Les réalisateurs autrichiens semblent avoir un goût prononcé pour les films dérangeants. Certains, comme Haneke, le font avec intelligence et discernement. Ce n'est malheureusement pas le cas de Veronika Franz (co-scénariste des films d'Ulrich Seidl) et de Severin Fiala, dont on se demande presque jusqu'à la fin où ils veulent embarquer les spectateurs avec leur premier film. Au final, les 10 dernières minutes donnent un éclairage minimal et peu convaincant.
J'avais été attiré par ce qu'avait montré la bande-annonce de ce film et c'est donc avec une certaine curiosité que je me suis mis devant ce film autrichien (une nationalité dont j'ai très peu souvent l'occasion de voir des films). Entre thriller et film d'angoisse, ce long-métrage qui prend son temps, nous invite dans l'intimité d'une famille un peu spéciale : une mère momie (après une opération esthétique), des jumeaux débrouillards, tous trois dans une maison à la campagne un peu loin de tout. Rapidement leurs comportements deviennent suspects pour le spectateur. Les deux gamins se mettent dans la tête que cette femme n'est pas leur mère. De son côté celle-ci a une attitude peu maternelle quand elle montre beaucoup de sévérité et une préférence marquée pour l'un des deux garçons ; disons-le franchement, elle ignore clairement l'un d'eux. La grande qualité du film est de cacher les problèmes et les dérapages dans les gestes du quotidien. Dès lors l'angoisse commence des doutes qui naissent chez le spectateur qui voit que quelque chose cloche sans pouvoir mettre le doigt dessus. Plus le temps passe et plus, pour le spectateur attentif ou perspicace, se dessine l'histoire d'une famille et les problèmes qui en ont résultés et dont les conséquences se font encore sentir. Ce pourrissement de la situation finit lentement par dégénérer dans l'horreur. Ce qui fait aussi la qualité de ce film c'est de ne jamais tomber dans la simplification des personnages, des motivations, des sentiments, ce qui se traduit par l'absence de méchants stéréotypés, de péripéties déjà-vu, bref des ornières classiques du thriller d'angoisse. L'excellente prestation des deux jeunes acteurs est aussi à mettre au crédit de ce long-métrage un peu atypique dans son sujet et dans son déroulé. Une excellente surprise pour moi que je ne saurais trop recommander et ce malgré un déroulé plutôt lent. Vraiment à voir.
Lukas… Elias… le petit cercle fermé des amateurs de films d’épouvante ne sont pas prêt d’oublier ces deux prénoms… Et pourtant, dans « Goodnight Mommy », rien d’ésotérique, de diabolique (dans le sens originel du terme) ou de fantastique pour justifier ce que ces deux frères feront subir à leur mère. L’horreur à l’état brut, celle de l’esprit dérangé, capable de se projeter, avec son ombre, dans la destructivité.
C’est d’une bien étrange manière que Veronika Franz et Severin Fiala abordent la notion du « couper le cordon ». Sans excès gore (quelques scènes difficiles à la fin), toute la violence repose ici sur les rapports de force qui s’établissent tout au long du film, entre la mère et les fils (?) entre les frères ( ?) eux-mêmes. La tension y est extrême et monte crescendo jusqu’à son paroxysme, pour le moins perturbant dans l’esprit. Les deux réalisateurs font appel à nombre de références cinématographiques qu’ils essaiment tout au long de l’action qui oscille entre réalité et cauchemar. Avec cette vision en trouble du récit et autour des personnages dont on ne sait jamais s’ils appartiennent bien au monde des vivants (au moins au début), suscite malaise et parfois la nausée. Et comme toujours en pareille situation, on se demande si le glauque se justifie, ou plus exactement, si un tel film se doit d’exister.
Mais justement ici, l’exercice de style est brillant. Par ses contrastes de lumière, ses ambiances changeantes, l’interrogation permanente de ne pas savoir à quoi s’attendre, le jeu des deux jeunes acteurs, sa scénographie implacable font de « Goodnight mommy » une œuvre effrontée à la singulière maitrise qui amène à un final, totalement attendu, mais tout de même très impressionnant.
