On avait plus ou moins perdu la trace du prometteur Rodrigo Cortès après son formidable ‘Buried’, dans lequel Ryan Reynolds se tortillait dans un cercueil pendant une heure trente : sitôt sorti, son film suivant s’était effacé des mémoires, et cette nouvelle tentative, adaptation d’un petit classique vieillissant du roman initiatique et fantastique pour ados, ne fera pas non plus date dans l’histoire du cinéma Fantastique. Des filles à problèmes, un grand manoir gothique, des enseignants qui se vantent de pouvoir leur permettre surmonter leurs difficultés grâce à des méthodes inédites,...rien que ces derniers mois, j’ai l’impression d’avoir vu 3 ou 4 productions basées sur le même pitch. La capacité d’une bonne idée à révolutionner le film de maison hantée étant toute relative, on peut décider de privilégier une “approche Crimson Peak’ et de savourer un décorum élaboré (c’est plus ou moins le cas ici, sans jamais égaler le film de Del Toro) ou une atmosphère qui dégage quelque chose de particulier (là par contre, ‘Blackwood’ stagne dans la banalité). Les ombres furtives, les couloirs enténébrés, les effets numériques pas top, les actrices célèbres qui en font trop (même si ça participe au plaisir, j’avoue), on n’y échappe pas...et pourtant, ‘Blackwood’ repose sur un pivot scénaristique plutôt futé, même si l’exploitation qui en est faite demeure limitée et si le grand final, tout à ses effets pyrotechniques, laisse une impression assez brouillonne. Aussi classique qu’il puisse être dans son déroulement, ‘Blackwood’, davantage conte surnaturel que thriller fantastique, laisse une impression globalement satisfaisante.