Mais qu'est-ce qu'il m'arrive-t-il donc ? Deux films m'ont régalée ce mois-ci : "Une belle fin" et cette "Fin de Partie". Serais-je à l'agonie sans le savoir ? Une émotion beaucoup moins intense dans ce Fin de Partie, je n'ai pas pleuré des rivières - et tant mieux, c'est que ça peut être fatiguant à force ! Par contre, j'ai beaucoup plus souri. Sans duperie. Le fond de l'air est frais, drôle, alerte, et pourtant sans fard. Ils jouent tous le jeu, nos gars. Avec eux, on participe, on se pose des questions, on comprend que ce n'est pas simple. On admire le stratagème qui change tout : c'est celui qui veut mourir qui appuie sur le bouton. Ca parle de douleur, d'envie d'en finir, ça parle d'amour, ça crie un peu. Et surtout, ça parle de vie. Ca nous raconte que ce n'est pas parce qu'on a 70 balais qu'on est un sage qui connait tout de l'univers. Ca nous dit qu'au troisième âge, on est autant un gamin de sept ans qu'un ado, qu'un amoureux fougueux ou un parent un peu dépassé. Ils sont tous puérils et responsables, nos héros à taille humaine, ils sont tous débordés mais ingénieux, tous égoïstes et joliment altruistes. Contre un des ennemis, la souffrance, ils trouvent le moyen de lutter. Contre un autre ennemi, l'effacement de la mémoire, ils sont vaincus. Le constat est tout sauf réjouissant, et pourtant, on sort du film en ayant rencontré une petite troupe d'amicaux camarades qui font ce qu'ils peuvent pour rendre hommage à la vie, on a le sourire aux lèvres et l'envie d'en profiter jusqu'au dernier souffle. Bravo, les enfants !