Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
NewBoorn
60 abonnés
576 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 13 juin 2016
"L'idiot" porte plutôt bien son nom. On aurait pu l'appeler également "le courageux" ou "l'intrépide", comme son fameux héros, prêt à tout pour sauver des vies au détriment de la sienne. Une merveille de thriller noir censé soulever une nouvelle fois la corruption russe et le déséquilibre de la répartition des richesses, dans un ville où les quartiers foisonnent de bâtiments délabrés alors que d'autres s'en mettent plein les poches au détriment de ses derniers, carrément oubliés. Un film important et surtout véridique.
Un petit gars découvre l'écroulement imminent d'un HLM de huit cents âmes. Il court prévenir la maire et les notables de cette bourgade de Russie d'aujourd'hui. Dilemme. Comment reloger les occupants ? S'exposer à l'enquête qui découvrira que les millions de budget d'entretien sont détournés ? Porter la responsabilité de la gabegie ? A tout prendre, il vaut mieux laisser crever les misérables, et faire porter le chapeau à deux compères. Dans la Russie contemporaine c'est chacun pour soi, et point de Dieu. Le titre original est "Imbécile", est c'est une référence à l'Idiot de Dostoyevski, mais c'est noir, et c'est sans espoir. Le scenario est vif, efficace et sans pathos. Cette soirée d'anniversaire qui se poursuit pendant le drame fait penser à Festen, elle provoque le même malaise. Il n'y aura pas de résolution, comme il n'y a pas d'espoir pour l'avenir de ce pays, fissuré de partout comme l'immeuble du film. Le jeu des acteurs est juste, et loin des caricatures auxquelles nous a habitué le cinéma russe. On n'a qu'une envie, c'est de voir tout s'écrouler, mais Bykov n'offre pas ce réconfort au spectateur. Prévoir une bouteille de vodka après le film, et quelques vers de belle poésie. La musique est belle - si ce n'est pas Victor Tsoi, ça y ressemble.
Un très grand film. On pourrait le prendre pour une adaptation de Dostoievski (même titre, même type de personnage, un innocent plongé dans un monde de corruption et de pourriture). Du très grand art. On est plongé dans cette ambiance de la petite ville où tout le monde se sucre aux dépens du bien public, où tout le monde boit à outrance, où les jeunes se droguent... Impressionnant !
« L’idiot » est le second long-métrage de Yuri Bykov après « The major » sorti en 2013. Il raconte l’histoire de Dimtri Nikitin, un jeune plombier qui suit par ailleurs une formation pour devenir architecte. Dimtri dont le père est surnommé « le con » car il a toujours travaillé de façon consciencieuse et n’a jamais profité du système en « chouravant du matériel sur son lieu de travail », va découvrir dans le bloc H32 d’un grand ensemble d’imeubles une fissure pouvant provoquer l’effondrement de cette immense bâtisse construite il y a 40 ans et où résident 820 personnes dans des conditions sociales très précaires (alcool, drogue, chômage, violence conjugale…). Dimtri va oser s’affronter à la maire de cette petite ville russe qui est en train de fêter avec tous les notables de la ville et de la vodka qui coule à flots, ses 50 ans et sa réussite soicale et politique. Cette confrontation nous tient en haleine pendant tout le film avec des rebondissements fort bien amenés tel un vértialbe thriler noir. Ce film dépasse la simple critique politique d’un système corrompu et vieillissant car il aborde une réflexion sur le bien pour le peuple et montre l’impact de la volonté de ce jeune Don Quichotte sur sa vie personnelle. Est-ce un hasard ou non mais Dimtri est un plombier … ce qui n’est pas sans rappeler le scandale du Watergate. Ce film est pour moi un véritable Watergate vis-à-vis de la société non seulement russe mais mondiale car il remet en question la relation entre le pouvoir et le peuple. Un très grand film qui avec « Léviathan » d’Andrey Zvyaginstev qui m’avait ému en 2014, montre que le cinéma russe reprend la place qu’il se doit d’avoir quand on se souvient des films d’Eisenstein et de « Quand passent les cigognes » de Mikhaïl Kalatozov (1957), film qui a une grande valeur sentimentale pour moi !
Le cinéma russe n'en finit pas de démontrer sa vitalité. Après "Leviathan" l'an passé et "Classe à part" cette année, "L'idiot" vient d'être couronné au Festival du film européen des Arcs. Récompense méritée pour ce film de Yuri Bykov qui dénonce les failles, au sens propre et figuré, de la société russe.
Dans une petite ville de province un plombier employé municipal découvre qu'un HLM est menacé d'effondrement. Sa conscience le pousse à sonner l'alerte mais il se trouve bien vite confronté à l'inertie bureaucratique et à la lâcheté. "L'idiot!" - en russe Durak - n'est pas, on l'aura compris, l'adaptation du roman de Dostoïevski - en russe Idiot. Il peut se lire à deux niveaux. Au premier, l'espace d'une nuit, c'est la tentative désespéré d'un individu de prévenir une catastrophe. Au second, c'est une métaphore de la société russe qui serait au bord de l'éclatement mais que personne, par lâcheté ou par impuissance, ne serait capable de sauver. La conclusion du film, d'une lucide noirceur, n'incite pas à l'optimisme.
