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    Nymph()maniac - Director's cut - Volume 1
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    Jrk N
    Jrk N

    41 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 mars 2024
    Un abominable mauvais film porno. Comment leurs agents ont-ils laissé de grandes actrices comme Stacy Martin et Charlotte Gainsbourg s'égarer dans cette pantalonnade lamentable ? Le film a fait, à juste titre, un flop absolu et la tristesse envahit tous les admirateurs de ces deux comédiennes.
    Benito G
    Benito G

    677 abonnés 3 162 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 septembre 2022
    Si on ne m'avait pas proposé de le voir, je n'aurais sûrement pas regardé Nymphomaniac de si tôt et certainement pas en director's cut. La promo racoleuse nous vendait un porno intello trash et violent avec du cul, du cul, du cul non-stop et comme j'avais déjà trouvé le temps affreusement long avec Melancholia, j'étais bien partit pour rage quitter au bout de 10min. Or, le film se révèle être une bonne surprise. En effet, Lars Von Trier construit réellement une histoire étalée sur 8 chapitres racontant chacun une étape dans le parcours d'une nymphomane excellemment interprétée par Charlotte Gainsbourg. De sa jeunesse délurée où elle s'épanouie dans le sexe en baisant à tout va; jusqu'au moment où la jeune dévergondée laisse place à une vielle fille ne ressentant plus aucun plaisir sexuel et cherchant désespérément à le retrouver en essayant de nouvelles expériences, tout ça en passant par différentes périodes ou événements marquants qui vont étoffer le personnage et traiter en profondeur de très nombreuses thématiques liées à la sexualité mais pas que. Cela nous donne une oeuvre diversifiée, tantôt comique, romantique, glauque, érotique ou bouleversante dans laquelle chaque partie s'assemblent au sein d'un tout cohérent et autour d'un même sujet traité de fond en comble avec beaucoup de justesse. D'une cruauté sans limite et d'un cynisme à tout épreuve teinté ça et là d'humour noir, Trier nous narre le destin tragique d'une femme qui, meurtri par sa vie de débauche finira par devenir une femme seule, malheureuse et rongée par la culpabilité. Les scènes sont fortes et nous marquent parce qu'elles respirent la sincérité et qu'elles sont portées par d'excellents comédiens à fond dans leurs personnages et allant très loin sans jamais paraître risibles. Mais les scènes sexueeeeeeeeeelles y sont aussi pour beaucoup. Jamais gratuites puisqu'en accord avec le propos et toujours sciemment utilisées par rapport au chapitre abordé, elles marquent d'autant plus qu'elles sonnent vraies et qu'elles mettent en scène des rapports sexuels non-simulés qui semblent avoir été filmés sur le fait alors même que tout n'est que tromperie. En effet, les acteurs principaux ne réalisent pas l'entièreté des cascades sexuelles. Ces dernières sont en fait confiées à des professionnels du milieu pornographique, leurs bustes étant ensuite remplacés numériquement par ceux des comédiens originaux. Étonnant non ? Oui, car l'illusion est parfaite. Cependant, malgré les qualités objectives de ce long-métrage, je n'ai pas réussi à être totalement subjugué par l'oeuvre de Lars Von Trier. Je lui trouve en effet quelques défauts qui m'empêche de lui décerner une meilleure note. Premièrement, la narration. Tout le film repose en fait sur un dialogue entre Joe et un intello de 75ans environ, l'ayant recueillit chez lui après l'avoir trouvé blessée et inconsciente dans la rue. Le reste du film se déroulant ainsi : Joe entame un chapitre de son existence, ce dernier nous est ensuite montré en flash back et son interlocuteur réagit en même temps à ses paroles, le plus souvent en décortiquant et en intellectualisant chacun de ses faits et gestes afin de les rationaliser selon des références philosophiques et mathématiques, ce qui constitue pour moi le premier défaut du film. Car si les remarques de l'interlocuteur sonnent parfois justes, elles apparaissent la plupart du temps comme de la branlette