Derniers Avis sur Heart of a Lion

L’amour peut-il sauver d’une idéologie extrémiste ? C’est la question que pose Heart Of A Lion, quatre fois nominé aux Jussi Awards (l’équivalent des césars Finlandais) en 2014. Outre l’excellente prestation de chacun des acteurs (Peter Franzén est incroyable), le film montre avec sensibilité la difficulté qu’il peut y avoir à concilier une vie normale lorsque l’on veut être un représentant actif d’une idéologie comme le nazisme. Malgré ses moments lourds et la justesse avec laquelle Dome Karukoski représente ce milieu d’une violence inouïe, la lumière n’est pas complètement absente de ce film Finlandais. Peu à peu, Teppo s’humanise et constate avec humilité les limites de ces idéologies d’extrême droite qui sont par ailleurs très populaires dans les pays du Nord. D’autant plus que la Finlande s’apprête seulement à fêter son premier centenaire d’indépendance : l’immigration y est encore rare et l’attachement aux racines et à l’histoire du pays y sont très important. Même si le réalisateur a affirmé que l’action d’Heart Of A Lion aurait pu se situer n’importe où, l’histoire apparaît d’autant plus légitime et crédible en Finlande. Ce long métrage livre une belle leçon : la complicité, le savoir et le raisonnement peuvent rivaliser et faire face à l’ignorance, l’exclusion et la violence qui, sans cesse dans le film, ne sont que synonymes de régression et de recul, plutôt que d’avancée et de progrès.

Une fois de plus et sans surprise, un film de genre qui n'évite pas les clichés grossiers et les raccourcis archi vus et rebattus. Ajouté à cela, un scénario bons sentiments cousu de fil blanc et vous aurez certainement le plus mauvais film sur le thème de la haine entre communautés. On est donc toujours sur le schéma classique du méchant blanc forcément nazi et du gentil réfugié qui ne peuvent pas se piffrer et qui d'un coup de baguette magique vont devenir les meilleurs amis du monde ... C'est gros, très gros, comme par exemple l'immigré qui a réussi roule en porsche ... Autant de manque d'imagination qui nous endort pendant plus d'une heure jusqu'à cette fin incompréhensible et quasi jamais vue au cinéma : le héros se fait lyncher méchamment par ses anciens frères de sang et en ressort indemne, comme si de rien n'était, et en plus est mort de rire ... Consternant, épais, démago, un vrai film de propagande antiraciste aux ressort usés qui ne fonctionne plus ...

C'est difficile de parler de racisme, surtout avec un personnage central "nationaliste" (comprendre néo nazi) et d'arriver à tenir un discours intelligent et intelligible en présentant les points de vue des différents protagonistes.Et c'est d'autant plus passionnant qu'il s'agit là d'un film finlandais, pays présenté habituellement - comme d'autres pays nordiques - comme un modèle de démocratie et d'ouverture d'esprit... vernis qui se fissure tout doucement au fil des ans et qui laisse apparaître finalement les mêmes problèmes que partout ailleurs : ce racisme latent qui résulte de la peur ambiante. Le film réussit de ce point de vue avec brio cet exercice d’équilibriste, réussissant le tour de force de rendre compréhensible le raisonnement et les convictions du personnage principal (attention, je dis bien qu'on comprend ces agissements et en aucun cas qu'on les cautionne) grâce notamment à un super casting et un acteur extrêmement charismatique. Toujours sur la corde sensible, le film évoque avec beaucoup de pudeur et de sobriété les relations d'affection naissante entre cet homme et l'enfant de sa copine, un petit métisse. Le film avance par petites touches, conscient qu'au moindre faux pas c'est toute la structure du scénario et son message de tolérance qui s'effondrerait. Un scénario qui malheureusement peine à convaincre (une mère qui laisse son enfant à un homme qu'elle connait à peine ? vraiment ?) et à renouveler une intrigue typique de ce genre de films, à savoir la montée de la violence dans une spirale sans fin. Sur le fond le film est irréprochable, sur la construction même du récit, il est en revanche trop prévisible et manque de force et d'émotion, si bien qu'on s'ennuie quand même un peu...

Excellent, très belle morale et qui est bien mise en avant par la mise en scène et le scénario choc, pas pour des faiblards

La cohabitation entre un néo-nazi et le fils métis de sa compagne. Sujet glissant et fatalement pas exempt de raccourcis. Si cette relation évolue vers un dénouement que l'on pressent d'emblée, Heart of a Lion trouve des échappatoires dans quelques personnages périphériques dont le père de l'enfant et le frère du "héros" bien que cela ne suffise pas à gommer le trait souvent bien épais. Que les tenants d'une "Finlande blanche" soient des salauds xénophobes et bas du front n'est pas difficile à démontrer. Suggérer qu'une évolution de mentalité est possible, que la tolérance et la bienveillance peuvent se substituer à la haine et à la violence est autrement plus complexe. Mais, au moins, Dome Karukoski, réalisateur finlandais de moins de 40 ans, prend des risques. De lui, on a déjà vu en France Fruit défendu et Very cold Trip, tandis que son meilleur film, La maison des papillons noirs, reste inédit. On ne peut certes pas lui reprocher de se cantonner à un seul style. Ni d'avoir de bonnes intentions même si la subtilité n'est pas la première des qualités.

Film au sujet hyper casse gueule : deux frères aux idées préconçues (doux euphémisme) confrontés à la réalité de la vie. Le scénario est bien ficelé, crée rapidement une ambiance tendue maintenue jusqu'au bout, les acteurs sont bien choisis, les personnages évoluent. Le film est presque un thriller. Le sujet est universel et très d'actualité. J'ai bien aimé, merci au distributeur.

Nous voici transportés en Europe du Nord, là où la richesse existe plus qu'ici. C'est l'histoire d'une rencontre. Un homme et une femme se rencontrent. Lui est embrigadé dans un groupuscule d'extrême droite, elle est séduite par ce client du bar où elle est serveuse. Ce que démontre admirablement ce film, ce sont les failles narcissiques extrêmes, les gouffres, que ces extrémistes comblent à coups d'idéologie de la violence et de l'exclusion. Ce n'est pas moi, c'est l'autre. Voilà à quoi se résume cette logique de pensée. Pas de réflexion, sinon à travers un miroir déformant, dans lequel l'autre profite, me dépouille, se nourrit sur mon dos. Ce film nous permet de voir la crétinerie du raisonnement et ce à quoi il aboutit. Ce film est sain par les temps qui courent. Que la race puisse encore de nos jours être un critère de raisonnement me laisse pantois. La complexité de notre monde peut pour certains se réduire à une logique d'exclusion, d'expulsion, de brutalité. Ce que le personnage central nous montre, c'est qu'à travers l'amour, on peut s'humaniser, qu'à une idéologie reposant sur l'honneur, jugé comme valeur suprême, peut se substituer un devenir d'homme honorable. C'est un message d'espoir finalement.