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joelle g
89 abonnés
869 critiques
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3,0
Publiée le 4 décembre 2016
Un beau film , un peu trop lent, le temps qui passe ...une vie...une femme...ses joies et ses pleurs...une façon originale de narrer les évènements sans les montrer..par suggestion uniquement....
Le film de Stéphane Brizé, qui se déroule sur une trentaine d’années adopte une forme très stylisée :
décalage entre le son et l’image, avec juste quelques scènes où ils sont en adéquation rythmé par des images d’arbres, de jardinage, ou de scènes accompagnées de musique au fil des saisons et du temps qui passe.
Il est inspiré par le premier roman de Guy de Maupassant et raconte l’histoire dramatique de Jeanne, issue de la noblesse rurale normande, soumise à la religion catholique.
Le choix stylistique laisse une grande place à la temporalité (durée et temps qui passe), à la ruralité et au naturalisme. Jeanne et son destin sont des éléments d’un décor terrien, ancré dans le temps et l’espace. Elle subit davantage qu’elle n’est actrice de ce qui lui arrive.
Je pense que l’esprit du roman de Guy de Maupassant est extrêmement bien rendu par cette mise en scène.
je n'ai pas lu le roman et donc j'ai découvert l'histoire de cette femme, la vie de cette femme, avec et par le film. Pas de déception car pas de comparaison avec une autre oeuvre ou le souvenir de cette oeuvre. Judith Chemla est magnifique, son interprétation fait la place à toutes les nuances des sentiments que l'héroïne éprouve, comme les différents climats, saisons, temps de la vie, qui passent tout au long du film. C'est un cinéma à la fois concret, sensoriel et pourtant très elliptique : je trouve ces ruptures très réussies et originales. C'est tout sauf un film aimable, poussiéreux et mollasson comme certains l'ont écrit. C'est une expérience.
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle adaptation du roman. Quelle délicatesse, quelle sobriété pour retranscrire cette histoire. Ce fut très agréable de suivre ce film très beau et particulièrement bouleversant.
Rares sont les films que je condamne à ce point. Des les premières images on comprend que l'on n'est pas dans le monde de Maupassant. Les voix, les dialogues, le scénario, les images, la lumière, rien de rien ne retient l'attention. Aucune émotion, et des longueurs qui après nous avoir fait comprendre l'ennuie de cette femme, nous ennuie réellement. Désolée mais non.
Brize a le mérite de nous proposer une vision tentaculaire d'une vie dont l'amour aurait dû être la raison de vivre pour cette femme: "L'attente d'un amour proche qui emplissait son coeur". Mais la tromperie, les trahisons, les lettres, les visions comme des rêves, tout apparaît comme un aveuglement qui empêche justement cette femme de vivre. Le réalisateur use davantage de ces images fugaces au sein d'une narration peu conventionnelle qui pourrait dérouter que d'une linéarité classique en Cinémascope et grands renforts de musique. Austère, ponctué de respirations musicales graves et cruel comme le récit original.
Après l’imbuvable La loi du marché l’an passé, revoilà déjà Stéphane Brizé. Il va s’en dire que je doutais fortement. Mais j’étais très curieux de voir ce qu’il avait fait de Maupassant. Et puis le casting est de choix. Cela part plutôt mal. Pendant les dix premières minutes les personnages m’agaçaient et les images, tournées caméra à l’épaule, me donnaient le tournis. Et puis sans que je m’en aperçoive le tout est rentré dans l’ordre et j’ai complètement adhéré. La mise en scène de Brizé est aussi sèche et minimaliste que dans ses autres films, mais elle colle encore plus parfaitement à l’histoire ici. Jamais elle n’a été aussi dépouillée. Le récit est éclaté entre présent passé et futur. On y ressent autant le mouvement des saisons que la vie apparemment pas toujours drôle de la petite noblesse à la campagne au XIXè siècle, mais surtout les états d’âmes de l'héroïne. Celle-ci est jouée avec force, conviction et talent par une étonnante Judith Chemla (Camille redouble, Ce sentiment de l’été). Elle tient là un vrai premier grand rôle et elle y est formidable. Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau sont très biens en parents aimants, à l’inverse de Swann Arnaud ou Finnegan Oldfield peu convaincants. Au final, Une vie s’avère être une œuvre aussi austère que bouleversante et fascinante . Une excellente surprise donc et assurément l'un des meilleurs films français de l'année. Et un Stéphane Brizé qui remonte dans mon estime et nous fait peut être penser que La loi du marché n’était qu’un accident de parcours...
