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    Ce Sentiment De L'Été
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    60 critiques spectateurs

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    Christophe L
    Christophe L

    28 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 février 2016
    Ce deuxième film de Mikhael Hers (Memory Lane) s’ouvre sur une journée de la vie de Sasha, une sérigraphiste française installée à Berlin, où elle partage la vie de Lawrence, un écrivain et traducteur américain. La caméra nous dévoile quelques moments du quotidien de la jeune femme. On la voit s’éveiller (péniblement), prendre sa douche, enfiler un t-shirt, travailler, fumer une cigarette avec une collègue… Gestes anodins, comme ceux qui rythment nos propres existences. Anodins en apparence seulement, car elle ne les fera plus : sur le chemin qui la ramène chez elle, elle s’effondre dans un parc, foudroyée par un mal dont on ne nous dira rien. Mais la cause est en fait de peu d’importance. Ces premières scènes, muettes, suffisent en effet à tisser un lien indéfectible entre elle et nous. Son souvenir ne nous quittera pas, par empathie – la mort peut tous nous saisir ainsi, brutalement, sans que nous ayons pu préparer notre départ, dire adieu à ceux que nous aimons – et l’intimité que nous avons partagée avec elle dans ses derniers instants, dont sont exclus son compagnon et sa famille. Son visage, sa silhouette, sa démarche, son expression à l’instant précédant son malaise, formeront le filigrane mental de l’histoire…

    Sasha incarne la paradoxale présence de l’absence. Peu d’œuvres ont su rendre à ce point ce sentiment singulier, que seul le travail de deuil peut progressivement, si ce n’est effacer, du moins rendre supportable. « La douleur du deuil renvoie à la douleur de l’amputation de quelqu’un ou de quelque chose qui faisait partie de nous », note Cécile Séjourné. « Amorcer un travail de deuil n’est ni remplacer ni oublier le membre manquant, encore moins laisser le temps s’écouler sans s’occuper de la cicatrisation en cours, mais au contraire se mobiliser pour panser sa blessure ». Il faudra trois étés à Lawrence pour accomplir ce processus, pour d’abord accepter la perte de Sasha, se laisser ensuite traverser par les émotions liées à sa disparition, et enfin pouvoir reprendre le chemin de la vie, c’est-à-dire « remplacer la perte par une présence intérieure », selon la formule de Janine Pillot.

    Le premier été, à Berlin, est celui du désespoir, de la mise en retrait du monde. Le deuxième, à Paris – et Annecy – est l’étape de l’errance émotionnelle, mais également de la vie en train de palpiter à nouveau : ayant dépassé l’acmé de sa souffrance, le jeune homme recommence à aller de l’avant, même s’il s’attache encore à garder une proximité avec la défunte, notamment par la quête d’un chimérique bonheur – et réconfort – que pourrait lui procurer son amitié-amoureuse avec la sœur de Sasha, Zoé, qui lui ressemble physiquement. Le troisième, à New York, amorcera sa renaissance – il aura alors apprivoisé l’absence.

    Trois étés, donc, mais aussi trois villes, trois pays… Ce parcours vers l’ouest est, pour le héros, comme pour les conquérants du Nouveau monde, synonyme de nouvelle vie, de nouvelle chance. Etre heureux ne s’accompagne plus d’un amer sentiment de culpabilité. « Le lien à l’autre est intériorisé. La sensation du manque si dévastatrice et si douloureuse du début s’estompe et l’endeuillé peut enfin s’investir progressivement dans d’autres relations, se risquer à de nouveaux attachements. Il reprend goût à la vie, s’autorise à vivre pleinement au lieu de seulement survivre ». Le final ne respecte pas la trajectoire d’une comédie romantique. Normal, Ce sentiment de l’été est à l’image de la vie : si nouvelle relation il y a, pour Lawrence, ce n’est pas celle qu’il avait fantasmé dans le trouble de sa peine.

