Dans une petite ville coréenne, un flicard grassouillet et à moitié lâche est entrainé dans l investigation de carnages dont les victimes sont sauvagement déchiquetées par des meurtriers fous enragés aux corps rougis et déformés de répugnants bubons. La métamorphose de l homme évoluera tout au long du film, dès que sa propre fille s avèrera la victime possédée suivante. Secondé par une étrange jeune femme à moitié folle, d un collègue et de quelques amis, d un puissant shaman et d un prêtre chrétien, il s enfonce dans une enquête de plus en plus révélatrice de funestes sorcelleries, dont les soupçons le conduisent vers un inquiétant ermite Japonais qui vit en pleine forêt. Décidément le cinéma Coréen n en finit pas d étonner par son punch, sa démesure, et surtout l art de ne pas se cantonner au surnaturel et à l horreur, mais à savoir les faire prédominer par le thriller, le drame humain et les liens émotionnels et filiaux. Malgré un scenario un tantinet décousu, où il est clair qu il ne faut pas se poser trop de questions, ce spectacle à suspense malsain, à enquête morbide, à frissons sanglants, à saisissements surnaturels et à retournements successifs de situations, nous donne 2H30 d un agréable thriller fantastico-horrifique.
Un mélange de plusieurs genres peut-être (horreur, thriller, polar, burlesque, drame) mais sans pour autant en parfaire aucun. Au final, j'ai eu l'impression d'un film confus, bâclé, naïvement linéaire et creux.
Juste derrière ses collègues Chang-Wook Park, Jee-Woon Kim et Joon-Ho Bong, qui ont eu les faveurs d'Hollywood en voyant un de leurs films remaké (Chang-Wook Park et Jee-Woon Kim) ou en étant invités à y tourner (Joon-Ho Bong), Hong-Jin Na est parvenu avec deux thrillers détonants ("The Chaser" en 2010" et " The Murderer" en 2011) à se faire une place de choix dans le cinéma sud-coréen. Son nouveau film qui a maturé six ans a donc été présenté au festival de Cannes en 2016, hors compétition. L'univers urbain de ses deux premiers films est délaissé au profit d'une petite ville de montagne, Gokseong, qui semble en proie à une malédiction qui frappe ses habitants. Une fièvre purulente et pustuleuse transforme en assassin certains villageois qui presque aussitôt atteints, massacrent toute leur famille. Un flic froussard et relativement naïf (Do-Won Kawak), personnage récurrent des films de genre sud-coréens, est en charge de l'enquête avec son collègue guère plus dégourdi que lui. Le film marqué par les impérities du flic maladroit emprunte tout d'abord une tonalité nonchalante pas désagréable qui rappelle quelque peu le fameux "Memories of murders" (2004) de Joon-Ho Bong. Les déambulations du flic et de son collègue (vague réminiscence du duo Abbott et Costello) amènent à suspecter un curieux japonais vivant dans la forêt avoisinante qui pourrait être à l'origine de cette malédiction sans qu'aucun indice convaincant n'étaye cette hypothèse si ce n'est le souvenir encore bien vivace de l'invasion japonaise en 1905. Hong-Ji Na qui écrit ses scénarios met clairement le doigt sur les réflexes xénophobes qui ne sont jamais qu'endormis et en profite pour faire évoluer progressivement le flic benêt vers le père vengeur et protecteur quand sa fille est touchée par l'étrange mal qui mine de rien assimile la petite fille jusqu'alors radieuse et gracile à la fameuse Regan (Linda Blair) de "L'exorciste" auquel Hong-Jin Na fait incontestablement allusion. Le thriller rural gentiment lardé de petits détails drolatiques (le policier obligé de faire l'amour à sa femme dans sa voiture pour échapper à la promiscuité de sa maison où il cohabite avec sa belle-mère) bascule alors dans l'horrifique pour nous amener vers un finale captivant qui après des séances dantesques d'exorcisme menées par un chaman rock'n'roll conduit le spectateur aussi déboussolé que le pauvre policier à se dire que décidément les forces maléfiques ne sont plus ce qu'elle étaient. Savoureux mélange de plus de 2h30 où baroque, horreur, mysticisme, humour et peinture sociale alternent de manière certes quelquefois incongrue et parfois décousue mais toujours surprenante et sincère.
