J'ai été très agréablement surpris par ce "survival se déroulant à cordon tendu, dans des sous-sols obscures", - cette excellente surprise ayant certainement résulté que l'abondance de mauvaises notes émanant des internautes m'ont influencé très négativement, et par contre coup psychologique, ce film étant très loin d'être mauvais, il y eu un très fort décalage entre ce que je m'attendais a subir, et ce que je découvris factuellement lorsque le film débuta, - car objectivement, ce film est doté d'indéniables qualités dramaturgiques, concernant la tension dramatique que sa mises en scène réussit à instaurer et à maintenir fermement en place, malgré quelques faiblesses visibles d'écritures, d'autant que ses décors angoissants et son "climax minérale et poussiéreux" sont réellement très réussis, cela, même si il faut parfois volontairement fermer les yeux, sur les présences de certaines incohérences liées aux comportements des protagonistes, plongés dans des situations extrêmes de stress, et que l'on rencontre hélas souvent sur ce type de production, où les scénaristes semblent tourner le dos à la plus simple et vitale pertinence, qui devrait pourtant exister entre actions et réactions psychologiques adéquates des personnages. ^^ -
Néanmoins, là où "Catacombes" jouait à fond la carte des hallucinations et des états de transes hypnotiques et de songes éveillés quasi interminables, qui poussaient à perturber, déstabiliser et, parfois, à rendre fous les protagonistes, et qui tendaient à rendre, par moment, l'intrigue assez abstraite et même "confuse", tout au contraire, "Pyramide" s'éloigne radicalement et volontairement de ces concepts cinématographiques "faciles" et entendus, qui sont souvent inhérents aux "films de revenants et d'esprit démoniaques ensorceleurs", en osant proposer un survival très "terre à terre", tentant de s’enraciner constamment dans le concret, puisque son action et son intrigue sont fermement "encrées dans le réel, la matière et dans la pierre" (si je puis m'exprimer ainsi ;) ).
En outre, la présence d'une momie sur l'affiche a certainement concouru a induire totalement en erreur le public, qui, dès lors, se retrouva peut-être perplexe et déçu car, il s'attendait patiemment à découvrir un énième "film montrant les agissements d'une momie" et ceux des créatures "morte-vivantes" desséchées, se baladant dans un dédale de pierre très sombre. J'avoue que mon esprit très cartésien ne peut que saluer une certaine initiative assez plaisante du scénariste, d'avoir su éloigner le récit d'abstractions métaphysiques de nature "post mortem" ou faisant écho à des doutes ou à des regrets torturants, liés à la résurgence des passés tortueux des personnages, comme celles que l'on rencontre en permanence dans le pourtant assez convaincant "Catacombes" car, hormis la créature mythologique présentée dans la dernière partie du film, les autres créatures et situations infligées aux protagonistes, découlent toutes de situations simplement très physiques et non pas métaphysique, s'inscrivant dans la droite lignée de celles que l'on découvrait dans l'épileptique, l'angoissant, le préhistorique et le très organique "The Descent". En effet, par son traitement brut et via l'exploitation d'un scénario mettant en scène une survie, vouée dramatiquement à l'échec, dans des sous-sols habités par des créatures "dévoreuses d'êtres humains", "Pyramide" se contente d'imposer aux spectateurs un simple récit de terreur, s'aventurant à montrer une succession de "fuites", devant des dangers très variables, un peu comme le font certains jeux vidéos.
A mon sens, l'un des points forts du récit est lié aux scènes de terreur se dégageant de l'entrée en scène et en action de l'entité Anubis car sa façon de se déplacer dans les espaces fermés de pierre, renvoient avec malice, aux anciens films produit par la Hammer, avec son monstre de Frankenstein hantant les couloirs très sombres d'un manoir. A cet égard, il est à déplorer que la créature Anubis ne soit pas toujours restituée avec un grand réalisme, certainement pour cause d'un budget alloué aux effets spéciaux numériques qui devait être très restreint - néanmoins, le cinéaste réussi largement à se rattraper en proposant des cadrages portés en contre-plongé sur le corps massif et lourd de cette créature, a savoir exploiter au mieux certains bruitages et autres effets sonores générés par les déplacements de son corps effleurant les surfaces de pierre taillées, à avoir su doser l'éclairage qui est parfois porté sur la pierre de façon très graphique, et immergeant la créature dans une semi obscurité inquiétante, mais aussi, par la façon dont cette entité mythologique utilise les lieux, comme le ferait un "major d'homme monstrueux rendu totalement maitre des lieux", en ouvrant des lourdes portes dérobées de pierre, bref, tout ces effets psycho-scénaristiques et ces idées plutôt bien pensées, ont finalement réussi à m'enthousiasmer et à me conquérir (!)...
D'autre part, j'espérais que le scénario aborde le sujet de l'inclusion de la franc-maçonnerie et de l'univers sacrificiel de l'occultisme égyptien, or, il le fait, certes, sans trop se risquer à proposer des développements ésotérico-philosophiques, mais néanmoins, avec un certain réalisme, en montrant les carnets de note appartenant à des franc-maçons, qui furent piégés dans le sanctuaire labyrinthique...
Pour finir, si l'on fait des recherches sur le Web concernant l'hypothétique origine extraterrestre des pyramides construites sur le plateau de Gizeh, on découvrira des documentaires très convaincants et réalisés par des chercheurs indépendants et passionnés, dont les résultats des recherches de longue haleine, s'avèrent être infiniment plus plausibles, crédibles et convaincants, que ceux de la version officielle, qui sont imposés par l'égyptologie classique et par sa mentalité obtuse, or, visiblement, en rédigeant son récit, le scénariste a visionner ces excellents documentaires. [ dans Google, tapez par exemple : "Reportage Le Secret Caché Des Pyramides D' Égypte révélé" OU "Reportage Le Secret Des Pyramides D' Égypte de gizeh" OU "plateau de gizeh technologie extraterrestre ] -
Pour finir, le film tente de plonger le spectateur dans un récit essayant de coller fermement à notre réalité car il ose débuter sur l'éclatement de la révolution du "printemps arabe", dans les espaces urbains du Caire - or, cela est illustré avec l'utilisation d'une musique plutôt percutante et dramatique, qui arrive à poser les bases d'un climax d'instabilité totale et de dangerosité vis à vis des protagonistes.
En définitive, ce film est plutôt très honnête dans sa forme et dans son fond, d'autant que l'on retrouve parfois le cachet des films percutants et réalistes qui sont réalisés par Alexandre Aja, et de ce fait, c'est dommage que le public se soit braqué contre cette très honnête série B...