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nicolas t.
57 abonnés
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0,5
Publiée le 23 novembre 2016
Une purge ! Du chef d'oeuvre de Maupassant, Brizé fait une oeuvre d'un ennui soporifique, faite de petits riens, d'ellipses et d'afféteries de mise en scène, comme ce format carré pour faire style Dolan... La nuque et le dos de cette pauvre Judith Chemla pendant deux heures, c'est une vraie épreuve. N'est pas Dardenne qui veut. En plus la comédienne n'émeut pas, faute à une réalisation qui nous tient à distance.
Incroyable film ! Magnifique. Stéphane Brizé signe un de ses plus jolies films. Allez tous simplement le voir et laissez vous transporter par "une vie".
Avec simplicité et génie, Stéphane Brizé dresse un portrait de vie au goût doucement amer.
Jeanne, noble normande du XIXème siècle, trop couvée, découvre peu à peu la vie. Cette rencontre va être sombre, pleine de désillusions. Le cadre de la caméra de Stéphane Brizé capte ce moment de vie, avec ces échecs, ces luttes mais également l'espoir qui en ressort inexorablement. En prenant le parti de faire une adaptation habitée du roman, le réalisateur s'écarte de la vision de Maupassant qui dressait le portrait d'une Jeanne dépassée et accablée en mettant en lumière une femme forte et pleine de volonté (interprétée par Judith Chemla, au sommet de son art).
Une vie est un film rivalisant d’ingéniosité, de trouvailles, de sensibilité et surtout débordant d'humanité. Somme toute une oeuvre à ériger au sommet du Panthéon de son réalisateur, Stéphane Brizé.
Tout d'abord la curiosité. Puis l'envie. Suivie du doute. La tristesse vient après. Enfin, surgit l'attente et le bonheur.
Ses différents sentiments sont à la fois ceux de Jeanne et du spectateur lors du visionnage d'"une vie". Plutôt que de s'arrêter à la simple adaptation du roman éponyme de Maupassant, Stéphane Brizé nous offre une vision intimiste de la vie.
Jouant autant avec le temps qu'avec la mémoire de sa protagoniste, interprétée avec une sensibilité marquante par la brillante Judith Chemla, le réalisateur transforme le récit en le personnifiant, lui conférant mémoire et sentiments pour mieux nous toucher. Les allers et venues entre passé et présent créent un film humaniste, tragique, singulier.
Cette adaptation s'éloigne certes du roman mais propose comme lecture possible, une magnifique adaptation porté par un cadre serré, fermé et centré sur les personnages, éludant minutieusement le superflu.
Reprendre un chef d'oeuvre littéraire qui a touché des générations de lecteurs, quoi de plus dangereux pour un cinéaste, d'autant plus pour succéder à la prouesse qu'a été "La loi du marché" ?
Et pourtant, en portant à l'écran la dure vie de Jeanne, jeune fille d'aristocrates normands du XIX siècle, Stéphane Brizé signe une oeuvre lumineuse et intimiste. Le film brille par son audace (film en 1,39 ; caméra à l'épaule; décor naturels ; plans serrés) et l'intelligence de la représentation du temps (incontournable lorsque l'on prétend montrer une vie). Tout en simplicité, Brizé et son équipe peignent une toile sombre mais parsemée d'éclaircies qui donne vie au roman de Maupassant. Magnifiquement interprétée par Judith Chemla, le personnage de Jeanne nous touche, nous parle à tous et nous donne envie de nous replonger dans le roman de notre enfance.
Stéphane Brizé consacre le chef d'oeuvre littéraire de Maupassant en lui donnant un nouveau souffle grâce à une lecture contemporaine et osée. Avec un découpage refusant la facilité du conte linéaire, le réalisateur sème les souvenirs de Jeanne, tels des cocons lumineux confrontant la vie rêvée de cette jeune aristocrate trop protégée aux maux de la réalité. Cette disparition de l'innocence est mise en scène de manière intimiste et intelligente : la perception du passé et du présent, entremêlés tout au long du long-métrage, accompagne la vie de la protagoniste, magnifiquement interprétée par une Judith Chemla bouleversante. Le format minimaliste choisi par Brizé nous plonge avec plaisir dans le cocon et la psyché idéaliste de Jeanne, touchant à notre propre perception de la vie.
Une oeuvre majeure de Stéphane Brizé, une nouvelle fois suprenant d'inventivité et de prouesse.
L’idée de ne pas suivre linéairement le roman est intéressante, mais on s’y perd un peu au début, surtout si on n’a pas lu le roman avant de se rendre en salle. Tout n’est pas forcément cohérent. Mais l’intention du réalisateur n’est peut-être pas dans la retranscription précise de l’histoire, puisque se dégage du film plus un sentiment qu’un récit, et c’est peut-être ce que recherchait Stéphane Brizé, pour mieux retranscrire l’œuvre de Maupassant.
Comment adapter un roman classique comme Une vie de Maupassant ? Et pourquoi, finalement ? Impossible de rendre toute la richesse du livre quand on n'a pas 10 heures. Stéphane Brizé a choisi de trancher, de suivre Jeanne son héroïne de loin en loin dans le temps, durant 30 ans, en adoptant un point de vue radical et personnel, narrativement parlant. C'est un film détaché du roman, ambitieux, sur la fin des illusions, comme le métrage précédent de Brizé, La loi du marché. Avec son écran carré, son refus de la chronologie, ses ajouts au livre, ses flashbacks, Une vie déconcerte au début par ses partis pris, au point de parler de formalisme, mais s'impose sur la longueur et rejoint finalement la vision de Maupassant. Judith Chemla, qui est aussi chanteuse, est proprement époustouflante dans le rôle de cette femme déçue, trompée, bafouée. Une étoile est née, sans l'ombre d'un doute.
