Grandiose et prenant ! Mais, rien n'est simple dans ce film, aussi embrouillé que pour les policiers qui enquetent. C'est etonnant par exemple toutes les petites scenettes que l'on imagine apporter quelque chose a l'élucidation mais qui en final ne servent à rien, comme la prostitué consommée par le flic à l'hotel de Montpellier, etc... Bref, il faut vraiment de la persévérance et beaucoup de chance pour arriver à la vérité: très réaliste, en fait...
Avant de régresser avec Agents Secrets et surtout Truands et de s'engouffrer dans la violence gratuite, Frédéric Schoendoerffer, fils de Pierre Schoendoerffer (La 317ème Section; Dien Bien Phu), a réalisé Scènes de Crime.
Le résultat est étonnant par rapport à ses deux films suivants: au lieu de s'intéresser au serial-killer, Frédéric Schoendoerffer s'intéresse surtout aux petits détails d'une enquête: autopsie, recherche d'indices... Sans rentrer dans la boucherie là où Truands s'écrase lamentablement. Sa mise en scène est légère et évite les effets d'abondance. Le film prend également parti de monopoliser l'attention sur les deux personnages principaux, Fabian et Gomez, incarnés respectivement par les charismatiques Charles Berling et André Dussollier. Ce sont des collègues, des amis proches mais tellement différents. Malgré parfois un casting douteux (malheureuseument, le réalisateur a tendance à prendre des acteurs mauvais, voir Claude Corti par Philippe Caubère dans Truands, mais dans ce film, ce sont les seconds rôles qui déraillent parfois), ce polar est une réussite et prouve que le film criminel français n'est pas mort et qu'il ne faut pas l'enfermer dans Julie Lescaut ou Navarro. On aurait aimé que Frédéric Schoendoerffer le confirme mais ce n'est, pour le moment, pas le cas...