    Ce trajet émotionnel, psychologique et spirituel est rendu visuellement par la délicate photographie de Sébastien Buchmann (Memory Lane, La guerre est déclarée, Main dans la main), où se succèdent, dans une sorte de sfumato, les ombres de la nuit berlinoise (à l’image de la sidération provoquée par la mort de Sasha), les couleurs vives des paysages annéciens (reflets du chaos intérieur inhérent au travail de deuil) et la lumière mélancolique des soirées new-yorkaises (où « la douleur initiale se transforme en douce peine »)…

    Pour incarner Lawrence, Mikhael Hers fait appelle à Anders Danielsen Lie, découvert en feu follet évanescent, dans le chef-d’œuvre de Joachim Trier, Oslo, 31 août. Là encore, on peut apprécier sa grâce fragile et bouleversante, à laquelle s’accorde si bien la douceur infinie de Judith Chemla…
    colombe P.
    colombe P.

    130 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2016
    Très beau film intéressant, sensible et délicat.
    Ce n'est absolument pas ennuyeux, au contraire c'est une histoire toute en finesse et en délicatesse.
    Film très émouvant et charmant.
    Du cinéma hautement appréciable.
    Sandra
    Sandra

    28 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 février 2016
    Je me suis profondément ennuyée ! Tellement ennuyée que je suis partie avant la fin du film ... Au bout d'1 heure, je n'en pouvais plus de lassitude tellement il n'y a pas d'action, tellement tout est lent, tellement tout est dans le non-dit ... Pourtant le sujet du film m'avait plu mais je n'avais pas pensé qu'il serait traité de cette manière.
    lucilla-
    lucilla-

    60 abonnés 169 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2016
    C'est magnifique. Délicat, juste, d'une infinie tristesse et d'une infinie beauté, ce film est un bijou. Et Anders Danielsen Lie, incroyable incarnation de la mélancolie et de la sensibilité, est au delà de tout éloge ! Tout concourt à vous étreindre le cœur et à vous hacher menu avec calme et douceur. Remarquable!
    Extremagic
    Extremagic

    67 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 février 2016
    C'était sympa mais ça ne va pas me marquer, je ne suis pas vraiment rentré dans le film. Il y a trop de maladresses, c'est bourré de bonnes intentions mais dans les faits la mayonnaise ne prend pas. Déjà on suit trop de personnages, on investit des attentes dans chacun d'entre eux et puis tout d'un coup ellipse et on repart sur de nouvelles attentes, on se demande quand ça va aboutir, et des fois l'aboutissement est assez saugrenu. N'empêche il y a de beaux passages, des moments épars où le réalisateur arrive à capter l'esprit d'une scène, sa beauté, sa force. Ca se reproduit de-ci de-là à travers des regards, des soirées, des paysages, mais disons que ça ne rend pas le film plus captivant que ça. Ca manque de quelque chose, un je-ne-sais-quoi ou un presque-rien pour que le film prenne vraiment son envol.
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 février 2016
    Entre Paris, New-York et Berlin, les itinéraires se croisent dans le temps et l'espace pour tenter de poursuivre après la disparition prématurée d'un être cher. Le travail de deuil passe par le souvenir parfois quasi hallucinatoire de celle, qui n'est plus là. Comment poursuivre, retrouver le chemin d'un possible accès au plaisir, au désir, à l'envie de vivre encore, en supportant que l'autre ne soit plus là...
    Wouppa
    Wouppa

    3 abonnés 115 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 décembre 2023
    Touchant, sensible, pure, beau,
    une histoire difficile, une reconstruction à faire, le quotidien qui passe, le souhait de ne pas oublier tout en avançant.
    Film d'auteur, on se retrouve dans ces modes de vie, simples, aux 4 coins de la planète, une famille qui se voit peu mais se soutient, une belle histoire sur la Vie
    ffred
    ffred

