sentais le poids ( et certaines toiles d'araignées dans la prise de vues et le montage ) des ans . Le Cinéma avance tellement vite qu'il est sans doute obligatoire que la naphtaline des fonds de cinématheques remonte ( sauf bien entendu quelques merveilles intemporelles )
J'ai trouvé ce film beau, les techniques cinématographiques commencent bien à se développer et Anna Magnani est tout simplement géniale comme actrice. On nous montre une Rome après guerre que je trouve assez réaliste, pas d'idéalisations, tout simplement la vérité.
Comme les italiens de l’époque Mamma Roma, dans l’espérance d’une vie meilleure abandonne sa campagne pour s’installer en ville. Mais Pasolini s'attache à filmer le réel, on comprendra donc très vite la fatalité qui gagnera ceux qui cherchent à fuir leurs conditions sociales. Si le film évolue dans les années d’après guerre, il n’en reste pas moins très contemporain dans les thématiques abordés. La jeunesse d’aujourd’hui a l’allure de celle d’Ettore, du moins dans les perspectives qu’on lui propose On retient ces terrains vagues, sorte de no man’s land dans lequel Ettore évolue. D’un coté les banlieues pauvres, de l’autre les quartiers riches, appuyé par le noir et blanc, l’ensemble du film est accompagné de symboles qui viennent renforcés l’idée de deux monde qui s’oppose. Les dialogues nous rappelle l’homme de lettre et le poète qu’était aussi Pasolini. Le script est ponctué de long silences, les dialogues sont travaillés mais sans superflu. La musique est presque a elle seule un personnage, elle vient renforcer les combats et les émotions jusqu’à la scène finale..
Pasolini raconte les retrouvailles d'une mère et d'un fils,c'est contemplatif et envoutant. L'image et parfois trop sombre,les scènes de nuit sont quasiment d'un noir total. L’interprétation d'Anna Magnani est formidable.
Le film commence par les noces de cana , sauf que ce n'est pas l'eau qui est transformée en vin , mais les hommes en porcs. L'Italie des trente glorieuse a transformés se paysage en poubelles. Les ruines romaines sont envahies par les hideuses barres de la modernité radieuse. Le peuple s'est prostitué pour acheter les colifichets de la nouvelle industrie. La consommation a transformé les prolétaires en sous prolétaires. « Le lumpenprolétariat - cette lie d’individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune." Ce n'est pas de Sarkozy mais de K. Marx. Le film se termine par la crucifixion, mais celui qui meurt n'est pas un sauveur, pas même une victime.
Un des rôles les plus marquants de l’égérie du néoréalisme italien Anna Magnanie et second film de Pier Paolo Pasolini, Mama Roma est une splendide peinture de la vie dans les quartiers populaires dans l’Italie d’après-guerre. L’affection du cinéaste pour les populations défavorisées trouve un superbe support dans le drame que vit cette femme prête à se sacrifier pour assurer un avenir, aussi sur le plan affectif que professionnel, à son fils tout en devant lui cacher son passé de prostituée. La façon qu’ont la mère et le fils d’évoluer sans réussir à réellement se rapprocher est parfaitement illustrée par la mise en scène et les dialogues, tous deux emplis de noirceur et de mélancolie, et permet de poser sur les classes populaires romaines un regard minutieux, décrivant tant les questions politiques que religieuses qui hantaient la société de l’époque.
La grande Anna Magnani dans le rôle de Mamma roma est magistral, émouvant, sublime de vérité. comme tous les films de ce monstre sacrés. Regret quelle ne soit plus avec nous.
Grand drame de Pasolini. L'histoire d'une ancienne prostituée qui est sans détour, et fort. La mise en scène est excellente et A. Magnani impressionnante. Je trouve également que ce film est bien dialoguer avec une fin tragique.