intellectuelle de bas étage et cela devient rapidement soûlant. On comprend cependant au début de la seconde partie pourquoi il arbore un regard aussi distant et rationnel par rapport à l'histoire de Joe et ce grâce à un retournement inattendu. Après quoi il se contentera surtout d'écouter son hôte et de la laisser disserter elle même sur sa propre expérience, ne donnant son avis que plus succinctement et cessant pour de bon toutes ses métaphores à la con. Ainsi, du fait de cette narration particulière, on passe donc globalement plus de temps à parler de sexe qu'à le montrer et lorsqu'on en voit ce n'est jamais pour choquer inutilement le public. J'ai déjà évoqué ce que ces scènes conféraient au récit mais toute cette violence et cette ébauche de séquences X sont également justifiées scénaristiquement. Joe racontant en effet tout dans les moindres détails, nous nous devons d'en savoir autant que son interlocuteur et donc de voir directement les actes concernés aussi choquants soient-ils. Même si je vous rassure tout de suite, à part une séquence particulièrement traumatisante, le reste passe comme une lettre à la poste pour peu que vous soyez majeur et que voir des scènes de pénétration ou du sado-masochisme non simulé ne vous effraie pas. On est pas dans La Vie d'Adèle ici, y'a pas trois scènes de cul extrêmement malsaines, épouvantablement mal filmées qui arrivent en plein milieu du film et dont tu perçois que les actrices sont entrain de souffrir le martyr. Les scènes de cul dans Nymphomaniac bénéficient toujours d'une mise en scène particulière selon leur tonalité dans le récit. Tantôt sèche et rapide pour les moments de baise sans grande importance, plus esthétisées durant les rapports avec les véritables "amants" de Joe, ceux qui comptent vraiment pour elle, filmées avec froideur et réalisme durant les scènes de sado-masochisme, ect... C'est d'ailleurs selon moi les seuls moments qui bénéficient d'une réalisation inspirée, car même si certains chapitres ont des intentions de réa très marquées (noir et blanc, plans très rapprochés, filmé en 16/9, ect...) majoritairement ça reste du caméra épaule où on filme juste ce que l'on doit filmé de la façon la plus simple et basique qui soit. Ce n'est pas un défaut en soit, mais je trouve la mise en scène de ce film un peu surestimée par rapport à ce qu'on a pu en dire. Pour terminer sur les scènes de cul, j'aimerais revenir sur le point le plus négative de l'oeuvre qui n'est cette fois pas lié au film en lui même mais à sa promo putassière dans tous les sens du terme. Si je croyais voir un porno sans intérêt ce n'est pas uniquement parce que je suis pleins de préjugés mais parce que le projet se vendait comme tel. Que se soient les affiches, la bande-annonce, les photos officielles, les interviews tout tournait autour du caractère sulfureux de ce long-métrage, lié au fait de voir de grandes stars hollywoodiennes dans des scènes de cul non-simulées. C'était l'unique argument pour inciter les gens à se déplacer en salle. Une promotion racoleuse et mensongère au regard de ce qu'est réellement Nymphomaniac qui a bien plus à offrir que cela autant au niveau du fond que de la forme. D'ailleurs certaines stars désignées comme tête d'affiche du long-métrage et montrées nues sur les affiches apparaissent 2min montre en main et restent habillées durant toute leur apparition. Enfin, parlons de la fameuse fin qui divise. Pour ma part, si elle reste cohérente avec le ton défaitiste du film, elle n'en demeure pas moins extrêmement forcée, arrivant comme un cheveux sur la soupe de façon abrupte sans avoir été introduit au-préalable. Je n'étais pas opposé à une fin tragique mais encore fallait-il la réussir, là on a vraiment l'impression que le film se finit mal parce que Trier voulait que ça se finisse mal. Pas grand chose d'autre à reprocher si ce n'est quelques lenteurs et longueurs par ci par là selon les chapitres. Des moments où j'étais moins investit dans l'histoire et où j'avais tendance à décrocher. Et puis, bon c'est peut-être purement subjectif pour le coup