Un magnifique film tragique, noir et palpitant. Un vrai coup de poing devant la misère du sous-prolétariat russe. Pas de diatribe, de message subliminal ; juste des faits à forte ressemblance avec la réalité sur la corruption et la décadence d’un système qui ne vaut pas mieux pour certains que le communisme d’antan. À cela s’ajoute une intelligente parabole sur le courage de ceux qui dénoncent et la lâcheté de ceux qui se résignent et s’accomodent. Interprétation magnifique de tous, dialogues percutants (a priori car sous-titrés). Nerveux, sobre, sec, c’est un sacré film dont on ne sort pas indemne. À quand le tour des démocraties européennes ?
il semble bien que l'idiot ait trouvé son souffle dans l’œuvre de Dostoïevski, bon j'ai pas eu le tps de lire ce pavé, mais j'en retiens "sauve toi et le ciel t'aidera".....ou "si tu veux sauver le monde, commence par toi mm" !!! l'élan humaniste de ce personnage désespérément isolé tant vis à vis des habitants de ces lugubres hlm que des notables de la ville qu'il alerte sur le danger imminent menaçant ce vieux bulding, fini par toucher au cœur.....on sent la gangrène à tous les étages dans cette histoire, la séparation d'avec sa femme et son jeune fils est déchirante, car le personnage central continue sur sa route en préférant l'honnêteté avec lui mm plutôt que la compromission pour un bonheur oh combien illusoire.....luttant contre le laisser aller généralisé de ses contemporains..... bref c'est un film magistral où il y a des fuites partout, autant à l'intérieur (sa famille) qu'à l'extérieur (...) mais notre héros ne perd pas la tête et vit sa conviction jusqu'au bout ! ce film ressemble il a un mauvais conte de fée.....où à une lueur d'espoir par le questionnement que suscite cette tragédie dans une Russie au prise avec ses vieux démons ?
Le film commence doucement, puis l'intrigue prend des allures de thriller. Du suspens donc, mais également du drame et des joutes verbales "à la russe" au cynisme assez drôle. Charge implacable sur la société russe, la classe dirigeante corrompue et alcolisée, mais plus généralement sur notre société individualiste. Mine de rien, "L'Idiot" pose des questions assez profondes...
Excellent film russe très courageux qui raconte les efforts d’un technicien pour convaincre les responsables locaux (maire, pompiers, police …) d’évacuer un immeuble susceptible de s’effondrer.
Film très dialogué, écrit comme le serait une pièce de théâtre, se déroulant en une nuit dans une petite ville russe. La figure du héros s’inspire de la figure christique de l' »Idiot » de Dostoïevski. Quasiment le seul à n’être ni corrompu ni menteur, être lucide isolé qui tente de se faire entendre par un système.
De très bons acteurs -mention particulière à la Maire- dont certains avec des « gueules » bien choisies.
Une fois de plus, un film d'Europe de l'Est nous fait passer un bon moment de cinéma. Je craignais une mauvaise surprise avec le titre "L'idiot", mais j'ai compris en voyant la fin du film où le cinéaste voulait en venir. Le film nous montre en fait la réaction de l'être humain à tous les échelons d'une société à partir d'un fait grave. J'ai apprécié le rythme du film, le parcours du personnage principal et son courage aussi, et le dénouement du film qui réserve bien des surprises. Film à recommander.
La corruption des élus et des agents publics de tous niveaux, se engendre un urbanisme délabré, avec ses impacts sociaux et sécuritaires de tout ordre. Comme d’après les pourris, l’injustice de ce bas monde est une volonté divine, se comporter en personne droite est une hérésie et une IDIOTie qui met en danger soi-même et les siens mais également suscite la haine de ceux que l’on veut épargner ! Grâce à la qualité des acteurs et au suspens maintenu jusqu’au bout, malgré l’abus de longs gros plans dont beaucoup sont tremblés, ce film est une prestation honorable. Fortement conseillé à ceux qui n’ont pas encore fait le plein de pessimiste en 2015 !
Très bonne surprise, un film intelligent et captivant. Des dialogues savoureux, le dépaysement d'une autre culture, du fond mais pas d'ennui, en bref un film très bien ficelé dont je suis ressortie enthousiaste.
Vous ne pensez pas que la vie sous l'ère sous l'ère Poutine soit celle dont vous rêvez?
Eh bien, Youri Bykov, jeune metteur en scène ne va probablement pas vous faire changer d'avis.
C'est tourné avec peu de moyens, c'est plutôt bien joué (le rôle de la "mairesse-femme" par exemple). Bykov aime sa Russie et ses habitants, pris dans un système corrompu. Même les petits notables locaux, qui se servent comme ils peuvent, à leur modeste niveau, ne sont pas complètement insensibles à la détresse humaine - à une exception près, une vraie incarnation du diable!
Face un lui, voilà un plombier naïf, Don Quichotte sympathique, plongé dans un univers sans espoir, nocturne et frigorifiant. Un environnement dont on devine qu'il comporte des éléments autobiographiques de la part de Bykov.
Ce dernier n'est pas censuré à Moscou, mais va avoir du mal à trouver des financements publics pour ces prochains films... Et pourtant , il ne manque pas de qualité derrière la caméra.
Voici un article sur lui pour mieux connaitre son parcours atypique.
Le courrierdeRussie
J'ai fait une bonne cure de cinéma russe cette année. Des films trop peu nombreux, alors que la Russie ne manque pas de vrais créateurs, mais franchement on n'y va pas pour se remonter le moral! Quoique, en y réfléchissant, il y a pas mal de choses qui marchent bien en France...
Avec ce film remarquable d'intelligence et implacable, le jeune Yuri Bykov semble aller plus loin encore dans la dénonciation de la corruption que son confrère Zviaguintsev. Et pour les amoureux de la culture russe : spoiler: ah ce faux plan-séquence/travelling dans la nuit avec "spakoïnaïa nochi" du groupe Kino !