"La Taularde" n'arrive pas au niveau de certaines réalisations choc comme l'étaient "Un Prophète", "Dog Pound", "Les Poings contre les murs", ou bien encore pour ne pas l'oublier dans sa version féminine, le très beau "Ombline"...
Son problème est de ne pas entrer dans la psychologie des personnages, mais de s'en servir comme des faire-valoir du domaine carcéral...
Il n'est pas seulement suffisant de montrer les caractéristiques de cet univers violent par des clichés ou des idées toutes faites, encore faut-il sentir ce qui bouillonne sous ces têtes brisées, ou pour le moins mal en point !
Sophie Marceau déjà, n'est pas le meilleur choix pour ce rôle, tant tout est lisse chez elle, de ses expressions alanguies, à sa posture trop dans l'œil du photographe.
En effet, plus mannequin qu'actrice, cette remarque est ici encore plus nette et cruciale dans cette composition de prof de lettres incarcérée pour avoir contribuer à l'évasion de son mari. Car à aucun instant, on n'arrive à percevoir ni le fond de la pensée politique, ni la sensibilité et la curiosité d'une femme de lettres à travers son personnage, pour lequel une vraie crédibilité fait ainsi cruellement défaut...
Et oui, Sophie pose, (re)pose et compose, et d'ailleurs la réalisatrice Audrey Estrougo la filme comme telle, gros plans et gros plans rapprochés sur le visage de la belle actrice, même si le maquillage est remplacé ici par quelques ecchymoses !
Pour ce qui est des seconds rôles, on se retrouve également avec une galerie de stéréotypes beaucoup trop marqués dans leur code pour qu'on puisse s'intéresser au minimum à l'un d'entre eux.
De ce fait, même l'univers de la prison arrive à sembler faux, à la limite quelquefois du carton pâte.
Restent tout de même quelques scènes très fortes et poignantes, quand les détenues et le personnel surveillant sortent de leurs gonds, pour enfin nous remuer vraiment !
Lors d'un autre rôle de femme dévastée, Sophie Marceau avait davantage brillé dans un duo, véritable huis-clos éprouvant et captivant "Arrêtez-moi", où Miou Miou lui donnait la réplique de manière saisissante...
C'est certainement cette image qui m'avait fait espérer retrouver la même qualité de prestation cette fois !
Dommage pour cette nouvelle tentative qui manque surtout et assurément d'une véritable profondeur des sentiments pour convaincre et émouvoir.