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vinae
7 abonnés
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4,0
Publiée le 25 novembre 2016
je suis sortie de la salle d'une tristesse qui a duré des heures,mais n'est-ce pas là un des effets souhaités? le 1er roman de maupassant étant l'un de mes livres favoris je craignais le pire...brizé a su en faire une adaptation très personnelle en jouant sur la sobriété,la répétivité,la lumière particulière et le format écran carré avec un choix d'acteurs irréprochables, tout en finesse.on ne retrouve pas tous les personnages du roman ni les descriptions de maupassant mais c'est sûrement préférable,jeanne restant la jeanne rêveuse, résignée mais digne que le jeu de judith chemla rend particuièrement mélancolique.
Une Vie (Brizé 2017) utilise un style original : sons directs, visages cadrés de près comme dans un reportage, dialogue dits naturellement provenant de longues prises comportant comme dans le vie des hésitations, jeu sobre et juste de Darroussin, Y Moreau et surtout de la merveilleuse Judith Chemla qui littéralement s'identifie à la Jeanne de Maupassant. L'auteur des excellents films politiques de En Guerre (2018) et La Loi du Marché (2015) choisit d'utiliser de nombreux flash-backs pour entourer les scènes les plus dramatiques que doit vivre l'héroïne délaissée. Ces scènes ne sont pas décrites, elles entrent dans des ellipses qui sont autant de gouffres où se perd l'imagination du spectateur comme Jeanne elle-même qui ressasse et revient sans cesse, jusqu'à la folie. C'est un film économe, sans sensationnel qui en silence nous fait entrer dans une vie, peut-être pas tout à fait aussi terrible. Le cinéma français tire les leçons de Bresson, Godard et René Allio : importance du son, sobriété des comédiens, narration par ellipses, en bref:Less is more.
Il y a une dimension accablante dans ce film, un peu comme si le destin tragique guidait la vie de cette femme. Est-ce cela qu'on désigne par l'appellation de "névrose de destinée"? Il y a une perspective transgénérationnelle à l'oeuvre dans cette histoire : la tromperie tue resurgit à l'insu du sujet, qui se trouve comme tel assujetti à une série d'événements, qui lui préexistent et dont il ignore l'existence. Quand le déni est à l'oeuvre à la génération parentale, c'est l'enfant qui en paye le prix. La déloyauté engage le devenir des enfants. C'est finalement un film sur le poids des secrets de famille. A l'heure où la psychanalyse est tant attaquée, un tel film permet d'évaluer combien l'absence de paroles peut être dévastatrice. La répétition transgénérationnelle peut être questionnée au cours d'une analyse, c'est peut-être d'ailleurs l'un de ses objets de pertinence. Stéphane Brizé est réellement un cinéaste talentueux.
Le film de Stéphane Brizé, qui se déroule sur une trentaine d’années adopte une forme très stylisée :
décalage entre le son et l’image, avec juste quelques scènes où ils sont en adéquation rythmé par des images d’arbres, de jardinage, ou de scènes accompagnées de musique au fil des saisons et du temps qui passe.
Il est inspiré par le premier roman de Guy de Maupassant et raconte l’histoire dramatique de Jeanne, issue de la noblesse rurale normande, soumise à la religion catholique.
Le choix stylistique laisse une grande place à la temporalité (durée et temps qui passe), à la ruralité et au naturalisme. Jeanne et son destin sont des éléments d’un décor terrien, ancré dans le temps et l’espace. Elle subit davantage qu’elle n’est actrice de ce qui lui arrive.
Je pense que l’esprit du roman de Guy de Maupassant est extrêmement bien rendu par cette mise en scène.
On s'étonnera peut-être de retrouver Stéphane Brizé à l'origine d'un film en costumes qu'il a mis cinq ans à faire éclore. Pourtant, c'est bien le réalisateur de La loi du marché, qui s'engage aux côtés d'une femme écrasée par la vie mais qui ne perd pas la foi en elle dans une adaptation austère mais belle d'Une vie de Maupassant.
Une jolie réalisation mais trop lente, de plus on connaît trop la mécanique des romans de Maupassant pour garder le bénéfice de la découverte. L'utilisation systématique de flashback pour essayer de nous surprendre fait rapidement long feu, on s'ennuie souvent au final. En revanche la prestation de Judith Chemla que je découvre est excellente, ça présence éclaire ce film austère.