mais je n'ai pas vraiment été touché par le destin de cette nymphomane. J'y ai vu toute l'intelligence du scénario et le propos intéressant qui était développé mais je n'ai pas réussi à m'intéresser parce que j'étais attaché à Joe et que j'avais envie de savoir ce qui allait lui arriver et comment elle allait s'en sortir. J'ai donc plus passer le film à le contempler et à l'intellectualiser qu'à le vivre, excepté lors de scènes extrêmement violentes qui ne laisseraient personne insensibles. Je ne sais si c'est l'extrême froideur du récit, le fait qu’absolument rien ne rend les personnages attachants ou la narration décousue de l'histoire mais quelque chose m'a manqué. Nynphomaniac est donc une oeuvre bien plus intéressante et intelligente que ne le laissait suggérer sa promo putaclick. C'est un film à voir et de préférence en director's cut si vous n'avez pas le cœur fragile, afin de contempler la version voulue par le réalisateur. Cependant malgré ses indéniables qualités, cela reste un film long, froid, violent et contenant aussi son lot de branlettes intellectuelles. Le long-métrage ne plaira pas à tout le monde et il est donc préférable de bien savoir dans quoi vous mettez la queue avant de le visionner. Et même si je comprend parfaitement qu'on puisse être emporté du début à la fin, personnellement je n'ai pas réussis à apprécier le film autrement qu'en l'intellectualisant.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 751 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 août 2021
    Je n'avais pas vu cette version longue. Le film est d'une grande inspiration visuelle c'est indéniable et prouve une fois encore que Lars Von Trier en plus d'être un grand cinéaste et aussi un grand dépressif qui voit la sexualité et la nymphomanie comme une souffrance et une douleur de tout instant. Certaines scènes sont magistrales, d'autre un peu ratées mais l'ensemble tout de crudité et de tragi-recit est d'une grande inspiration.
    Black-Night
    Black-Night

    189 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 novembre 2016
    Nymphomaniac Volume I et Volume II sont tous deux d’excellents volumes formant un excellent film. Critique longue et spéciale pour un film qui l’est tout autant que je voulais scinder en deux parties tout comme nous est présenté cette œuvre sous forme d’un diptyque mais que je n’ai pu faire vu que je ne veux pas vous décortiquer l’histoire. Tout d’abord il est à noter que certains chanceux ont pu découvrir cette version intégrale Director’s Cut d’une durée de 5h25 au cinéma lors de la 71ème Mostra De Venise en 2014 où le film fut projeté hors compétition. Beaucoup le savent cette version tant attendue n’a pas pu être projeté à sa sortie a subi les foudres de la censure amputée d’une durée d’1h30. Donc cette version rend à césar ce qui est à césar, ici le cinéaste Danois.
    Il faut bien comprendre une chose, le réalisateur est un provocateur quand il désigne son œuvre comme son film pornographique, il ne faut pas s’attendre à un vulgaire film porno car ce n’est pas ce que vous aurez. On voit des scènes de sexes oui mais ça ne dure pas éternellement et l’on ne voit pas que ça non plus constamment à l’écran et tout du moins heureusement qu’il y en a car ça dessert bien l’histoire. Si vous cherchez un film pour vous exciter ce n’est pas vers celui-là qu’il faut se diriger, car il n’y a rien de masturbatoire là-dedans où alors des questions peuvent se poser. Vous savez très bien vous-même où il faut aller pour en voir pas besoin d’en dire plus.
    J’ai été étonnamment surpris que le film me plaise autant, car j’attendais de le voir d’une part mais j’avais des aprioris tout de même. Si je l’ai aimé c’est parce qu’il s’agit d’une œuvre jusqu’au-boutiste qui va là où ça fait mal quitte à choquer. Le long métrage ne nous laissera pas indemne tout autant que si l’on y adhère ou non. Rien que ça, le fait qu’on aille au bout des choses dans le cinéma y a rien de mieux et on en redemande, y en a pas beaucoup des cinéastes comme ça et Lars Von Trier fait partie de ceux-là.