Si j'ai un point positif à sortir de "The Strangers" c'est sans aucun doute qu'il m'aura au moins donner envie de m'intéresser à la filmographie de son auteur, Na Hong-jin, car le film ne m'a pas emballé le moins du monde, il faut reconnaître qu'il y a une certaine patte et une photographie intéressante. Pour le reste, c'est un monstrueux bordel qui mélange les genres sans s'affirmer dans l'un ou l'autre, résultat : une tambouille indigeste sans queue ni tête. Au vu des notes, le parallèle se fait forcément avec "Dernier train pour Busan" qui a accumulé les critiques dithyrambiques avec pour raison principale sa provenance. Ici, le jeu des acteurs est mauvais, le doublage pas mieux et après un point de départ intéressant tout de même, on se perd dans le grand n'importe quoi, on passe du coq à l'âne sans transition et on a l'impression que le réalisateur y a fourré tout ce qu'il lui est passé par la tête. Pas la peine pour ma part d'y voir une intense réflexion sur je ne sais quoi, l'ensemble est incompréhensible, insipide et s'étale en outre sur plus de 2h30 ! Je vais maintenant voir si c'est un accident de parcours pour le réalisateur sud-coréen ou si je n'adhère tout simplement pas à son style.
Ce film fait mal au plus profond de ses tripes. 2h30 d'intense douleur dans une violence émotionnelle et une barbarie qui n'ont aucune limite. Des rites ancestraux, des démons maléfiques, de la schizophrénie, du satanisme, du gore, des corps et des esprits possédés, un thriller mélangeant film d'épouvante et film policier comme seuls les coréens savent en faire. Une conclusion bouleversante qui laissent sans voix et une boule dans le ventre. Quelques semblants de réponses, quelques interrogations persistantes. Vu dans mon salon, je n'ose imaginer l'état dans lesquels les spectateurs ont vu ce film en salle. Mais pas grand chose à redire, c'est brillamment scénarisé, filmé, joué et rythmé. Le seul problème qui se pose... où trouver le plaisir à regarder quelque chose d'aussi torturé ? Quelle est la morale à cette histoire ? Quel est le message autre que celui de présenter le mal ? 4 étoiles pour le travail cinématographique, 0 pour l'intérêt.
Très bon film à l'atmosphère oppressante. La brume et la pluie constante mettent directement dans l'ambiance. Descente aux enfer lente du personnage principal, clé de l’intrigue scellée jusqu’à la toute fin. Il est toutefois un peu long, mais passe plutôt vite, malgré 2-3 passages dans lesquels notre attention décline.
Un chef d'oeuvre. Un des plus grands films que j'ai vu. Le scénario est absolument génial, la réalisation sans aucun temps mort, 2h30 de speed et de peur. Kwak Do-Won (Jong-Goo ) est époustouflant, il sait tout jouer, de l'humour au plus noir des personnages, la réalisation est impressionnante: les scènes des cérémonies d'exorcismes sont grandioses, magnifiques et terrifiantes, avec une bande son rythmique surprenante ! Il y a des scènes vraiment flippantes, le diable m'a fait peur, le chien de l'enfer aussi...
Que dire si ce n'est que "The Strangers" s'avère être une expérience des plus étranges ? Ce qui apparaît dans les premières minutes comme un thriller horrifique gentillet, empreint de béatitude telle qu'incarnée par son personnage principal, bifurque progressivement vers une noirceur et un mysticisme sans réponse dont est devenu coutumier le cinéma coréen depuis. Des symboles, des mystères, on ne sait plus qui fait quoi, on se perd. Qui est responsable des différentes morts du film ? De cette étrange maladie ? De ces accès de folie ? Nul ne pourra le dire vraiment une fois l'histoire achevée, tant le réalisateur s'amuse à brouiller les pistes tout du long. Une seule chose est sûre, le village se trouve au milieu et souffre d'un combat entre des forces qu'il ne comprends pas. Je me tenterais presque à dire que les spectateurs sont justement renvoyés à cette image du villageois. Ils sont perdus, nous aussi. Ils étouffent, nous étouffons. Ils meurent, nous avec d'une certaine façon.
"The Strangers" aura le mérite de ne laisser personne indifférent et de nous faire passer par toutes les émotions possibles. Mais il ne donne pas assez de pistes pour nous guider dans nos interprétations et nous laisse avec un goût d'inachevé qui occulte tout ce qui aurait pourtant pu faire de ce film une véritable pépite.
