Certes, si on y réfléchit le scénario ne fait pas grand sens après coup, mais l'essentiel est ailleurs: le film est vraiment efficace. Le fait de ne jamais vraiment savoir qui est qui et qui fait quoi participe clairement au suspense et au final on ressent à la fin le type de malaise propre aux films d'horreur vraiment réussis.
Chef-d'oeuvre absolu, avec une liberté de ton et de narration pratiquement unique dans le cinéma contemporain. Le film, l'intrigue et les personnages se composent, grossissent, prennent de la matière d'une manière non linéaire, circulaire ou par creusement, et petite touche après petite touche, on se retrouve avec des personnages et des situations bouleversants de complexité et de beauté. Le père par exemple, mais aussi le Japonais, la fillette, deviennent sous nos yeux des figures à la fois charnelles, épaisses, terre-à-terre et archétypales... Cela s'applique aussi aux paysages, sublimes et d'une présence rarissime au cinéma – l'image est d'ailleurs magnifique.
Il fallait toute l’audace du cinéma sud-coréen pour oser livrer une œuvre aussi protéiforme que ce The Strangers. Si vous entrez dans la salle en pensant savoir ce qui vous attend, alors oubliez tous vos repères car The Strangers est un film-somme complètement fou qui surfe allègrement entre les genres avec une aisance honteuse. Cela démarre comme une comédie, puis évolue en thriller, puis en film d’horreur avec des démons et des zombis, avant de nous paumer complètement dans un déferlement de twists pas toujours facilement compréhensibles. La force du film de Na Hong-jin est de nous embarquer avec lui à chaque fois, en nous prenant à rebrousse-poil. Il cherche à nous confronter à toutes les figures possibles du mal. Chaque personnage semble finalement confronté à ses angoisses les plus profondes, que ce soit la peur de l’étranger, la peur de la maladie, de la mort, des fantômes ou encore du diable pour les personnages qui sont religieux. A chaque fois, les explications données ne débouchent sur aucune certitude et le spectateur reste avec ses doutes et ses croyances personnelles jusqu’au bout. Par contre, les rires de la première heure font peu à peu place à une ambiance anxiogène particulièrement sombre et nihiliste, jusqu’à un final qui ne fait aucune concession aux goûts du public. Réalisé de main de maître, le film réussit le tour de force de ne jamais ennuyer malgré ses 2h36. Et c’est déjà beaucoup.
Un film d´une grande puissance, extremement maitrisé, peut-etre un peu long. Na Hong Jin, après déjà deux premiers longs-métrages, continue à s´imposer comme un maitre incontestable du cinéma coréen, l´égal d´un Bong Jong Hoo.
Quel excellent film, sorte de combat baroque entre les forces du bien et du mal......Du cinéma coréen, qui prend le meilleur du cinéma américain,(on sentira quelques références) le remâche, le digère et dramatise à la coréenne une histoire policière où les inspecteurs (comme dans the host) sont en proie à des forces qui les dépassent..... Le résultat est totalement abouti, achevé, que ce soit le scénario et son imprévisibilité, le jeu d'acteur, la noirceur de l'univers proposé, l'histoire empreinte d'un réalisme sauvage et d'un mystère en perpétuelle mutation..... tout est impeccable avec des scènes d'une grande et souveraine beauté, iconoclaste et bouleversante, la scène du "chaman" a quelque chose de lancinant et d'hyperréaliste, qui est ce que j'ai u de mieux depuis plusieurs mois au cinéma.... Du polar, de l'aventure, du délire, de la perversion, dur d'imaginer qu'un spectateur lambda ne puisse s'approprier cette histoire et sa sensibilité plus que rare et moderniste......Précipitez vous, surtout si vous ne connaissez pas le cinéma coréen.....
Malgré son ses 2h30, ce film nous tient en haleine sur toute la durée . Une séance d'exorcisme sur-vitaminée, une réalisation juste et un scénario qui nous ballade sont les ingrédients de cette belle recette .
Le petit dernier du cinéma de genre coréen ne fera pas honte à ses aînés, loin de là. Long métrage protéiforme au possible, « The strangers » réussit à captiver son auditoire malgré sa durée conséquente (2h36) et mélange tout un tas de références ésotériques et religieuses autant qu’il brasse les genres (film de possession, de fantômes, de zombies, polar, comédie asiatique absurde …). Le héros n’en est pas un car il est corpulent, fainéant et surtout hyper peureux, mais plus encore, c’est sombre, magnifiquement filmé et parfois coupé par des scènes cocasses, toutefois cela reste, au final, nihiliste au possible. Seul bémol pour moi : la fin qui s’étire en longueur et aux twists multiples, sinon c’était un très grand film.
