« Bombshell » est un titre qui résume à lui seul complètement le film. Il signifie bombe, s’appliquant aussi bien à une très belle femme, qu’à un scoop sensationnel. C’est précisément ces dernières que Lola Burns, une bombe hollywoodienne, subit au travers de journalistes manipulés par son agent pour l’empêcher de quitter le métier. Adapté par John Lee Mahin et Jules Furthman de la pièce de Caroline Francke et Mack Crane, le scénario fait la part belle à des dialogues très bavards limite soulants, comme ce fut souvent le cas dans les premières années du parlant, une sorte de réaction au cinéma muet. Victor Fleming pour échapper au côté souvent statique du théâtre filmé, accélère la mise en scène, habillant l’ensemble d’un désordre sonore et visuel indigeste, malgré le talent d’Harold Rosson, le chef opérateur. Seule la dernière partie, dès l’apparition de Franchot Tone, est carrément drôle et permet au film de s’échapper du marécage qu’il a lui même créé. Malgré un certain soin apporté à la pellicule, Jean Harlow semble la seule à l’aise dans cette histoire en partie autobiographique avec les parasites familiaux (sa mère vénale et illuminée lui coutera la vie quatre ans plus tard), la scène la baignoire (« La belle de Saïgon » qu’elle tourna un an auparavant), l’adoption d’une enfant (elle ne pouvait pas en avoir). Sa forte présence permet de surnager au milieu d’un gloubi globa de performances artistiques plus outrées les unes que les autres, le reste du casting, Franchot Tone excepté, n’en faisant plus des tonnes, mais des méga tonnes. « Bombshell » (Mademoiselle Volcan) bénéficie aux USA d’une aura incompréhensible au vu du résultat. Peut être à-t-il mal vieilli, peut être est ce le résultat représentatif d’un des metteurs en scène les plus surestimé de l’histoire ou tout simplement le mythe de Jean Harlow. Le succès du film lui apportera le surnom «The Blonde Bomshell ». La troisième étoile est pour elle.