Jolie réinterprétation de la version du dessin animé même si je ne l’ai jamais vue, même si regrette aussi que le scénario ne soit pas plus élaboré, enfin élaboré tout court. Deux éléments relèvent indéniablement le niveau de ce film, et heureusement d’ailleurs : il y la patte de Tim Burton, qui nous offre une image exceptionnelle, un effet vintage d’une qualité remarquable, à la hauteur de son immense talent et il y a ce regard, ces yeux, ce visage tellement expressif de Dumbo qui nous émeut à chaque fois, c’est tellement bien étudié qu’on ne peut que s’attacher au petit bébé éléphant. Il faut le dire, sans tout cela « Dumbo » serait un navet au vu du scénario tellement plat, mais aussi la prestation des acteurs tellement moyenne ! On reste dans un registre trop adressé aux enfants : jusqu’à l’arrivée à DreamLand c’est assez intéressant certes, mais depuis, tous les événements qui se succèdent ne nous installent pas assez dans l’ambiance ni dans le quotidien des personnages, ni dans
ce malaise qui ronge Dumbo à cause de sa séparation avec sa mère. Son évasion quant à elle, se déroule conformément à toutes les attentes, sans aucune résistance, sans aucun imprévu compromettant et avec une réaction complètement vide de sens de Vandevere et de son personnel par rapport à
la montée en tension qui va progressivement se produire. Jamais à vrai dire je n’ai réussi à ressentir la douleur de l’éléphanteau, la profondeur de sa peine, l’image est pourtant travaillée à la perfection mais les faits ne veulent jamais brusquer, des enfants sont présents. « Aladdin », sorti quelques mois plus tard, a su le faire, adapter l’histoire et les traits des personnages à toutes les tranches d’âge, peut-être que les scénaristes de Disney ont vite été débordés ou peut-être était-ce leur choix. Malgré une qualité visuelle qui frôle la perfection, ce film ne volera finalement pas assez haut en tant que tel à cause de son scénario trop enfantin.