Film de Yuri Bykov et qui figurait dans la liste des films proposés au récent festival « Regards de Russie », il est sorti en salle ce mercredi…Comme le Léviathan d’Andrey Zvyagintsev, mais sans aucun doute en pire, c’est une violente charge contre la société russe de l’après URSS, mais aussi débordant les frontières de la Russie, une réflexion plus universelle, sur le courage et la lâcheté, l’engagement et le renoncement…Dima, interprété remarquablement par Ayrton Bystrov, ce qui lui a valu le prix d’interprétation masculine à Locarno, est le prince Mychkine du roman de Dostoïevski, un homme bon et intègre, dans le film plombier chargé de maintenance pour la ville…il vit à l’étroit, avec sa femme, son fils et ses parents dans un petit appartement assez vétuste et poursuit des études pour devenir ingénieur…appelé en urgence par des employés de maintenance d’un immeuble d’un autre secteur mais dont le responsable ne dessaoule pas depuis trois jours, il se rend dans cet ensemble où vivent 800 personnes et dont l’état de vétusté ne s’arrête pas à l’état des tuyauteries…l’immeuble est habité par une population marginalisée, livrées à la violence, à la vodka et à la drogue… il constatera vite d’énormes fissures dans les murs porteurs et un début d’inclinaison de l’immeuble…affolé, et malgré sa femme et sa mère qui lui demande de se résigner, il court à travers la ville à la recherche de la maire en train de fêter son cinquantième anniversaire avec les principaux responsables de l’administration de sa ville…l’assemblée est fortement alcoolisée et l’intrus est vite considéré comme un trouble fête…sa force de persuasion amènera la maire à improviser une réunion de crise non pas par compassion pour les habitants que l’un des participants considère comme des cloportes, mais pour se protéger . Le film vire au thriller, chacun se jetant ses quatre vérités au visage, l’argent de la maintenance de l’immeuble a servi à construire la villa du responsable du logement, mais tous les responsables de la ville se sucrent dans la mise en coupe réglée de la municipalité…Après avoir envoyer deux d’entre eux constater la véracité du diagnostic de Dima, la maire cherche une solution…face au cynisme de la situation et des échanges , Dima les contemple avec une certaine indulgence, voire une certaine candeur ou naïveté, il est et restera l’idiot …la suite est irracontable, prend le spectateur à la gorge…le film offre une galerie de personnages d’un réalisme cru, que ce soient les pauvres hères confits dans l’alcool, ou ces apparatchiks à la bedaine confortable et aux grosses berlines allemandes…Chapeau pour le casting !!!