    1 696 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2016
    Vu en avant-première il y a quelques temps, j'en étais sorti un peu dubitatif. Ce sentiment de l'été est très clairement le genre de film qui fait son effet avec le temps. Il parle de la mort et du deuil avec une douceur et une délicatesse comme on en voit rarement, loin des poncifs habituels du genre. La mise en scène de Mikhaël Hers est simple tout en étant maitrisée, précise et d'une grande pudeur. Même remarque pour le scénario. Trois ans, trois étés, trois villes. On suit sur ce rythme (un peu lancinant, peut être ce qui m'a gêné pendant la projection) Lawrence (Anders Danielson Lie du formidable Oslo, 31 août) et Zoé (Judith Chemla vue entre autres dans Je suis un no man's land ou Camille redouble) suite à la disparition brutale respectivement de leur petite amie et de leur sœur, et leur parcours pour s'en sortir. Paris, Berlin et New York sont magnifiquement mises en images. L'ambiance de chaque ville est parfaitement rendue (enfin pour ce que je me souviens pour les deux dernières). C'est un sentiment de mélancolie qui me vient quand je repense au film, tout autant qu'un sentiment d'espoir. Ce sentiment de l'été porte donc bien son nom. Voilà un film lumineux et solaire, joliment écrit, parfaitement interprété et réalisé avec une certaine grâce, qui parle finalement plus de vie que de mort. Rétroactivement, une belle surprise et un joli plaisir.
    Dom Domi
    Dom Domi

    40 abonnés 303 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2016
    L'expression souvent employée à tort et à travers : " faire son " deuil ", est ici le coeur du film. La disparition mortelle d'une amie conduit son ami et sa famille à envisager l'avenir sans elle.
    Il n'y a pas de recette particulière, il n'y a que des " trajectoires " pour y parvenir.
    Partir ailleurs, faire de nouvelles rencontres, garder confiance dans l'avenir. Avancer...
    C'est ce que tentera de faire l'ami solitaire. Pour cela, il devra rencontrer celle qui lui donnera à nouveau envie d'aimer l'été. Une femme qui ne connait rien de son histoire et qui peut lui donner ce qui, au fond, l'aidera à reprendre le chemin des moments de bonheur.

    dom
    elbandito
    elbandito

    343 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2016
    En plein cœur de l’été, Sasha, 30 ans, meurt soudainement. Alors qu’ils se connaissent peu, son ami Lawrence et sa sœur Zoé se rapprochent, partageant difficilement leur peine due au poids de son absence. Trois étés, trois villes, Berlin, Paris et New-York seront le théâtre de leur retour à la lumière, portés par le souvenir nostalgique de celle qu’ils ont tant aimée. Comme inondées d’une lueur nostalgique, ces trois villes, personnages de l’histoire, sont magnifiées par la caméra de Mikhaël Hers, qui parvient à faire ressentir ce lien indicible qui unit les personnes après un deuil. Ce miracle est aussi accompli par l'acteur norvégien, Anders Danielsen Lie, magnétique, et la française Judith Chemla, si fragile.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2016
    Attention, film délicat, donc fragile. Et si en plus je rajoute que l'un des thèmes principaux est le deuil et la reconstruction d'un homme après la mort de sa compagne, je ne suis pas sûr d'être énormément vendeur. Et pourtant, comme le montre l'affiche lumineuse et estivale, "Ce sentiment de l'été" évite tous les clichés ou les propos convenus pour ne s'attacher avec grâce qu'à ce cheminement apparemment anodin d'un retour à la vie normale. En trois étés, nous allons vivre avec Lawrence, qui se remet difficilement de la disparition subite de Sasha mais aussi de la soeur de cette dernière qui se refuse à rompre les liens amicaux déjà noués. A Berlin, puis à Paris, puis à New-york, ils vont continuer à se voir, se frôler, se jauger, se réparer l'un l'autre.
    Le canevas du film est ténu. Il est de ceux qui s'attache aux infimes gestes du quotidien, à un regard qu'un cadrage parfait rend soudain troublant, à un geste, une intonation, une phrase anodine qui soudain émeut. C'est un cinéma impressionniste, sensible. Hou là me direz-vous, encore un truc un peu rasoir. Pas du tout, car, dans ce dispositif aux apparences simples, il y a un regard de cinéaste qui passe par là et emplit l'écran. On y trouve, très présente, l'atmosphère de trois villes au coeur de l'été. Il fait chaud, on y déambule en devisant gentiment, en parcourant les parcs, dressant en creux une parfaite typologie de ces lieux de détente : libres et pas mal dénudés à Berlin, rectilignes et plus fliqués à Paris, sportifs à New-york. On y entend aussi une musique variée et pimpante, bande son qui colle au coeur et au corps (comme dirait l'autre) des personnages. Mais il y a surtout son casting avec en vedette Anders Danielsen Lie, longiligne et un peu renfermé, dont la tristesse rentrée s'éclaire au fur et à mesure que l'histoire avance, pudique veuf à la tendresse à fleur de peau. Face à lui, Judith Chemla, tout en retenue, est une subtile amie dont le coeur est toujours au bord de basculer. On regarde, écoute ces deux beaux acteurs comme s'ils étaient des amis de toujours, on épouse leurs doutes, leurs peines et leurs espoirs.
    La fin sur le blog
    dominique P.
    dominique P.

