Film extrêmement exigeant. Ce ne sont que des dialogues filmés, de nuit essentiellement, en extérieur, mis à part une scène de danse. Le texte est beau, certes, mais l'ennui guette. La direction d'acteurs est bonne, mais pas suffisante pour soutenir l'idée de base. Je retiens les jeux d'ombres et de lumières, comme des petits éclairages de théâtre.
ces nuits blanches sur la jetée sont particulièrement ennuyeuses. la faute à des dialogues trop théâtraux et parfois ridicules, et à une interprétation souvent à côté. aucun moment de grâce, tout sonne faux. j'attendais mieux de Pascal Cervo, que j'avais apprécié dans d'autres rôles.
Paul Vecchiali adapte ici une nouvelle de Dostoïevski tout en puisant dans les autres œuvres de l'écrivain. Voici donc "Nuits blanches sur la jetée", l'histoire de Fédor, un instituteur en année sabbatique qui rencontre Natacha sur la jetée d'un port et qu'il retrouvera au même endroit durant 4 nuits. Dès le début du film, on sent bien que nous sommes devant un cinéma particulier, adoptant des parti pris radicaux qui risquent d'en rebuter plus d'un. Et pour cause, le film n'est qu'une succession de scènes ou Fédor et Natacha se parlent, le tout à mi-chemin du fantasme (la superbe scène de danse) et de la réalité. Le jeu des acteurs est très appuyé, les dialogues écrits dans un français soutenu. A certains moments, ça frise le ridicule mais ça se rattrape parce que les acteurs y croient et sont tous deux très bons. Mais qu'importe si l'on y croit ou non, l'ensemble est tout de même difficile d'accès et ne plaira pas à tout le monde.
Paul Vecchiali depuis ''les ruses du diable'' signe ses films, il est reconnaissable grâce à sa mise en scène, sans doute une des plus belles qui soient aujourd'hui en France, grâce au climat particulier que dégagent ses images et ses dialogues et grâce au respect qu'il accorde aux chanteurs qui parsèment ses films. Pour lever toute ambiguité ''Nuits blanches sur la jetée'' est 100% du cinéma et 0% théâtre, c'est même une leçon de mise en scène raffinée et beaucoup plus complexe qu'il ne parait, seuls les cinéphiles expérimentés ne rateront rien. Chacun peut comprendre ce qu'il souhaite mais pour ma part Natacha n'existe que dans l'esprit tourmenté de Fedor ce qui permet d'ailleurs de mieux profiter des éclairages et des sons. Souvent Vecchiali à peu soigné la tonalité de ses dialogues, ici il s'est rattrapé, c'est somptueux et cela fait du bien dans la médiocrité actuelle. Reste le fond de l'histoire. Bien que prévenu par le ''Vieux'' moralisateur des cinq premières minutes, je ne m'attendais pas à autant de douleurs concentré par raisonnement sur Fedor. Contrairement à Vecchiali je pense que pour certains (lorsque les : quand, où et comment s'accordent) la vie peut être une boite de chocolat (celle de Zemeckis) aussi n'étant pas masochiste du tout, il fallait vraiment que je souhaitais voir ce film, compte tenu des conditions dans lesquelles il a été tourné, pour me déplacer. J'en sors donc ébloui mais moralement accablé surtout après le mois de janvier que nous avons vécu.