Voilà un film à mon sens à l’image de son casting : hétéroclite, disparate et bordélique. Mais au final, c’est moins pire que ce que je m’attendais à la lecture des critiques.
D’abord, le film possède une ambiance appréciable. C’est poisseux, malsain, le métrage plonge agréablement dans l’ambiance vaudou-Caraïbes, sans originalité certes, mais avec des décors attrayants, une belle photographie, une bande son pas vilaine et un rendu global authentique. Alors certes c’est fantaisiste, mais le climax vaudou est bien au rendez-vous, et c’est déjà pas si mal, car l’introduction laissait craindre tout autre chose. A noter que le film date de 2001 mais qu’il distille aussi un petit charme rétro pas déplaisant.
Le métrage a aussi quelques bons effets horrifiques. Ok, le meilleur arrive très tôt dans le film, mais dans l’ensemble c’est propre, au contraire des effets numériques ! Heureusement que tout n’est pas à cette image, car il y a des scènes qui se veulent spectaculaires qui vraiment auraient pu être mise de côté tant les dx sont douteux.
Côté scénario, c’est moyen. Disons que le film semble aller à un rythme « farniente ». C’est pas vraiment ennuyeux, mais il y a un sentiment de rapide lenteur qui domine, peut-être parce qu’on a déjà vu pas mal des rebondissements employés, peut-être parce que ça manque d’horreur à proprement parlé, peut-être aussi parce les interprètes ne sont pas tous top, j’y reviendrai. En tout cas le film manque d’un certain peps, de nervosité, de tension aussi. Soyons franc, le film s’appuie sur le douillet matelas du vaudou et évite de vraiment se mouiller. Il y a quelques bonnes petites choses, mais le métrage abuse des « rêves vaudous », et on sent parfois l’aspect prétexte de certaines scènes, ce qui n’est jamais très bon.
Le casting est très hétéroclite. Il est emmené par Jennifer Grey qui ne joue pas mal, mais qui clairement donne de sa plastique pour susciter l’attention en premier lieu. Elle se démène, et frappe fort, entre les scènes en bikini, les scènes en soutif et culotte, les scènes en débardeur ultra-moulant sans soutien-gorge, les scènes où elle transpire fort en t-shirt blanc translucide, il y a du très très lourd. Ca en devient presque comique. Face à elle Kristen Wilson n’est pas en reste, dans un genre plus « gitane », même si elle se met aussi à poil. C’est un vrai concours, et c’est pas forcément désagréable lorsqu’on manque fort d’horreur. Du reste le casting féminin est meilleur que le casting masculin, qui est un peu en roue libre et les acteurs pas très bien choisi pour leurs rôles. Lapaine manque de charisme, comme Sheffer d’ailleurs spécialement fadasse ici. Tim Curry est dans l’impro totale et les seconds rôles sont clairement d’un talent douteux.
En somme, je dirai que Ritual n’est pas horrible, d’abord parce que c’est un film roublard. L’accroche très gore, l’érotisation constante de ses actrices, les guests pas géniales mais forcément racoleuse pour l’amateur du genre, le sujet, tout est là pour faire venir le spectateur, et même si c’est imparfait, je dois dire que l’opération a assez bien prise sur moi. Cela vient du caractère sympa de l’ensemble, qui n’a pas de prétentions démesurées, qui offre au spectateur un peu d’horreur, un peu d’humour, un peu d’érotisme et une ambiance réussie. Sans être fameux, c’était pas détestable, loin de là. 2.5