Récipiendaire du prix de jury au Festival du film fantastique de Gérardmer, « Goodnight Mummy » est loin d’être aussi satisfaisant que son concurrent et gagnant du grand prix, l’envoûtant et terrifiant « It follows ». Pourtant la plastique du premier est presque aussi réussie que celle du second. Les plans sont savamment cadrés et l’ambiance mortifère, glauque et faussement bucolique qui plane sur le long-métrage autrichien est en parfait accord avec l’étrangeté de son sujet. Et on ne peut nier que la première demi-heure est intrigante et nous met mal à l’aise, lorsque la mère a ses bandages sur la tête… Mais un problème majeur persiste tout du long : même s’il n’est pas expliqué, comme dans tout film fantastique, le fin mot de l’histoire est perçu et découvert dès le premier quart d’heure. Lorgnant beaucoup (trop) sur celui de « Sixième sens », on a vite fait de saisir le vrai-faux rebondissement de ce drame familial virant dans l’horreur et le gore. De ce fait tout ce qui suit perd de son intérêt. Les scénaristes et réalisateurs auraient mieux fait de faire en sorte que tout cela se révèle à toutes petites doses, au fur et à mesure du film. Ensuite, il y a quelques invraisemblances dommageables et des scènes beaucoup trop répétitives ; un bon quart d’heure en moins aurait dynamisé « Goodnight Mummy » pour le rendre peut-être plus palpitant. Ici, même si le but était d’instaurer un climat délétère, le manque de rythme est flagrant et le temps semble long. A la sortie de la projection, on se dit tout ça pour ça… L’idée était bonne mais au final mal exploitée. Ce coup d’essai rare du cinéma autrichien vers le film fantastique tendance horreur est un gage de courage qui ne tient malheureusement pas toutes ces promesses. Et le final très gore mais pas non plus choquant s’étire beaucoup trop en longueur. On est donc déçus et on préfèrera largement revoir le sublime « It follows » plutôt que de s’ennuyer devant ce film roublard et un peu trop prétentieux.
Les scénario qui sortent de l'ordinaire ont toujours eu un intérêt certain pour moi et c'est le cas avec cette belle surprise. C'est le genre de film longuet, qui se déroule lentement et ou l'on attend enfin le départ de l'histoire, en espérant ne pas avoir attendu pour rien..Oui, il faut bien attendre 1 heure pleine avant que les actions s'enchainent et que les surprises nous foutent par terre. Quant à la fin, elle est excellente. Voici une histoire qui vaut le détour et étonne fortement, il faut juste avoir (beaucoup) de patience pour la savourer.
Après une scène d'ouverture assez classique, qui nous met dans l'ambiance : une grande bâtisse reculée, très moderne et aseptisée, des jumeaux fusionnels, thème très souvent abordé dans les films de genre. Ce qui séduit d'entrée, c'est la mise en scène très soignée des deux réalisatrices, en accord avec ce cadre imaginé avec soin. Au départ, le film est conforme au synopsis et à la bande annonce : une mère dont on ne voit jamais le visage, dont on ne connait pas la réelle identité ou le vrai visage (chirurgie esthétique oblige), et on est d'abord du côté des jumeaux, souvent violentés. Or, ce rapport de force s'inverse totalement : les enfants passent de victimes à tortionnaires et c'est la mère qui en fait les frais et qu'on commence à croire de bonne foi, jusqu'à la révélation finale qui met en lumière les origines de ce jeu pervers. Seul problème, les dialogues et la même mise en scène qui fait des merveilles, ne sèment que trop peu le doute dans notre esprit : on voit en effet se profiler ce renversement mais aussi le pourquoi du comment, de ce fait, les cinq dernières minutes tombent à plat... Dommage.
