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Dani Piola
3 abonnés
12 critiques
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3,5
Publiée le 15 mars 2015
Voilà un film bien singulier non pas par l'histoire qui retrace l'invasion de la russie stalienne et la déportation de plus de 500 000 personnes mais par le choix de la réalisation. Les acteurs sont figés et la voix off raconte l'histoire. Le procédé surprend et j'avoue qu'au début l'ennui m'a gagné un instant mais au final j'ai été prise par le récit de l’héroïne....Un film poignant !!!
Voici un film qui avait tout pour m'attirer, un épisode occulté de l'histoire de la seconde guerre mondiale dénonçant les crimes du totalitarisme soviétique. Malheureusement le réalisateur a choisi de traiter le sujet sur un mode d'un esthétisme douteux. Si le procédé d'images photographiques avait été utilisé pendant 5 à 10 minutes sur tout le film l'effet aurait pu être artistique et plaisant, mais l'utilisation de ce procédé pendant la quais totalité de l'oeuvre la rend d'un ennui pesant, dommage le sujet méritait mieux.
C'est un ovni cinématographique : il ne s'agit pas d'un film mais d'un assemblage de tableaux/photos et la narratrice raconte une histoire. C'est insupportable et sans intérêt ; le film paraît interminable. A fuir sauf si vous êtes amateurs de films d'art et d'essai.
Voilà un film étrange et terriblement prenant, du réalisateur estonien Martti Helde, film en noir et blanc ou plutôt noir et gris, terriblement sombre en dehors des paysages de neige et de forêts de bouleaux, la lumière étant réservée pour les jours d’avant, les jours de bonheur familial autour des pommiers en fleurs avant ce 14 juin 1941, où les familles estoniennes sont chassées de leurs foyers et déportées en Sibérie, sur ordre de Staline en séparant femmes et hommes. Les hommes considérés comme des partisans seront rapidement exécutés. Les femmes et les enfants survivants resteront bien après la fin de la guerre et la mort de Staline. Le film est un long poème d’amour, les lettres écrites et lues par Erna à son mari Eldur , lettres écrites ou rêvées, qui ne sont jamais parvenues à son destinataire , fil conducteur du récit, illustré par des plans très lents…aucun dialogue, aucun mouvement à part ces vastes déplacements de caméra et ces arrêts sur les scènes figées où les personnages sont comme pétrifiés…c’est assez déconcertant et plusieurs spectateurs se sont même endormis, mais quel saisissement…
Une photographie en noir et blanc clinquante, un sentiment d'apesanteur, une illusion de flottement, le tout couvert par une bande son Claire. Un film doux et brute a la fois qui fait du bien et qui vide la tete.
On est fasciné par la voix qui lit ces lettres, mais aussi par les longs silences. L'histoire apparait par bribes. Les tableaux statiques en noir et blanc sont un peu déstabilisants au début mais on est ensuite emporté et on oublie que ce n'est pas une image animée. Le récit est poignant sans être misérabiliste. Du grand art.
Une histoire tragique, les goulags sibériens soviétiques sous Staline. Le noir et blanc et surtout la réalisation super originale est incroyable, du jamais vu. Les gens prennent une position et une attitude fixes et la caméra se balade entre eux avec la lecture des lettres de la déportée en voix off. La performance des comédiens est dingues parce qu'ils restent parfois des minutes entières sans bouger et même en étant 20-30-40 à l'image. Très très belle performance. On est bouleversé par le contenu des missive et hypnotisé par les images dingues, digne de photos en 3D d'époque dans laquelle on peut de mouvoir à volonté. Il faut voir ce film.
Loin des reconstitutions hollywoodiennes, Martti Helde choisit un procédé radical pour mettre en scène les lettres de son héroïne, lues en voix off alors que l'image nous plonge dans un ballet figé photographié dans un noir et blanc contrasté. C'est le parti pris osé du film. (...) Martti Helde impose ce choix avec une grande virtuosité, qui impressionne pendant 90 minutes, sans renoncer au postulat formel de départ, à part quelques séquences plus classiques, avant l'arrestation, en début de métrage. Le film se heurte parfois à un seul écueil, celui de la pose. En effet, il y a quelque chose de "petit malin" dans le procédé de mise en scène, qui nuit un peu à l'émotion, mais ce Crosswind reste tout de même un objet cinématographique assez original pour retenir l'attention.