    Cette version non censurée est donc l’œuvre totale d’un auteur en pleine possession de son art pour raconter le parcours érotique d’une femme dominée par ses pulsions, de sa naissance à ses cinquante ans.
    Une magnifique œuvre fleuve sur la nymphomanie où le réalisateur construit le récit initiatique d’une héroïne bouleversante et sans limites, et nous propose ce faisant une réflexion puissante sur le désir et la recherche du plaisir à tout prix. C’est pareil, qui aurait cru qu’on aurait réussi un film sur ce sujet peu commun dont on ne parle pas. D’autres thèmes y sont joliment exploités tel que l’amour, la mort, la séparation, la nature ou encore la vie et ses choses simples rendant le film encore plus attrayant.
    J’ai une préférence pour ce Volume I mais les deux sont forts tout autant car il ne s’agit que d’un seul et même film scindé en deux volumes lui-même décomposé en 8 chapitres, 5 pour le premier volume et 3 pour le second volume.
    L’œuvre est riche, maîtrisée et captivante de bout en bout car dès l’ouverture on veut connaître la fin. De ce fait, c’est un film monté à l’envers et extrêmement bien conçu sur un système de flash-backs. La narration est géniale et l’on est souvent amener à suivre de belles métaphores et des comparaisons très instructives qui personnellement me poussent à revoir le film tant c’est assez prolifique.
    La bande son qui rythme le film est une pépite, car c’est très éclectique et ça me correspond parfaitement. Ça s’ouvre sur du métal tout en finissant sur de la musique classique, du génie pur. On entend donc du Rammstein, du Bach, du Dmitri Chostakovitch, du Camille Saint-Saëns, du Steppenwolf, du Wagner, du Beethoven, du Handel, du Mozart, du Talking Heads, du Kristian Ednes Andersen ou encore une superbe reprise de Jimi Hendrix du titre Hey Joe par Charlotte Gainsbourg.
    Je tiens quand même à préciser que j’ai vu les deux volumes en version longue bien sûr (I : 2h27 et II : 2h58) à une soirée d’intervalle mais que tout bien réfléchi, en tout cas pour moi le film peut se voir d’une traite avec une petite pause bien méritée entre les deux.
    Le réalisateur Lars Von Trier signe donc ici son 13ème long métrage en comptant l’œuvre complète, je ne vais pas m’amuser à compter le Volume I et le Volume II. C’est une réussite sur tous les plans y compris visuellement. Il ajoute beaucoup de procédés différents notamment le noir et blanc, des cadrages différents, des incrustations, rendant quelque chose de totalement inédit à l’écran pour cette œuvre déjà si originale. Sa réalisation atteint l’apogée pour moi sur ce métrage.
    Il a choisi un casting démentiel où tous ou presque y sont dans des rôles à contre-emploi jouant à la perfection. Charlotte Gainsbourg, Stacy Martin, Stellan Skarsgård, Shia LaBeouf, Christian Slater, Uma Thurman, Connie Nielsen, Jamie Bell, Willem Dafoe, Mia Goth ou encore Jean-Marc Barr. Tous sans exceptions y sont excellents avec un point bonus peut-être pour Jamie Bell surprenant. La séquence avec Jean-Marc Barr m’a beaucoup surpris et a eu du mal à passer tout comme une séquence avec Charlotte Gainsbourg assez crue, insoutenable et choquante, toutes deux marquantes et inclues dans le Volume II mais dont on se remettra. En citant ce casting et en vous ayant dit tout ça, c’est aussi pour inciter à certaines personnes à s’intéresser un peu plus à ce costaud long métrage.
    Une riche œuvre fleuve maîtrisant son sujet qui m’a marqué et se terminant sur un twist final rendant le film encore plus surprenant qu’il ne l’était déjà. Nymphomaniac restera donc dans les annales.