Après ce film très personnel qu’était "La loi du marché", après ses trois films consécutifs réalisés avec Vincent Lindon en tête d’affiche, Stéphane Brizé a choisi d’adapter un monument de la littérature française, "Une vie", le premier des six romans écrits par Guy de Maupassant. Un choix risqué car l’adaptation d’un roman au cinéma n’est jamais chose facile et s’avère encore plus difficile lorsqu’il s’agit de transposer à l’écran l’écriture d’un auteur comme Maupassant. On laissera les puristes récriminer et on se contentera de regarder et d’apprécier, ou non, le film. Un film pour la réalisation duquel Stéphane Brizé a fait des choix plutôt radicaux : le format 1.33, communément appelé format carré, sans doute pour montrer le côté étriqué de la vie de Jeanne Le Perthuis des Vauds, l’héroïne du roman et du film ; le décalage fréquent entre une voix off, très littéraire, et l’image ; une façon très douce d’effleurer les personnages avec la caméra ; le choix de montrer très souvent Jeanne dans des tâches d’une grande banalité, en train de jardiner ou perdues dans ses pensées ; l’utilisation fréquente de flashbacks montrant la confusion de Jeanne entre le présent et le passé ; le choix de n’utiliser que très parcimonieusement la musique pour accompagner les images : à 6 ou 7 reprises, se succèdent pendant un temps très limité deux pièces du compositeur Jacques Duphly interprétées au pianoforte par Olivier Baumont, ainsi qu’un morceau composé par ce dernier. Tout cela donne un film magnifique, finalement très fidèle à l’esprit de Maupassant et dans lequel Judith Chemla campe de façon magistrale une Jeanne restée attachée à son enfance, ne connaissant rien des réalités du monde et encaissant sans vraiment réagir les aléas de son existence.
Il faut un peu de temps pour saisir et s'adapter au rythme du film. Au final, très beau film, belle photographie et montage judicieux qui rend la narration très touchante à travers le personnage de Jeanne interprétée merveilleusement par l'incroyable Judith Chemla.
Il était évident pour nous de partir à la découverte du nouveau Brizé. Après ces précieux Mademoiselle Chambon et autre Loi du Marché, le cinéaste se lance dans l’adaptation du premier roman de Guy de Maupassant, Une Vie. Dans une Normandie de 1819 et mis en image dans une image vieillotte en format quatre-tiers le film dresse le portrait de Jeanne Le Perthuis des Vauds, petite noble influençable qui apprend le jardinage ou les jeux de société avec ses parents à la sortie du couvent. La jeune adulte va se marier et ses rêves seront rapidement rattrapés par la réalité. L’histoire imposait effectivement une mise en scène classique, mais miséricorde, pourquoi autant de lenteur. Probablement car il ne se passe rien et le spectateur frustré de s’être déplacé, va devoir attendre que les choses se bousculent. Il faudra attendre une heure pour reconnaître une tentative de cadence. Mais non, l’actrice n’émeut pas. Même Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau sont ici effacés par des rôles mal écrits. Nous sommes au moins certains que nous n’aimerions pas avoir cette vie d’inertie et sans saveur. Heureusement, il y a le jardinage. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Film vu au Festival du Film Francophone de Namur cette semaine. Je n'ai pas tenu trois quarts d'heure avant de sortir de la salle ! et je n'était pas la première à m'échapper... C'est du Maupassant évidemment mais traité trop à l'ancienne au niveau des ambiances lumière et surtout du format étroit. Rien à reprocher aux acteurs, fabuleux, mais la réalisation est poussive et on s'ennuie très vite. A n'aller voir que si vous appréciez ce type de littérature française !
UNE VIE de Stéphane Brizé est une adaptation fidèle de l’œuvre de Maupassant, même si la forme, extrêmement travaillée et la structure, faite d’allers-retours entre passé, futur et présent, modernisent ce grand classique de la littérature française. Jeanne, jeune bourgeoise provinciale, revient du couvent et se marie rapidement avec un noble local qui s’avère assez vite pingre, brutal et volage. Toujours prête à pardonner les incartades de son époux, elle s’enfonce peu à peu dans la dépression tout en subvenant aux besoins financiers de plus en plus pressants de son fils qui précipite sa ruine. Ce récit d’une vie faite de sacrifices, de souffrances, de solitude, d’ennui et de renoncement exige du spectateur une totale disponibilité. Le réalisateur prend son temps pour faire le portrait d’une femme dont la crédulité, l’innocence et la foi en l’humanité la condamnent au malheur. Le format carré (qui revient à la mode) prend ici tout son sens car il enferme son héroïne dans un cadre, la tenant prisonnière de son statut et de sa condition. Le silence (le film est assez peu dialogué), l’usage parcimonieux du piano forte, l’attention portée aux bruits des éléments, la pluie qui tombe plus souvent qu’à son tour (nous sommes en Normandie), les saisons qui se succèdent, le vent, les oiseaux, le feu dans la cheminée, les feuilles qui craquent sous les pas (on croirait presque sentir l’humus) mettent tous nos sens en éveil et intriguent comme un tableau impressionniste. C’est du grand art, même si je trouve que l’émotion peine à poindre. Probablement en cause la grande pudeur avec laquelle Brizé filme sa comédienne (Judith Chemla) dont on ne voit pas souvent le regard et ses partis pris formels un peu austères.