Comment ne pas être admiratif et reconnaissant à Martii Helde pour cet apport indispensable du cinéma à ce qui s'apparente fortement à des crimes de guerre? Pour se faire, le réalisateur à innové ,non pas en mélangeant documentaire et fiction mais en se servant du style documentaire poussé à son extrême pour évoquer un passé récent longtemps ignoré du grand public. Point n'est besoin d'en faire l'apologie si ce n'est de dire ''Allez y '' mais allez y en étant informé du style plus qu'original de ce qu'il faut appeler un document, voire presque une preuve à charge compte tenu des éléments cités. Helde a choisi de ne pas faire jouer ses comédiens, il leur a demandé d'adopter des positions figées comme si un sculpteur voulait en faire des statues. Une fois cela au point, il a simplement déplacé sa caméra parmi eux. L'effet est garanti : tout d'abord une interrogation (cela va t -il durer longtemps? ) puis une lassitude suivie plusieurs minutes plus tard d'une curiosité. Quarante minutes après le début, tout doucement le spectateur finit par se fondre parmi tous ces personnages immobiles pour se mêler à eux lorsque la vérité se fait jour sur le sort de Heldur. A partir de ce moment, l'émotion bercée par la beauté des images et du texte nous gagne doucement pour nous envahir au point de rester coller au siège, les yeux plein de larmes, le temps que le générique final se termine. Voir un film cela s'apprend, c'est le moment de commencer par ''La croisée des vents" qui est du ''réalisme absolu'' car nous sommes hors du temps qui n'existe plus et hors de l'action qui est figée et là : nous sommes bien obligé de le constater. La plupart des films des grands auteurs sont ainsi, ils nous montrent la profondeur et la gravité de faits réels ou imaginaires passés et le cinéma les rend intemporels mais cela ne saute pas aux yeux comme dans celui ci.
Sûrement l'originalité de la semaine, voire du mois. Un film estonien, tourné dans un magnifique noir et blanc (mais y'a-t-il un film en noir et blanc sortant de nos jours qui ne soit pas qualifié de somptueux ? ) et utilisant un procédé jamais utilisé au cinéma. Une curiosité donc, formellement belle, émotionnelle, réparant un pan de l'histoire un peu oublié qu'est la déportation par Staline de milliers d'estoniens dans des camps en Sibérie. L'histoire est de celles qui émeuvent ; un couple et leur fillette sont déportés par Staline dans un kolkhose. Erna se trouvera séparée de son mari dont elle n'aura aucune nouvelle. Elle passera les maigres temps libres que lui laissent ses travaux de bûcheronnage, pour écrire des lettres racontant sa terrible existence de déportée. Le film est de ceux qui étonnent. Tous les moments passés en Sibérie, sont des tableaux reconstitués avec des acteurs(?) figés et parmi lesquels une caméra se promène, illustrant avec force une voix off lisant les lettres. C'est beau, un peu lent. L'oeil a le temps de regarder qui tremblote dans le plan, qui cille des yeux. Les différents tableaux sont par ailleurs hyper bien construits, donnant à voir ou à apercevoir ce qu'Erna n'ose écrire, jamais redondants. Le film est aussi de ceux qui peuvent lasser. Même si le propos est fort, même si cette mise en image est épatante d'insolite, le procédé a ses limites. Cette caméra se déplaçant toujours à la même vitesse a des vertus soporifiques intenses. On a beau découvrir avec elle des plans tous plus beaux les uns que les autres, une heure vingt minutes de ce traitement peuvent avoir raison de l'état d'éveil d'un spectateur en petite forme. Et si l'éveil est de mise, au bout d'un moment l'esprit devient plus critique. Parfois on est ébahi par certaines postures de statues à la limite de l'équilibre qu'ont du tenir les figurants mais on est aussi dérangé par d'autres, plus forcées ou peu naturelles. Le procédé montre alors son caractère trop systématique, gommant au final un peu de l'émotion que l'on devrait ressentir. Un peu plus sur le blog
Vous l'avez compris en lisant les différentes critiques : "Crosswind" propose un traitement formel bien particulier, la caméra circulant dans des "tableaux" où les personnages sont "figés" dans l'émotion. Cela fonctionne grâce au soin minutieux apporté aux plans-séquences et au talent des acteurs. L'enchainement des "tableaux" est en revanche plus laborieux. "Crosswind" c'est donc une approche singulière du cinéma, et malgré quelques réserves, je vous conseille de tenter l'expérience, d'autant que le sujet de fond (la déportation par les soviétiques de familles estoniennes) est passionnant.
