Adapté du livre « D’une guerre à l’autre : Angola, 1975 » (1976) du journaliste polonais Ryszard KAPUŚCIŃSKI (1932-2007), le film raconte, de façon réaliste, les 3 mois passés en Angola par le reporter polonais, à 43 ans, lors de la l’accession à l’indépendance (11 novembre 1975) de l’Angola et la guerre civile qui a suivi [entre l’UNITA (Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola), le FNLA (Front National de Libération de l’Angola) et le MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola, d’inspiration marxiste) qui obtiendra le pouvoir et le gardera jusqu’à nos jours].
Le reporter polonais se rend à Benguéla, à 430 km au sud de la capitale Luanda pour y rencontrer Farrusco, un rebelle portugais. C’est le 1er journaliste qui est témoin de l’incursion sudafricaine
. Comme il s’agissait d’une colonie portugaise, le sujet est peu connu en France et relate une situation meurtrière (au moins 500 000 morts), reflétant la guerre froide entre les Etats-Unis qui soutiennent l’Afrique du Sud (qui soutient l’UNITA, à partir de la Namibie frontalière et qui est sous mandat sud-africain) et l’Union Soviétique et Cuba (qui soutiennent le MPLA). Les réalisateurs ont inséré des images d’archives ainsi que les interviews de personnes (Luis Alberto, Artur Queiroz) ayant côtoyé Kapuściński et retournant en Angola. Cela permet d’illustrer le climat de chaos, de violence et d’atrocités où était plongé l’Angola, résumé par le terme portugais, confusão. Le sujet grave et le graphisme, obtenu par rotoscopie (les images sont dessinées à partir de prises de vue réelles) se rapprochent de « Valse avec Bachir » (2008) de l’Israélien Ari Folman qui traite du massacre des Palestiniens des camps de Sabra et Chatila, près de Beyrouth (Liban) en septembre 1982. Dommage que le début, lent et trop bavard, manque de concision.