Film beau et brillant, doté de qualités de mise en scène et d'écriture exceptionnelles. Pasolini expérimente, dans son début de carrière, mais son expérimentation n'a rien qui ressemblerait à une mise en scène primitive; bien au contraire. Dès son second long métrage, Pasolini dirige son film en véritable maître avec un talent incroyable. La mise en scène est de qualité. Belle interprétation des acteurs, le personnage de Mamma Roma est pertinent; ainsi que son fils. Le film brille par sa gestion du mouvement, le montage est très intéressant : il propose des enchainements de plans novateurs, émouvants et marquants. Puis la musique du film est source de satisfaction auditive et visuelle (puisqu'elle accompagne les images d'une manière extremement précise). Le scénario trouve son intêret dans la manière dont Pasolini munie le particulier de l'universel. La relation de Mamma Roma à son fils prend la forme de celle de toutes les mères avec leurs fils. Finalement Mamma Roma apparait comme une ode à l'amour, un hommage à celles qui fond que nous existont et nous mettent au monde. Très beau film.
13 863 abonnés
12 460 critiques
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4,0
Publiée le 14 avril 2012
C'est le deuxième long-mètrage de Pier Paolo Pasolini après l'inoubliable "Accatone", dèjà avec Franco Citti qui allait devenir son acteur fètiche mais le seul film que la grande Anna Magnani ait tournè avec le cinèaste italien! Une histoire magnifique d'amour et de complicitè avec des moments de grâce et de poèsie pures! Avec "Mamma Roma", Pasolini montre une fois de plus son goût pour le prolètariat urbain vu dans une perspective où il mêle christianisme et marxisme! C'est par une utilisation très personnelle et très lyrique des èlèments du cinèma naturaliste que Pasolini a su atteindre comme dans "L'Evangile selon saint Matthieu" à cette profondeur de l'expression que nous admirons tant ses films! Sans doute le plus beau rôle de la Magnani avec "Bellissima" de Visconti...
Tout le contraire du cinéma formaté commercial, « Mamma Roma » est un film contemplatif avec des digressions et un style profondément original, sans concession. Une pure tragédie des rapports mère fils, avec une inspiration néo-réaliste portée à l’incandescence dans le tableau de la fatalité sociale et l‘aspect visuel. Un très grand film de Pasolini, sans l’intellectualisme ou le coté démonstratif qui gâche par moment l’œuvre du maître.
Le poète et romancier Pier Paolo Pasolini continue sur la lancée d'Accatone dans le néoréalisme avec une œuvre sociale déchirante. L'errance, l'inactivité et la recherche de rédemption animent les personnages dans une Rome misérable et déserte. Les promenades nocturnes d'Anna Magnani dans la ville ponctuent le film, et une image de terrain vague revient périodiquement, jusqu'à la conclusion. Les personnages voient leur vie définie dans ce terrain vague : vide, morne et d'une tristesse à pleurer. L'innocence de la jeunesse désorientée est magnifiquement incarnée par la représentation d'Ettore, cloué à son lit de prison, tel le Christ sur la croix. L'œuvre de Pier Paolo Pasolini est d'un humanisme d'une sensibilité poétique qu'on ne retrouvera jamais plus.
Il s'agit du second long métrage de Pier Paolo Pasolini, réalisé en 1962, soit un an après "Accattone". Ce qui fait la force de "Mamma Roma", c'est son exaltant parfum de liberté. Liberté de récit certes (Anna Magnani s'adressant directement face à la caméra...), mais également liberté de ton. C'est un peu comme si l'on y respirait l'odeur vivifiante de la Nouvelle Vague, lui même happé d'une tragique bande enveloppante. Ce parti prit parsemé de ces nombreuses audaces narratives contribuent ainsi à faire de "Mamma Roma" la première oeuvre majeure de son auteur. Anna Magnani domine le film de par sa beauté et sa truculence, notamment dès la première scène, lorsqu'elle entame une joute improvisée avec la fraiche mariée. Parmi cet éventaire d'habileté et d'intelligence, on retiendra surtout cette réplique sublime de Mamma Roma qui errant dans la rue, s'adressera directement au Ciel après un long monologue en déclarant : "Pourquoi moi je ne suis rien, et toi, tu es le Roi des Rois ?". Admirable.