    834 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2016
    Un homme d'une trentaine d'années vit tranquillement à Berlin en couple avec sa compagne Sasha.
    Un jour, en sortant de son travail elle s'écroule et meurt soudainement.
    Son compagnon qui ne connaissait pas son entourage va être amené à le connaître : les parents et Zoe la soeur de Sasha.
    Suite à ce décès, on va suivre sur 3 étés successifs, la vie de ce compagnon et de Zoé qui ont du mal à se remettre de ce décès.
    L'histoire se déroule entre Berlin, Paris et New York.
    On va aussi voir la soeur de cet homme.
    Aussi il va finir spoiler: 3 ans après par rencontrer une nouvelle femme et se mettre en couple avec elle. Zoe de son côté va quitter son mari et se retrouver célibataire.
    .
    C'est un film sur le deuil, on voit comment les proches de ce défunt essayent de vivre ensuite.
    Ce film est délicat, sensible, émouvant et touchant.
    J'ai beaucoup apprécié.
    L'actrice J. Chemla est parfaite.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 février 2016
    Berlin, un matin d'été comme les autres. Ida se réveille, elle est légèrement repoussée par Lawrence, son compagnon, qui peine à se lever, elle se douche, elle emprunte un parc baigné de soleil, elle travaille dans un atelier d'art où elle étale des couleurs sur des motifs arabesques, elle repart en fin de journée, chargée de ses œuvres, et elle tombe dans le même parc qu'elle avait traversé le matin. Arrêt cardiaque. C'est ainsi, dans ce crépuscule du quotidien, que "ce sentiment de l'été" commence. L'été va se poursuivre, pendant trois années, à Paris, à Annecy, puis à New York. Toutes les villes que le réalisateur filme sont baignées de la même lumière, parfois un peu pluvieuse, mais surtout, elles sont belles de ces ciels immenses, barrés d'immeubles ou d'eau. Michaël Hers réalise un film absolument magnifique. Son regard s'attache à quatre personnages, Zoé la sœur d'Ida, Lawrence, l'amant, et les parents. Autour d'eux, gravitent des constellations de personnages, comme des fantômes, tant le deuil est difficile à faire, tant le recommencement de l'existence tarde à venir. Puis, doucement, au fur et à mesure des étés qui s'écoulent, ils reprennent vie, dans un sentiment que cet été là sera le bon. La force du réalisateur réside dans le regard qu'il porte sur ses personnages. Il n'y a pas de pathos, pour autant, la vérité du deuil dans ce qu'elle a d'universelle et de brutale, est profondément ancrée dans la caméra. La sobriété, qui n'est jamais ennuyeuse, accompagne nos héros, vers toujours un peu plus de clarté. On pense à cette amie newyorkaise qui confie à Lawrence qu'elle ne se sent nulle part chez elle, et le spectateur sait à ce moment que c'est de lui-même dont il s'agit. "Ce sentiment de l'été "(toute la beauté du titre se niche dans le mystérieux "ce") est un film sur la nécessité de vivre, du moins de survivre aux séparations terribles qui parcourent chacune de nos vies, qu'elles soient amoureuses, familiales, amicales ou géographiques. En quelque sorte, le cinéaste réalise ici une balade sur l'exil dont il faut, à tous les coups, sortir, pour continuer de vivre.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2016
    Il faut faire preuve de beaucoup de réserve et de beaucoup de délicatesse pour bâtir et réaliser un film ayant pour principal sujet ce qu'on appelle communément le travail de deuil. Or ce sont précisément ces qualités-là qui irriguent tout le film de Mikhaël Hers. Toutes les scènes larmoyantes sont soigneusement omises par le réalisateur qui préfère très judicieusement suggérer la peine et la souffrance plutôt que de les donner en spectacle. Cette retenue est d'autant plus pertinente que le sujet même du film (le travail de deuil, donc) est empreint d'une dimension universelle. Qui n'a pas perdu un être cher et qui n'a pas éprouvé la douleur de l'absence ? Nul besoin, par conséquent, d'être démonstratif : un geste, un signe, un objet suffisent à évoquer la personne disparue et l'on imagine sans difficulté le degré de souffrance qui ne demande qu'à surgir dans le cœur de ceux qui restent. On le sait, on sait par expérience ce que c'est que d'éprouver cette douleur-là.
