L'unique intérêt, s'il en est, de cet "Unfriended" réside dans son idée de scénario (ou plutôt de concept) 2.0 : le film entier se déroule sur un écran d'ordinateur. Révolutionnaire pour les uns, régressive pour les autres, cette expérience "horrifique" divise les spectateurs. Ayant ce mois-ci lésiné le cinéma pour cause d'examens, j'ai accepté il y a quelques jours de m'y rendre avec des amis pour voir "Unfriended". Bien mal m'en prit ! Le film commence par la vidéo d'une jeune fille qui se donne la mort en public suite à la publication sur le net d'une vidéo dégradante la mettant en cause. Un an plus tard, jour pour jour, six de ses amis se connectent sur Skype pour discuter. Mais un intrus s'incruste dans la conversation... Le pitch sent déjà le délire qui se veut ancré dans la réalité... Pourquoi pas ? Mais les réalisateurs ont poussé le concept jusqu'au bout... En temps normal, je n'aurais pas râler, au contraire, mais ici, ça va trop loin ! Encore que, si ça avait été fait avec subtilité, mais même pas. On se tape donc tout le long du film les dialogues qui se confondent (parce que criés en même temps), les images qui rament, buggent et chargent sans cesse, les messages mal orthographiés, sans compter les clichés inhérents au genre... Et puis franchement, y'a des moment on se demande ce qu'on est venu faire là ; non mais sérieux, mater un écran d'ordi sur un écran de cinéma pendant 1 heure 20 ! Au début, on est intrigué, on se laisse prendre au jeu, mais rapidement, on se lasse, alors on commence à taquiner son voisin, à faire des blagues sur les physiques des personnages (oui je sais, c'est mal), bref à s'ennuyer et à attendre impatiemment l'arrivée du mot fin sur l'écran. Côté frissons, c'est pas trop ça non plus, le suspense est présent bien que tiré par les cheveux, et les seuls ressorts horrifiques sont finalement des scènes gores et des jump-scares tout juste assez bien organisés pour faire sursauter. Reste toute la parenthèse sur le cyber-harcèlement et la place de la technologie chez les jeunes, que le réalisateur a voulu effleurer, mais le segment final qui atteint un niveau rare de perversité enlève au film toute légitimité à un propos. Pouce rouge !