Une histoire triste -voir glauque-, qui est difficile à digérer en soi, que je ne connaissais pas, n'ayant pas lu ce classique. Mais ma déception vient-elle seulement du fait que cette histoire ne m'ait pas donné le sourire, ou du film en lui-même ? Il va donc falloir que je lise ce livre ! En dehors de cela, malgré une lumière superbe, je trouve que la beauté des paysages n'est pas assez, ou mal, exploitée, et surtout que les acteurs, Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau n'ont pas de possibilité d'exprimer tout leur talent. C'était prometteur pourtant, Darroussin méconnaissable physiquement, et surtout Moreau, enfin un rôle où elle n'a pas un constant air niais (je l'aime beaucoup et était déçue de la voir toujours ainsi, en voyageant en Chine ou en étant la compagne de Dieu) et où elle a sa voix normale ! Mais il y a une impression de figé, lenteur, lourdeur, due à la façon de filmer et au peu de dialogue (qui en plus ne collent pas avec l'époque, ça m'a perturbée et déçue !) : on observe des tranches de vie pourtant poignantes ou même horrifiantes se succéder froidement comme on lirait un rapport administratif d'un service social ! Et à force, au lieu de ressentir de la tristesse, de la mélancolie, je me suis sentie barbée, me demandant quand cette succession de malheurs allait enfin finir..., au lieu de compatir avec Jeanne (Judith Chemla que j'ai découvert, elle, m'a touchée) j'ai eu envie de la secouer... Au final je me suis sérieusement demandé quel était l'intérêt de ce film... je suppose que Maupassant lui en avait plusieurs.