Une sorte de poème filmé, lecture inspirée des lettres d'une estonienne à son mari, deux déportés au milieu de tant d'autre dans une Europe de l'Est sous l'emprise de Staline qui décida en 1941 de faire tranquillement dans son coin sa petite épuration ethnique, se débarrassant de 600 000 estoniens, lituaniens, lettons. Le film est à voir comme un objet cinématographique intriguant, incroyablement maîtrisé et original, sorte d'attraction funèbre où le spectateur est embarqué sur des rails invisibles au milieu de "tableaux" qui prennent vie, comme autant de clichés à l'intérieur desquels l’œil se baladerait. Un musée étonnant, où tout est figé en noir et blanc pour l'éternité. Beau, mais forcément un peu radical et ennuyeux sur la longueur, comme tous les exercices de style.
Film en noir et blanc, racontant l'histoire de la déportation d'une famille durant le règne de STALINE. L'originalité du procédé (successions de tableaux vivants) donne une autre dimension. Je n'ai mis que 3 étoiles à cause de la lenteur et de l'ennui que cela peut suscité chez des personnes. C'est vrai que 1 H 30 c'est beaucoup, mais cela reste un très beau témoignage d'une sale époque, réalisé grâce à des lettres de la mère de famille déportée. A regarder pour le souvenir.
Peut on vraiment appelait "Crosswind" un film ? Pas vraiment mais peu importe, la seule chose à savoir c'est qu'il faut le voir, l'écouter aussi.... On écoute cette femme lire ce qu'elle écrit à son mari prisonnier quelque part et qu'elle espère revoir après la guerre... il y a un décalage entre l'espoir qu'entretient la jeune femme dans ses lettres avec les photos/images scènes que l'on voit se succéder (Celles-ci sont parfois dures et d'une intensité assez impressionnante...) Elles défilent et l'espoir diminue... L'oeuvre de Martti Helde est certes déstabilisante mais tellement surprenante et originale qu'il faut absolument le voir. Pas facile de rentrer dans le truc mais en s'accrochant un peu, l'histoire de cette femme qui s'étale sur 15 ans est vraiment émouvante, intense...
1941, des dizaines de milliers de patriotes des provinces Baltes et leurs familles sont raflés, séparés (hommes- femmes et enfants), mis dans des wagons à bestiaux et envoyés en Sibérie dans des camps de travail. Staline nous rappelle cruellement un autre dictateur. La moitié survivront et ne seront libérés que plusieurs années après sa mort… après une quinzaine d’années de détention et travaux forcés. Un énième film sur la cruauté des dictateurs… Que nenni, le jeune réalisateur estonien de 28 ans Martti Heldesigne réalise une œuvre à part dans l’histoire du septième art. Un vrai souci artistique est au cœur d’un dispositif audacieux sublimé par un magnifique noir et blanc. Comment renouveler un sujet maintes fois traités ? Comme la caméra sur le dos d’un Kapo dans « Le fils de Saul » (sorti aussi cette année) ou en créant de véritables tableaux dans les lesquels la caméra du réalisateur se ballade comme dans « Crosswind ». Tous les acteurs sont statiques, les seules traces de vie sont un battement de cil par-là, un léger tremblement de main par-ci, une étole agitée par le vent ; la caméra nous dévoilant petit à petit toute la complexité d’une scène. L’objectif est de faire travailler mentalement le spectateur par immersion. Les seuls textes sont ceux de la voix-off citant des extraits de lettres d’une survivante destinés à son mari ; car le support narratif est une correspondance à sens unique… ou presque. Pas de mouvement, mis à part la caméra, çà peut paraitre abscons ; mais l’émotion est bien au rendez-vous. Un seul bémol, le renfort de la musique parfois gâche l’émotion ; le silence aurait bien souvent suffit à exprimer l’horreur. Un film à voir absolument pour les cinéphiles tant l’invention cinématographique déployée est hors norme. NB : Ma compagne ne souhaitant pas regarder ce film était sur une autre activité et lorgnait par intermittence vers l’écran… elle s’est vite faite happée et était devant l’écran bien attentive dès 10’ de film.