A l'école j'avais eu à lire dans les années 80 ce roman de Maupassant et j'avais beaucoup aimé. Ce film est à la fois beau et triste, délicat et dur, émouvant et éprouvant. L'actrice principale est parfaite pour ce rôle qui lui sied à ravir.
Comment peut-on massacrer ainsi le beau roman de Maupassant ? On s'ennuie. Le format 1.37 et la photo passée font penser aux téléfilms d'autrefois. Il faut que Stéphane Brizé arrête de se prendre pour un cinéaste. Les excellents mais trop rares Judith Chemla, Swann Arlaud, Nina Meurisse et Clotilde Hesme font ce qu'ils peuvent pour sauver ce ratage.
D'emblée, Stéphane Brizé impose son point de vue, qui sera sévère, dépouillé et naturaliste. Il l'impose par son cadre presque carré, sa caméra à l'épaule et ses plans très rapprochés sur les personnages.
L'effet produit est dans un premier temps déstabilisant, et légèrement oppressant. J'ai été à la fois séduit par le rendu de certaines sensations (le temps qui passe, les saisons, les dilemmes) et perturbé par les ellipses systématiques et le montage temporel chaotique.
Le premier choc passé, Une vie parvient à convaincre par son ampleur romanesque et la cohérence de son esthétique. Si les performances de la jeune garde du cinéma français me laisse perplexe (Finnegan Oldfield est une nouvelle fois à baffer et Swann Arlaud transparent comme à l'accoutumée), les anciens (Darroussin et Moreau) sont parfaits.
La solitude, l'ennui, la rudesse de la vie au XIXe siècle dans un milieu rural est parfaitement rendu. Le film est aussi émaillé de scènes extraordinaires de violence, contenue ou pas : les conversations avec les prêtres, la scène du couvent.
Au final, Jeanne semble bien être une cousine éloignée du Thierry de La loi du marché : écrasés tous deux par des forces immenses qui les dépassent, ils portent au plus profond de leur être une étincelle qui leur permet de continuer à espérer.
Oui encore une adaptation de Maupassant, mais très réussie, on y retrouve tout de son écriture, de la complexité de ses personnages. Peut-être un peu long, mais sûrement comme le roman ;-)
Cette nouvelle adaptation du roman est excellente. C'est chic, sobre, délicat. L'actrice principale est parfaite. Un petit reproche : les plans trop serrés fatigants.
Stéphane Brizé, fort de ses talents reconnus d'adaptateur, s'est attaqué à une œuvre de Maupassant, innovante sur son sujet - à l'époque - mais qui apparaît aujourd'hui confite dans une forme classique qui en fait un thème-bateau des cours de français de nos lycées. Le réalisateur Brizé a beau faire des choix audacieux dans ses différents plans et mouvements de caméra, sa décision de tout centrer sur Jeanne (lumineuse Judith Chemla) et son point de vue, y-compris lors de sa nuit de noces à travers les méandres de son visage, finit par nous lasser. Les paysages de campagne et de plages battus par la pluie et le vent, le cycle des saisons, l'ennui de cette grande maison humide et froide achèvent de nous plomber le moral. Qui a envie de plaindre cette gourdasse, fin de race aristocratique de nos campagnes qui, à peine sortie du couvent où elle a fait ses études, s'engouffre dans la voie toute tracée de l'épouse et mère sans vraiment jamais remettre en cause les convenances de sa classe ?