Il s'agissait d'après l'ensemble de la critique et des spectateurs du film le plus aboutit de l'année 2017.
J'ai donc décidé de lui donner sa chance à sa sortie DVD.
Et le film a d'évidentes qualités, qui prouvent le savoir-faire et le talent qui existent dans le milieu du cinéma français.
Commençons par l'incroyable reconstitution, aussi bien dans les décors, costumes, et très nombreux accessoires très travaillés notamment les masques d'Édouard.
On notera également le travail prodigieux des caméras, effets de lumières, cadrage parfait, aussi bien sur des plans de près que des plans d'ensemble.
Même la musique, souvent parent pauvre des films français est réussie, dans le ton de l'époque.
Venons-en au acteurs, si la performance Nahuel Perez Biscayart est réussie, certains acteurs jouent de manière fluctuante, comme Albert Dupontel lui-même ou le pourtant charismatique Niels Arestrup qui en fait à sa tête d'un plan à l'autre.
On regrettera l'absence de véritable présence de Laurent Lafitte, le caméo aussi forcé qu'improbable de la pourtant charmante Mélanie Thierry, ou du jeu plus qu'ambiguë d’Émilie Dequenne.
Concernant l'histoire, ça coince vraiment : le récit passe du coq à l'âne en permanence, suivant de multiples trames narratives, sans en développer aucune pleinement, ce qui donne le sentiment de voir un ensemble de morceaux de films et non un long-métrage d'un seul tenant.
À force de vouloir développer autant de thèmes : les gueules-cassées, la dénonciation des militaristes, des profiteurs de guerre, des excès des années folles, et du drame social vécu par le plus grand nombre, de la recherche des proches disparus pendant la Grande Guerre, le film se perd et perd le spectateur du même coup.
Pour finir, on ne peux éluder le rôle d'une mise en scène maladroite, peu habile, et manquant de folie, de suspense, d'émotions de Dupontel.
La bande-annonce aura fait illusion, mais le film reste un échec artistique d'autant plus décevant que les techniciens et artistes qui ont travaillé sur ce projet ont fait un travail remarquable.
Reste que Dupontel n'est pas Jean-Pierre Jeunet (allez revoir le magnifique un Long Dimanche de Fiançailles, on n'a pas fait mieux depuis).