Beaucoup de travail, ce film. Dupontel a eu droit a un gros budget et rien qu'en décors et effets spéciaux, ça se voit à l'écran. Même un peu trop... Donc, après un première heure de film très très pyrotechnique, la deuxième heure est plus calme formellement et ça permet de mieux adhérer aux enjeux dramatiques... Le problème que j'ai avec Dupontel, c'est que je n'arrive pas à distinguer chez lui une vraie mise en scène. Le découpage, les plans au grand angle, les drones, les grues, tout ça fait qu'on a l'impression d'être dans une fête foraine dont Terry Gilliam et Jean Pierre Jeunet seraient les parrains (références insistantes chez Dupontel, mais bon...) Cela me laisse perplexe. On sent bien que Dupontel veut transcender le texte de Pierre Lemaître par une forme percutante mais c'est trop...Cela donne un film qui manque vraiment de profondeur.... Et pourtant, la séquence dans les tranchées qui ouvre le film est impressionnante et fait mal... De même, tout un lot de scènes ressortent étonnamment bien de cette satyre post guerre 14/18 et pourtant il manque quelque chose qui inspire vraiment la réflexion. Le seul personnage qui en amène un peu est celui campé par le très bon Niels Arestrup... De même,Laurent Laffite avec son personnage très cynique ne démérite pas... Sinon, le jeune Nahuel Perez Biscayart qui joue Edouard est un peu le fil conducteur du film, il arrive malgré les masques, à faire exister son personnage, à faire passer une émotion, mais cela ne suffit pas. A côté, Dupontel se démène, en trublion qui court partout, il occupe 70% du cadre avec son numéro mais il y a des moments on aimerait qu'il se pose... Là-dedans, ce sont les rôles féminins (Emilie Dequenne, Mélanie Thierry...) qui ont la plus petite portion, hélas. En fait, on aurait juste aimé un peu plus de psychologie et moins de montagnes russes...