Il y a des affiches comme celle de Pyramide qui génèrent chez le spectateur une appétence à se précipiter au cinéma. En l'occurrence, cette affiche montre le visage d'une momie hurlante, momie qu'hélas on ne retrouve à aucun moment du film, et une pyramide baignée de soleil, en dépit du fait qu'elle soit présentée comme enterrée dans l'histoire. Alors, on y va, confiant, et la déception est à la hauteur du désir que l'affiche a créé.
Il y a de l'idée pourtant. Nous sommes en pleine révolution politique et sociale en Egypte et une équipe d'archéologues tente de rejoindre leur dernière découverte à savoir une pyramide enterrée. Cette entrée en matière politique est ingénieuse, mais n'est plus jamais traitée par le réalisateur, alors que de ces révolutions-là, aurait pu se penser une forme de malédiction politique ou sociale. On passe à côté, comme finalement on passe à côté de beaucoup de choses dans le film sans véritablement y croire et s'y impliquer : le robot de la NASA, la blondeur érotique de l'héroïne, le mystère de l'archéologue etc. Tout est esquissé, sinon suggéré, et les effets fantastiques sont mis en brèche du fait même que le réalisateur n'ait pas plus creusé ses idées et surtout que ce fourmillement de thèmes n'apportent rien à la narration fantastique elle-même.
Evidemment, on pense à l'immersion dans les grottes de "The descent". Cette fois, il ne s'agit pas d'un peuple étrange des cavernes que notre troupe rencontre, mais des sortes de chats ou de rats cruels, qui, par la suite on apprendra qu'ils sont des sphinx avides de boucherie humaine. Hélas, les bêtes qui hantent les profondeurs de la pyramide sont si peu crédibles et vraisemblables qu'elles en deviennent risibles. L'endroit lui-même de la narration, situé entre le conte merveilleux emprunt d'histoire égyptienne et la carte postale, n'aide pas à retrouver l'esprit pour le coup complètement angoissant du film "La colline a des yeux". On saluera peut-être le seul moment truculent du film où l'une des protagonistes se fait empaler. Pour le reste, la fin est prévisible, les effets d'épouvante sont avortés.
Le plus gênant demeure dans le fait que le réalisateur ne parvient jamais à choisir et à assumer son point de vue cinématographique. En effet, la caméra emprunte toutes dimensions, sans jamais les fixer. Une fois, l'on plonge dans le regard d'un des protagonistes du film, journaliste, qui filme la descente dans la pyramide sur le mode du "Projet de Blair Witch", puis, brusquement, l'œil revient de nouveau au cinéaste lui-même qui raconte l'histoire et filme justement le caméraman en action.
En conclusion, on est déçu. Mais vivement la suite qu'on espère plus réussie.