Très bonne réalisation, excellente photo et un scénario pour le moins décapant. Un mélange de genre parfaitement maîtrisé. Fantastique et drôle au départ pour par la suite sombré peu à peu dans l'horreur. La descente aux enfers d'un père qui enquête sur une affaire qui va le dépasser et finir dans une tragédie qui jusqu'au bout, m'aura tenu en haleine grâce à des rebondissements bien pensés. Surprenant.
Devenu une valeur sûre du cinéma sud-coréen en seulement deux films, "The Chaser" et "The Murderer", tout deux présentés au festival de Cannes, Na Hong-jin s'offre un nouveau coup de maître avec "The Strangers", un thriller violent et brutal qui flirte avec le fantastique réaliste. Conjuguant plusieurs registres, la nouvelle perle coréenne oscille entre horreur, drame familial, zombie et exorcisme à travers une enquête aux airs surnaturels qui, progressivement va se muer en film de possession. "The Strangers" est une fresque horrifique sur le Mal convoquant mysticisme, superstitions, paranoïa et meurtres hardcore bousculant la vie tranquille d’un petit village reculé.Glissant progressivement dans le fantastique, l'enquête policière s'embourbe dans une distinction floue entre le bien et le mal. Une claque monumentale en soi, avec ses arcs narratifs ingénieux disséminant par-ci par-là de nombreuses fausses pistes jusqu'à ce final déroutant, son esthétique soignée et son côté artistique nous offrant une superbe photographie avec de somptueux plans sur les villages ruraux arriérés. Le récit se montre particulièrement dense, sombre et angoissant, sans jamais mollir durant les 2h36 tout en proposant des passages inattendus. Et que dire du talent de Na Hong-jin, qui livre un film quasi parfait à toutes les échelles. La maestria narrative faite de fausses pistes permanentes laisse le spectateur pantois et la mise en scène nerveuse permet d'accroître la tension de chaque scène. Vraiment, certaines scènes sont flippantes, tant le réalisme est frappant, avec des décors des plus banals qui vont être le théâtre d'événements atroces qui mettent le spectateur mal à l'aise. Les personnages sont tous très bien écrit et la mutation au cours de l'enquête force l'admiration, les rapports entre l'enquêteur (Kwak Do-Won impressionnant) et son partenaire insufflent des notes d'humour qui tranchent avec cette atmosphère oppressante. A la fois thriller horrifique et épouvante villageoise, "The Strangers" est une claque monumentale qui ne laisse pas indifférent. Un film choc déjà considéré comme un classique.
En allant voir ce film, on ne s'attend pas à grand chose mise à part suivre une enquête pour trouver un horrible tueur. C'est désormais devenu le credo des films coréens. L'humour noir est toujours de mise, des scènes comiques et burlesques à foison ! Par contre, le plus bizarre, c'est la manière dont est amenée le finish ... qui est assez orignal.
Un des meilleurs films de l'année 2016 sans conteste. Le cinéma sud-coréen n'a décidément plus rien à envier aux américains. Aucune concession n'est faite pour s'adapter à tel ou tel public. Les mecs font leur taff et tant pis si tu n'as pas les codes et la culture nécessaire pour tout comprendre ; on est loin du pré-mâché hollywoodien. C'est sans aucun doute un "classique instantané" au même titre que pouvait l'être "Les Fils de l'homme" en son temps...
La première moitié de "The Strangers" serait presque fun : un peu de polar, un peu d'épouvante mais surtout beaucoup d'humour. C'est drôle donc, bien joué, bien filmé mais pas la claque attendue. Soyez patient car vient la seconde partie du film, et là, ça ne rigole plus... Opératique, déchaîné, sombre, inquiétant, violent, d'une densité incroyable : "The Strangers" prend un virage totalement fascinant et addictif.
En ce qui me concerne ce film a tenu ses promesses troublant et derangeant a souhait. Avec une petite ouverture sur le folklore asiatique et ses legendes . Des images magnifiques avec une doute et un suspense qui perdure jusqu'à la dernière scène.