Le résumé seul était plutôt tentant... cette mère couverte de bandelettes qui rentre chez elle et que ses deux enfants (jumeaux) ne sont pas sûrs de reconnaître comme étant leur mère... miam, miam, ça allait peut être donner du palpitant.... Enfin, je voyais les choses ainsi, peut être que j'en demandais trop... Je n'avais pas suffisamment prêté attention à la catégorie non plus.... je me suis imaginée du thriller épouvante-horreur alors qu'il n'y avait de mentionné comme genre qu'épouvante-horreur, drame et fantastique... Si on parle d'esthétisme dans la mise en scène et dans le cadrage photo, c'est soigné.. Rien à redire. L'interprétation de la mère et celles des jumeaux ne leur permettraient peut être pas de prétendre à la Comédie Française ou de décrocher un Oscar mais elles demeurent respectables. Hélas, le rythme est lent, lent.... d'autant que ce qui devrait "scotcher" le spectateur (ce qu'on appelle le "twist final"...), on le comprend dès les premières 20 minutes !!. Il y a des scènes dont on ne comprend même pas leur raison d'être... Le "gore" en plus vient s'installer comme pour attirer un public qui en serait amateur mais c'est dommage, car l'ambiance générale du film ne s'y prêtait pas. On espère donc tout de même en savoir plus, espérer avoir plus d'explications sur le pourquoi du comment... Eh bien malheureusement, il n'en sera rien.. Des explications, nous n'en avons aucune.. La fin arrive, sans surprise, et nous avons été plusieurs à le voir ensemble et à rester sur notre faim...
Je trouve que l'action n'avance pas, que la vérité finale n'explique en aucun cas le comportement tordu et sadique des enfants et leur méfiance. Je trouve également que la première heure de film est soporifique au possible même si la volonté du réalisateur est d'amener l'angoisse. Au final il rappelle beaucoup "l'autre"
goodnight mommy est un film très particulier ou se mélange ennuie pour l'intrigue du film,atmosphère pesante,rebondissement en tout genre,je ne suis pas certain d'avoir tout compris à ce film cependant la construction du film laisse un intêret à ce film bien étrange.
Si vous êtes vraiment fans de films d'horreur, alors passez votre chemin car Goodnight Mommy n'est clairement pas fait pour vous. Son intrigue cousue de fil blanc et son manque de frisson en font un long métrage horrifique destiné à un public d'habitué des salles d'arts et d'essais qui voudrait se faire une frayeur. Il n'y a qu'eux qui pourront se satisfaire d'un pareil ratage à l'esthétique aseptisé, lent et mou qui leur laissera tout le temps pour cogiter probablement bien au delà des intentions de Veronika Franz & Severin Fiala.
Pour ma part : d'un ennui considérable, une mise en scène imbuvable, des interprétations gnangnan, d'une lenteur affligeante, des scènes à rallonge inutiles. Bref, rien de bon et je ne parle pas du scénario qui aurait mérité un tout autre traitement ! 0/5 !!!
Film étrange et suscitant le malaise, Goodnight mommy dépeint la confrontation entre une mère de famille et ses 2 jumeaux de fils dans une maison isolée en Allemagne. De victimes, les 2 jumeaux vont se transformer en tortionnaires ne reconnaissant pas leur mère dans cette femme autoritaire et arbitraire. Bénéficiant de plans presque surréalistes et d'un vrai esthétisme, Goodnight Mommy réussit à mettre le spectateur mal à l'aise et à le faire douter de ce qu'il voit à l'écran.
Comment est-il possible et imaginable de réaliser un film qui ne repose QUE sur une seule révélation finale, mais que l'on devine au bout de 5 minutes de film ? Bon bah voilà... Une bonne perte de temps.
Super film, je n'ai pas vu les 1h40 passer mais par contre je n'ai pas compris c'est pourquoi le frére d'Eliasspoiler: , celui qui est donc mort, en veut tellement à sa mère? Sinon le film est plutôt pas mal et original.