    Volume I : 9/10 ! Volume II : 9/10 !
    Ma note : 9/10 !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 février 2016
    Contenant beaucoup de plans inédits et de dialogues supplémentaires, cette version longue de Lars Von Trier ravira les fan acharné de ce genre de films ou de Nymphomaniac en particulier. Pour les autres c'est juste deux heures de bla bla inutile en plus. J'ai déjà critiquer chaque film en détail, je ne vais pas en rajouter sur le mur de celui ci.
    Dex et le cinéma
    Dex et le cinéma

    685 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 août 2015
    Un nombre effarant de questionnements intérieurs me traversaient l’esprit, tandis que délicatement je sortais de son cocon de carton la version Director’s Cut de ce film démesuré qu’est Nymphomaniac. Que pouvait donc bien refermer ce film de près de 5H30 qui avait subi les affres douloureux de la censure ? A quoi pouvait bien ressembler la vision de Lars Von Trier ? Serait-ce si différent de ce rejeton bâtard qu’était la version des producteurs ? C’est ainsi que débute mon exploration des méandres de la sexualité humaine dépeints par cet artiste insolent et provocateur qu’est Lars Von Trier : par cet assaillement d’interrogations que je n’avais cessé de ressasser durant cette interminable année d’attente…

    Et quel étrange sentiment que celui d’avoir envie d’applaudir à s’en faire saigner les mains un film où fellation et pénétration sont les maitres-mots… Je n’aurais jamais cru vivre un jour une telle situation. Mais qu’importe après tout, je me dois d’être honnête avec moi-même (et par conséquent avec tous ceux qui me liront). Visionner ce que beaucoup appellent moqueusement la version « porno » de Nymphomaniac était une expérience d’une intensité rare. Un moment de cinéma absolument unique, où dégout et admiration se croisent et se décroisent au détour de la caméra lyrique du grand LVT pendant près de 5h30. La première odyssée de Joe avait su me faire frémir, mais lorsque je contemple l’ampleur de cette œuvre splendide, je comprends que ce n’était qu’un coup d’essai. Nous étions nombreux (moi le premier) à rire de cette durée extravagante qui nous semblait n’être que le résultat du narcissisme démesuré de celui qui déclara qu’il était le plus grand réalisateur du monde. Mais le fait est de constater que 5h30 sont bien peu de chose pour mettre en scène avec une telle maestria cette sublime symphonie de la sexualité humaine. Et si filmer des pénis en gros plan était la seule et unique façon pour LVT d’aboutir à ce sublime poème macabre, et bien qu’importe. Je m’en moque. Et malgré toutes les connotations que cela peut avoir, je ne vais pas dissimuler le plaisir (cinématographique) que j’ai ressenti au visionnage de ce spectacle magistral.

    LVT nous propose donc encore une fois d’être les témoins privilégiés de l’histoire à la fois sublime et sordide de Joe, interprétée par une Charlotte Gainsbourg que je ne cesse de redécouvrir avec bonheur à chaque visionnage. Une magnifique symphonie qui narre avec brio les joies et affres d’une nymphomane auto-diagnostiquée. Entre bonheur, souffrance et rédemption, le récit de Joe (attentivement écouté par le « gentil » Seligman) est une nouvelle fois porteur des terribles constats de Lars Von Trier sur la nature humaine et la noirceur insidieuse et immortelle de son âme. Tu auras beau lutter, te battre, voir le bon côté des choses, la noirceur de la vie finira par t’en faire oublier la beauté. Tu ne seras plus que le pur produit d’une souffrance que tu auras toute ta vie cherché à combattre. Et à force de partir en quête d’un bonheur utopique, tu finiras par être responsable de ta propre destruction (d’où l’ironie de cette fin si souvent décriée)…

    Sordide, désabusé et cruel, ce sinistre poème de LVT est un pur bonheur de cinéma. Je suis une nouvelle fois admiratif devant l’inventivité de la réalisation du Monsieur, et malgré ces quelques images insoutenables (la scène de l’avortement…) dont il raffole tellement pour une raison que je préfère ne pas imaginer, Lars Von Trier confirme une nouvelle fois à mes yeux son statut de génie du Cinéma. Ce n’est peut-être pas son chef d’œuvre, mais des films aussi splendides et jusqu’au-boutistes sont ce qui fait du Cinéma un art si passionnant à explorer. En bref je conclurai par ces simples mots : Merci Mr. Von Trier.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 mars 2015
    Jeux d'acteurs et plans très beaux, pas toujours facile à regarder. On nous laisse sur notre fin ce que je trouve plutôt dommage et même limite décevant quand on voit le reste du film si prenant.
