Vraiment bon !
On est dans le haut du panier des adaptations live avec The Jungle Book et Pete's Dragon !
Mais là où Dumbo se démarque, c'est surtout dans le fait qu'il s'agisse du meilleur film de Burton depuis 15 ans (depuis Big Fish et Charlie & la Chocolaterie donc).
Là où le film original de 1941 était une histoire relativement courte, centrée sur l'éléphanteau, la bonne idée ici est de faire à la fois un remake (globalement les 30-40 premières minutes), une suite (qui amène donc le récit de base un peu plus loin, en traitant avec sensibilité de la cause animale et de la maltraitance dans l'industrie du divertissement) et une relecture de l'oeuvre (plu qu'un film sur Dumbo, on a vraiment affaire à un film sur les freaks du cirque et les marginaux, chose qui est totalement dans les cordes de Tim Burton
Un peu à l'image de The Greatest Showman, on s'intéresse vraiment à cette troupe itinérante, menée par un Danny DeVito toujours aussi sympathique et jovial, notamment à travers le personnage de Holt Farrier (un Collin Farrell très convaincant, d'autant mieux qu'il n'était que le 4e choix de Burton pour le rôle après Will Smith, Chris Pine et Casey Affleck), revenu de la guerre avec un bras en moins, qui renoue avec ses 2 enfants en même temps que l'art du cirque (les 2 jeunes acteurs sont convaincants).
Des clins d'oeil (que ce soit la souris Timothée ou les cigognes), des reprises de scènes (les éléphants roses ou le spectacle de clown avec incendie), le film sort de sa fonctionnalité littéralement lorsque le personnage de Michael Keaton (le retrouvailles avec DeVito après Batman Returns ont de quoi faire sourire) entre en scène (en même temps qu'Eva Green dans un rôle charmant qui la sied à merveille) pour mener la troupe dans son Dreamland (une sorte de Disneyland uchronique
Là le film trouve littéralement sa voix, à l'image d'un Tomorrowland, avec une critique acerbe de l'industrie du divertissement en même temps de la maltraitance animalière.
Un terrain connu, qui était aussi présent dans le film original, mais qui trouve une vraie résonance ici.
Les effets spéciaux par MPC sont globalement de très bonne facture, Dumbo est animé à merveille et crédible, en plus d'être attendrissant en un regard qui véhicule mille émotions. L'empathie se fait donc via un rien, et il suffit d'une reprise de "Baby Mine" pour que l'émotion soit au rendez-vous.
La production design est de toute beauté, renouant avec des esthétiques et un univers visuel renvoyvant aux grandes heures du cinéma de Burton, avec un charme évoquant même le côté intemporel d'oeuvres comme Mary Poppins ou Pinocchio.
Le mariage entre practical et CGI est donc organique à souhait, et la photo de Ben Davis (les Gardiens de la Galaxie) enrobe le tout avec douceur.
Danny Elfman revient également à la musique, proposant une partition pas forcément mémorable mais avec du corps, plaçant l'émotion où il faut et évoquant les sonorités d'un Charlie & la Chocolaterie.
Finissant sur une note d'optimisme qui fait du bien, on a donc là un vrai bon film de Tim Burton, une bonne relecture plein d'âme, un retour du conteur qu'on aime !
7/10 !