Une jolie comédie romantique qui, malgré un sujet difficile, n’est pas aussi pathos qu’on pourrait le craindre. Le film a beaucoup de raisons de susciter la curiosité des geekettes. Les plus ensorceleuses d’entre nous auront la bonne surprise de retrouver Matthew Lewis qui incarnait Neville Londubat dans Harry Potter. Il a bien grandi depuis la fin de la saga et est devenu particulièrement athlétique! Il incarne Patrick, le petit ami de Louisa, gentil outsider parfois indélicat, mais ni méchant, ni détestable. Le film s’est aussi offert la présence de deux acteurs de Game of Thrones : Charles Dance (Tywin Lannister), qui incarne le père de Will, et Emilia Clarke (Daenerys), dans le rôle de l’héroïne.
La « Mother of Dragons » troque sa perruque blonde platine pour une chevelure brune-auburn et des tenues « lolita-pop » colorées, qui s’accorde parfaitement à la bande-son entraînante du film. Les plus fashionistas adoreront sa collection de chaussures et ce joyeux melting-pot de fringues gaies et parfois loufoques. Certes, on pense à certains moments aux tenues fétiches d’une petite fille de 6 ans, mais aussi à l’esprit furieusement tendance et original d’une modeuse telle que Make my Lemonade (Sa robe Frida vieux rose à pois noirs serait totalement au goût de Louisa). Voilà qui vous change du métro parisien et de ses cortèges d’ombres noires et bleu marine !
Pourquoi vous faire une telle revue mode pour ce film ? Parce que le défilé de tenues de l’héroïne n’est pas seulement un atout, façon « scène d’essayage à Rodéo Drive » dans "Pretty Woman". Le look de Louisa est surtout à l’image de ce qu’elle est, petite fée maladroite, mais investie de bonnes intentions. C’est ce qui la rend aussi touchante et sympathique, qui fait d’elle cette bonne copine à qui l'on peut s'identifier. Même si elle sourit parfois un peu trop, on l’aime bien cette Louisa, on lui souhaite le meilleur, et c’est important pour la suite…
Car la suite, c’est qu’elle rencontre Will, ce beau gosse à vous faire fondre comme un glaçon en plein été (NB : hep, on ne rit pas ! On en reparle quand vous aurez vu la scène d’introduction avec Sam Clafin en costume cintré ! Il y a franchement de quoi regretter que 50 nuances de Grey ait déjà été tourné…). Bon, pour être honnête, en mode homme brisé, sous sa touffe de barbe aussi piquante que ses mots sont cinglants, il faut un peu de patience avant de voir l’alchimie romantique s’opérer. Mais, à l’arrivée, le couple formé par Louisa et Will fonctionne vraiment bien. Ce qui rend d’autant plus déchirant tout ce qui les sépare…
Triste, le film l’est assurément, mais beaucoup moins que ce que l’on aurait pu craindre, étant donné les thèmes abordés. Comprenez que, sur l’échelle Richter du paquet de Kleenex, la geekette est atrocement bon public. Par exemple, elle a pleuré quand le Dr Mamours est mort dans "Grey’s Anatomy". Elle a aussi pleuré en lisant certains tomes de "L’assassin royal" (je ne spoile pas les scènes en question, au cas où vous ne les ayez pas lus…). Elle a même versé sa larme devant de film d’animation "Vice-Versa". Bref... —mode pas fière, mais honnête—, je suis très bon public. Malgré tout, je n’ai pas eu à sortir un seul mouchoir pendant la projection d’"Avant toi", ce dont j’en étais très heureuse, car je déteste pleurer au cinéma. La réalisatrice n’a pas cherché à nous tirer la larme à l’œil et je l’en remercie mille fois pour ça. Même le débat —difficile, mais nécessaire— abordé dans le film est traité avec beaucoup de pudeur et de délicatesse.
En conclusion, même s’il ne rentrera pas dans ma catégorie de films à revoir en boucle (je ne suis pas fan de mélo), j’ai pris plaisir à voir ce film et je pense qu’il a beaucoup de choses pour plaire, ne serait-ce pour découvrir Emilia Clarke dans un rôle différent et pétillant, mais aussi pour ce à quoi il nous fait réfléchir.