C’est un film à la fois trop long et pas assez. ‘Trop long’ parce qu’on piétine ; ‘pas assez’ parce qu’on dirait qu’il manque des morceaux. Une mini-série télé aurait peut-être été une meilleure idée. On a pourtant envie d’aimer ce film, mais on ne sait plus à la fin si c’est d’avoir creusé trop profond ou de s’être perdu dans la surface. Ou si c’est d’avoir lu le livre ? (ou de ne pas l’avoir lu). Synopsis : alors qu’ils auraient peut-être dû être ailleurs, une mère est tuée par une bombe dans un musée, d’où le fils, épargné, se sauve avec sous le bras un tableau, petit mais inestimable, sur les conseils d’un mourant. Il faut quand même être gonflé pour vouloir enfermer un vrai monument littéraire (2014) dans un film, aussi long soit-il, car le livre a une respiration que le film ne peut pas rendre. Le livre respire pendant quinze ans, pendant lesquels, comme sur ce tableau (intitulé Le Chardonneret), le fils devient un prisonnier du passé et de ses angoisses, à l’image de l’oiseau captif. Mais à la différence de l’oiseau sur son perchoir, il fait tout et n’importe quoi dans sa bulle d’enfant, puis d’ado, puis d’adulte, y compris finir par croire à tout et n’importe quoi (comme l’amour, le mensonge, les drogues). C’est ce ‘tout et n’importe quoi’ qui est diffus dans le film, et il ne pouvait pas en être autrement, malgré les nombreux flash-back. Malgré tout, on a aimé, parce qu’on n’a pas détesté, parce qu’on a aimé l’ambition, parce que finalement, comme dans l’histoire qui est racontée, c’est peut-être grâce à quantité d’erreurs qu’une bonne chose finit par advenir. A.G.