Paul Vecchiali depuis ''les ruses du diable'' signe ses films, il est reconnaissable grâce à sa mise en scène, sans doute une des plus belles qui soient aujourd'hui en France, grâce au climat particulier que dégagent ses images et ses dialogues et grâce au respect qu'il accorde aux chanteurs qui parsèment ses films. Pour lever toute ambiguité ''Nuits blanches sur la jetée'' est 100% du cinéma et 0% théâtre, c'est même une leçon de mise en scène raffinée et beaucoup plus complexe qu'il ne parait, seuls les cinéphiles expérimentés ne rateront rien. Chacun peut comprendre ce qu'il souhaite mais pour ma part Natacha n'existe que dans l'esprit tourmenté de Fedor ce qui permet d'ailleurs de mieux profiter des éclairages et des sons. Souvent Vecchiali à peu soigné la tonalité de ses dialogues, ici il s'est rattrapé, c'est somptueux et cela fait du bien dans la médiocrité actuelle. Reste le fond de l'histoire. Bien que prévenu par le ''Vieux'' moralisateur des cinq premières minutes, je ne m'attendais pas à autant de douleurs concentré par raisonnement sur Fedor. Contrairement à Vecchiali je pense que pour certains (lorsque les : quand, où et comment s'accordent) la vie peut être une boite de chocolat (celle de Zemeckis) aussi n'étant pas masochiste du tout, il fallait vraiment que je souhaitais voir ce film, compte tenu des conditions dans lesquelles il a été tourné, pour me déplacer. J'en sors donc ébloui mais moralement accablé surtout après le mois de janvier que nous avons vécu.