Je m'attendais à autre chose. Je pensais que le côté "freak" du monde du cirque allait faire renaitre le phoenix burtonien de ses cendres après son très mauvais "Miss Peregrine et les enfants particuliers". Le résultat est mitigé. Autant l'histoire est plaisante et réveille avec nostalgie notre âme d'enfant à certains moment, autant l'ensemble parait aseptisé par une ligne de conduite "familiale" empêchant le réalisateur d'aller au bout de ses idées. On en vient à oublier que Tim Burton est aux commandes, rendant ma déception bien plus grande que je ne m'y attendais. "Dumbo" pourrait en fait être assimiler à un autre réalisateur. Toutefois, il y a des passages fulgurants du génie de Burton, mais pour être honnête, l'honneur revient d'avantage à la musique de Danny Elfman, faite de choeurs et de sonorités si singulières qu'on l'identifie au réalisateur, ou aux costumes de Colleen Atwood, au style décalé et tout de suite identifiable. L'image du monde circassien représenté par Burton, fait de parc d'attractions, de bêtes de foire et de numéros impossibles, parait bien trop sage et déjà-vu pour qu'on y plonge vraiment ! Son cirque de "Big Fish" était bien plus mystérieux, magique et propre à son univers. Je suis si déçu qu'il échoue une nouvelle fois à raviver l'étincelle si singulière qui m'anime à chacun de ses films. Peut-être est-ce là une histoire trop bon enfant, trop Disney, pour que l'étrangeté ait sa place...
Mis à part ce gros détail, "Dumbo" est avant tout un remake, bien loin du film d'animation qu'on connait de 1941. Ici, pas d'animaux qui parlent, mais des artistes-circassiens curieux d'exploiter les grandes oreilles du nouveau-né éléphanteau ! On retrouve des scènes phares du dessin animé, articulées différemment à cause de tous les nouveaux personnages qui entourent Dumbo. Mais l'émotion n'a pas été au rendez-vous pour moi malheureusement. Certes, il y a une magie, un dépaysement avec ce train Casey Jr. qui traversent l'Amérique pour effectuer ses représentations. Pour ma part, j'ai trouvé les lumières splendides, notamment les couleurs du ciel et les couchers de soleil qui instaurent une ambiance nostalgique et fantaisiste agréable. Par contre, j'ai pas accroché avec les personnages et leurs dialogues, pourtant tous inédits à ce remake. Ils m'ont simplement paru servir une morale bien-pensante, chacun rangé dans sa petite case, du héros aux enfants innocents en passant par le méchant et la femme objet du désir... Enfin, Dumbo est mignon à croquer avec ses yeux bleus en image de synthèse, et on ressent un léger frisson lorsque ses oreilles se déploient dans les airs. Et je suis ravi que le scénario prenne parti en revendiquant l'intérêt du cirque sans animaux !