    7eme critique
    7eme critique

    540 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 mars 2015
    Volume 1 :
    "Nymphomaniac" relate le parcours sexuel "original" d'une femme de A à (presque) Z (pour aller jusqu'à cette dernière lettre, il faudra s'attaquer au volume 2)... Lars Von Trier exploite des scénarios originaux et parfois malsains ou provocants sur grand écran avec des approches intéressantes qui flirtent, et même plus, avec une grande philosophie. On se contentera de la version censurée diffusée au cinéma pour le moment, rendant la chose moins "pornographique" mais tout autant perverse. Le film nous entraîne facilement dans ce récit sexuel déboussolé, et attire la curiosité du spectateur à tel point que l'on se sentira obligé de voir (avec impatience) la seconde partie. Le scénario absorbe et prend forme sous une réalisation d'apparence simple, qui laissera finalement place à de belles scènes talentueuses (notamment celle d'Uma Thurman) avec un certain esprit théâtral. De l'émotion saupoudrée d'humour, des dialogues philosophiques qui creusent une profondeur scénaristique, bref du bon Lars Von Trier (qui s'affaiblira malheureusement sur son volume 2).

    Volume 2 :
    Le volume 2 perd le charme du 1er... Lars Von Trier part loin et cherche à choquer davantage le spectateur sur certaines scènes, tout en continuant de traiter ce coté psychologique qui enverra vers un coté philosophique. Alors même que les questions, que le film soulève, nous intéressent fortement, le désintérêt se met peu à peu en place au point de ressentir l'intention majeure du réalisateur, celle de vouloir s'attaquer à ce sujet sans le moindre tabou, pour au final lui donner un coté too-much (ce qui en repoussera toute forme poétique). On passera également sur l'enchaînement des acteurs (ceux incarnant les mêmes personnages au fil des années) qui ne se coordonnent pas vraiment... Lars Von Trier se veut original et cherche un réalisme choquant le cinéma habituel, mais se perd, non pas dans ce sujet complexe où les dialogues (toutefois moins travaillés que la 1ère partie) découlent d'une vraie philosophie, mais dans l'approche de sa mise en scène qui se veut déstabilisante (jusqu'à la dernière seconde) et pas vraiment captivante. Dommage, ça commençait plutôt bien...
    Quoi qu'il en soit, on ne pourra que le remercier de nous proposer des sujets qui sortent du lot en s'incrustant dans des psychologies passionnantes, tout en dénonçant les effets néfastes de la société qui nous entoure.

    Director's cut :
    En résumé, nous voilà face à une discussion de plus de cinq heures sur la sexualité, avec de nombreuses métaphores et interprétations psychologiques, philosophiques, religieuses ou encore historiques.
    Pour avoir vu les différentes versions, la "censurée" suffit amplement. La forme, le fond, et le ressenti restent le même, c'est l'essentiel. Rien de transcendant dans cette director's cut ; même si évidemment il y a davantage de gros plans, de scènes pornographiques et de scènes rallongées (qui trouveront de toute façon le même impact et la même compréhension que dans la version cinéma). Je précise tout de même que malgré ses 5h27, le film passe parfaitement avec une coupure entre les deux volumes.
    Que ce soit la version ciné ou celle du réalisateur, le résultat reste le même, avec une première partie supérieure à la deuxième.
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