    C'est au fil de trois étés que Mikhaël Hers a choisi de dérouler son récit : une saison que d'instinct on aimerait associer à la joie de vivre et à l'insouciance. Mais ce lieu commun est ici refusé : c'est en été que survient la brutalité d'un décès et c'est en été que l'absence de l'être aimé se fait davantage ressentir.
    Trois étés et trois villes : Berlin, Paris (avec un passage par Annecy) et New-York. A Berlin, un matin d'été, une jeune femme se lève, s'éloigne du lit où dort son compagnon, s'habille et se rend à son travail de sérigraphiste. Une journée comme une autre... Sauf que, quittant son lieu de travail et marchant dans un parc, la jeune femme tout à coup s'écroule. Peu de temps après, à l'hôpital, elle décède. On ne saura pas grand chose d'elle, mais on découvre son compagnon d'origine américaine, Lawrence (Anders Danielsen Lie) et, bientôt, la famille de Sasha (la jeune femme décédée) et tout particulièrement Zoé (Judith Chemla), sa petite sœur.
    Mikhaël Hers ne montre rien des obsèques. Il multiplie les ellipses pour mieux attarder sa caméra sur les deux personnages qu'il a choisi de suivre au cours de trois étés : Lawrence et Zoé qui, tous deux touchés au plus intime de leur être par la perte de Sasha, nouent une relation faite à la fois de proximité et de distance. Leur complicité comme leur éloignement s'expriment le plus souvent en mode mineur, par de petites touches et de petits signes : nul besoin de grands discours ni de grandes effusions pour laisser entrevoir ce qui habite les cœurs. « Les grandes douleurs sont muettes », on le sait. Et c'est encore plus vrai quand on a affaire à des êtres pétris de pudeur et de discrétion comme le sont Lawrence et Zoé.
    Après l'été de Berlin, leurs chemins se croisent à nouveau : un été à Paris, l'autre à New-York. Avec toujours, invisible mais ô combien réelle, la présence/absence de Sasha. Est-ce qu'avec le temps on oublie ? La douleur s'apaise-t-elle vraiment ? Pas sûr. Mais on apprend à vivre quand même, tout en portant ce poids secret qui ne peut être partagé (même tacitement) qu'avec un cœur qui en est également blessé.
    C'est ce secret des cœurs que fait entrevoir Mikhaël Hers en optant pour la simplicité et un parti-pris de minimalisme. Certains critiques jugeront peut-être que, du coup, le film en devient presque insignifiant. Pour ce qui me concerne, si je déplore certes quelques longueurs, je n'en ai pas moins été touché par les personnages tels qu'ils sont mis en scène et je n'en ai pas moins apprécié la manière du réalisateur. Ce film tout en sensation, tout en finesse, tout en délicatesse, a de quoi faire vibrer nos cordes les plus intimes. 7,5/10
    Jonathan M
    Jonathan M

    130 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2016
    Le début fait assez peur. On comprend pas très bien pourquoi Mikhael Hers fait traîner autant sa caméra. La chute semble être ratée, assez sèche et faussement émouvante. Mais le film prend un virage en une fraction de secondes : une larme de Marie Rivière, en mère désabusée. Et là, çà monte assez fort. Et finalement, pour qui a connu le deuil, connaît ce premier temps d'incompréhension, et le cinéaste avait vu juste. La suite se déroule en chacun vivant le chagrin. 3ans semble être la montagne moyenne à franchir pour qu'une page soit tournée. C'est joliment raconté et le film ne vit que par ce sentiment de mélancolie à chaque commencement d'un été.
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