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Anne M.
72 abonnés
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3,5
Publiée le 21 mars 2015
A la suite d'un coup d'état, un dictateur et son petit-fils, dans l'impossibilité de s'enfuir par avion, traversent le pays vers la frontière.
La misère matérielle et humaine dans laquelle vit le peuple opprimé est palpable dans chaque plan. La violence est présente aussi bien dans les méfaits du dictateur que dans les actes des militaires qui se sont retournés contre leur président. Parmi les insurgés, haine et violence aussi. Le seul message de paix est celui prononcé par un ancien prisonnier politique. La fin, ouverte, ne laisse pas voir si ce message est entendu ou non ( je dirais plutôt non).
J'ai trouvé ce film sombre et désespéré ; intéressante et tragique la place faite à l'enfant (sous la figure du petit-fils du dictateur). Une scène très pertinente : lorsqu'on lui dit de se boucher les oreilles et de se retourner pour se protéger de la violence, il voit en arrière plan un crime encore plus horrible. Je trouve que l'intérêt du film réside dans cette métaphore de l'enfant témoin, dont la vie est épargnée de justesse : quel avenir pour lui ?
C’est une obscure autocratie ubuesque, où le fait du Prince consiste à couper le courant dans toute la ville pour amuser son petit fils. Mais “le Président� aura joué une fois de trop au démiurge : une révolution populaire subite le chasse du pouvoir. Abandonné de tous sauf de l’enfant, le tyran déchu s’embarque dans un périple incognito à travers son ancien fief, espérant passer à l’étranger sans être reconnu par ceux qu’il a oppressé et torturé sans même les connaître. Le réalisateur est iranien, lui-même exilé par un pouvoir autoritaire, et on se doute que le sujet lui tient à coeur. La première impression est celle d’une variation de la logique sur laquelle reposait “La vie est belle� de Roberto Benigni...si ce n’est que le dictateur est lui-même la cause des horreurs dont il s’efforce de préserver l’enfant dont il assume la responsabilité. Ses actions étant toutefois majoritairement guidées par un instinct de conservation bien compris, le procédé reste sujet à caution : Mohsen Makhmalbaf ne parvient pas à faire de son anti-héros une figure universellement détestable, pas plus qu’il n’arrive à le placer sur la voie d’une rédemption humaniste. On se désintéresse un peu trop rapidement des péripéties picaresques vécues par cet improbable duo, qui s’apparentent à une litanie des méfaits de l’autoritarisme qui tirerait artificiellement en longueur. Au final, si le film soulève quelques points intéressants comme la nécessaire réconciliation nationale qui devrait accompagner toute révolution, ses ambitions militantes se heurtent à un éparpillement scénaristique à peu près complet, à cause d’une aventure peu convaincante et à d’une absence de point de vue bien défini sur un sujet pourtant brûlant. Le ton du film, qui se veut burlesque mais se livre à de fréquents pas-de-côté vers des situations plus sordides, est peut-être bien l’unique surprise stimulante de cette fable politique pleine de bonnes intentions mais qui reste un peu trop naïve et creuse pour convaincre..
Je vous recommande vivement ce film qui suscite émotions et réflexions sur les ambiguités de l'homme face à la révolution et à la dictature. En rapport direct avec l'actualité.
Le film n'est malheureusement pas à la hauteur de son sujet, et le "President" en question manque cruellement de carisme. Le jeu des acteurs laisse à désirer. Décevant.