En résumé, The Strangers est un film assez particulier mais à voir absolument car il est extrêmement bien joué et joue beaucoup sur ce que l’on connait de la culture asiatique. Même si l’on ressent à quel point les coréens et les japonais ne font pas bon ménage, il nous montre les croyances et les coutumes en faisant intervenir le chaman, le démon et le fantôme ! Dur dur de s’y retrouver des fois dans le film et de comprendre tout ce qui se passe. Il faudra bien réussir à suivre et se faire sa propre idée (surtout que la fin est vraiment particulière). Ce n’est pas un film pour tous les âges, il est assez dur et violent même si c’est suggéré plutôt que montré. Ce qui marque surtout c’est la justesse du jeu des acteurs et on ne peut qu’applaudir cette justesse.
il fallait bien s'en douter : avec l'avance de la technologie actuelle , le Diable s'est payé un smartphone !! Non ... Non merci ... il y a des jours où la cuisine exotique ne passe pas , désolé , et pourtant je suis friand du Cinéma Coréen , Japonais etc . Mais je constate une fois de plus que nos différences de culture réapparaissent sans qu'on le veuille . Pourtant Dieu ( oui , oui , il est là aussi , c'est vrai !) sait si ce film démarrait bien , encore que l'on avait un peu mal à se faire à mélange sucré salé humour noir aigre doux avec un ballot de Policier . Le talent du réalisateur , comme dans Chaser , est grand , c'est vrai . Mais toute la seconde partie , trop longue ( arrétez de nous sortir des films si longs pour en fin de compte s'emmeler les pédales dans un rallongement de sauce au saké ) , échappe aux esprits occidentaux et ( Chaman , Possédé , emploi satanique fictif ( ! ) qui est qui ? ambigu , tordu , confus ....j'adore les gens qui s'extasient en croyant avoir compris cet imroglio Fantastico/exotique ) Courez plutot prendre le Dernier train de Busan qui lui passe à grande grande vitesse !
Sentiment étrange après visionnage de ce film, sachant que je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais le film beaucoup plus encré dans le genre horrifique, or ici, et comme dans beaucoup de films coréens, on surfe entre les genres avec une rare aisance. Ça me rappelle notamment *The Host*, mélange de comédie noire familiale et de film de monstre, ici on navigue entre film policier burlesque, fantastique et horreur, seulement ce mélange est fait de si bonne manière que la sauce prend et que le film fascine.
Na Hong Jin est évidemment un metteur en scène hors-pair, extrêmement talentueux lorsqu'il s'agit de construire une tension et une ambiance rendant son oeuvre unique. On pourra seulement reprocher quelques longueurs et un dernier quart assez fouillis, mais il est difficile de négliger les qualités scénaristiques, actoriales et visuelles du reste du film.
Je pense qu'il est nécessaire de le voir au moins deux fois pour bien comprendre les enjeux de l'intrigue et les subtilités latentes, le film proposant tout de même un twist final remettant pas mal de choses en perspective.
*The Strangers* est donc un film hybride en terme de genrification, il ne plaira clairement pas à tout le monde car l'équilibre maintenu entre burlesque, noirceur et horreur semble mince et constamment remis en question. Extrêmement intéressant tout de même !
Enfin vu ce film... Déroutant, glaçant, le film vous prend aux tripes grâce à la virtuosité de la mise en scène et à des acteurs habités... Na Hong-jin réinvente le genre du film d'exorcisme, tout en gardant les codes du cinéma coréen, où se mèlent humour, violence et noirceur... A voir quand même une seconde fois pour tout comprendre pour ma part.
une grosse surprise !!! Film qui ne m'a pas laissé indemne...vraiment perturbant. il ne faut pas se fier aux 30 premières minutes qui peuvent sembler "loufoques". je croyais regarder un sketch sur les coréens... mais une fois le cap franchi... pffiioouuu magnifique !!! une ambiance pesante, oppressante... des théories qui s'installent, puis qui vacillent... jusqu'au bout le suspense est total!!! Pour ma part j'ai commencé le film doublé en français et j'ai vite arrêté pour le mettre en coréen sous titré car bonjour l'horreur des doublages!!!