Fresque romantique ! Mais tres longue agonie! Dur vie de cette femme qui semble ne pas être sortie de l'affectivité enfantine ! Je n'ai pas lu Maupassant.... et c'est tant mieux ! Tres belle interprétation mais faut être patient et accroché ! J'ai plus apprécié la forme que l'histoire ! La mise en scène est tres sobre tres directe comme les Dardenne Stéphane B ne s'encombre pas! Les dialogues sont tres moderne et nouvelle vague! Le format de projection carré s'accroît la perception de l'univers émotionnel limité de cette femme! De nombreux artifice identique à la loi du marché que j'ai plus apprécié !
Une histoire triste -voir glauque-, qui est difficile à digérer en soi, que je ne connaissais pas, n'ayant pas lu ce classique. Mais ma déception vient-elle seulement du fait que cette histoire ne m'ait pas donné le sourire, ou du film en lui-même ? Il va donc falloir que je lise ce livre ! En dehors de cela, malgré une lumière superbe, je trouve que la beauté des paysages n'est pas assez, ou mal, exploitée, et surtout que les acteurs, Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau n'ont pas de possibilité d'exprimer tout leur talent. C'était prometteur pourtant, Darroussin méconnaissable physiquement, et surtout Moreau, enfin un rôle où elle n'a pas un constant air niais (je l'aime beaucoup et était déçue de la voir toujours ainsi, en voyageant en Chine ou en étant la compagne de Dieu) et où elle a sa voix normale ! Mais il y a une impression de figé, lenteur, lourdeur, due à la façon de filmer et au peu de dialogue (qui en plus ne collent pas avec l'époque, ça m'a perturbée et déçue !) : on observe des tranches de vie pourtant poignantes ou même horrifiantes se succéder froidement comme on lirait un rapport administratif d'un service social ! Et à force, au lieu de ressentir de la tristesse, de la mélancolie, je me suis sentie barbée, me demandant quand cette succession de malheurs allait enfin finir..., au lieu de compatir avec Jeanne (Judith Chemla que j'ai découvert, elle, m'a touchée) j'ai eu envie de la secouer... Au final je me suis sérieusement demandé quel était l'intérêt de ce film... je suppose que Maupassant lui en avait plusieurs.
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3,5
Publiée le 16 octobre 2020
Ayant déjà regardé une version antérieure (1958) de la vision de Guy De Maupassants sur la vie dans la morne et dure Normandie du XIXe siècle. Dans laquelle Maria Schell était faite sur mesure pour le rôle principal et Alexandr Astruc a fait du bon travail derrière la caméra bien qu'optant pour un scénario non linéaire. J'ai été attiré par ce remake à cause du réalisateur Stéphane Brizé et des acteurs exceptionnels Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau en tant que parents de l'héroïne. Brizé a choisi de tourner cette histoire rythmée avec seulement quelque chose comme 64 mesures de musique du début à la fin afin et de grandes parties du film ne comportent que des dialogues. Dans l'ensemble c'est un bon petit film malgré sa vision du monde à moitié vide...
Ce film se basant sur le roman du même nom de Maupassant, je m'attendais à un long-métrage de la même trempe, c'est-à-dire une œuvre réussie, fidèle mais surtout propice à provoquer l'émotion du lecteur/spectateur. Bien que l'histoire originale soit plutôt bien adaptée malgré quelques divergences, l'émotion, la pitié et la miséricorde que le spectateur devrait normalement ressentir pour l'héroïne est simplement absente. Il est quasiment impossible même de percevoir en filigrane une once de compassion tant le jeu des acteurs est fade et tant le film est monotone. Il est perdu dans des blancs (classiquement installés pour émouvoir) complètement dénués de sens qui en deviennent lassants. La temporisation est désagréable, le film dure, dure et dure encore, dans une atmosphère où l'on sent que le réalisateur a voulu créer une émotion ; pourtant, rien ne se passe. Jamais. Pas une seule larme. En bref, un (trop) long-métrage se résumant à une perte de temps voire à un ennui, blanchi de toute émotion : le livre original sera un meilleur choix à tous points de vue.
Quel gâchis ! Je sais qu'il est difficile d'adapter Maupassant au cinéma, mais ce film n'est qu'ennui, longueurs et finalement j'ai fini par sortir complètement de l'histoire tellement c'est barbant et sans aucun intérêt. De plus, si Judith Chemla essaie de sauver la production, Swann Arlaud est très très mauvais (j'ai eu l'impression qu'il récitait son texte un peu comme les acteurs des films de la nouvelle vague), quant à Yolande Moreau et Jean-Pierre Darroussin, ils sont insignifiants.
Une caméra au plus près des sentiments...l'émotion sans cesse qui déborde. Ce film n'est qu'amour. Même en connaissant par cœur le roman, on reste dans l'espoir pour l'héroïne. On a envie de la prendre fort dans les bras et de la serrer.
Un film comme on n'en fait pas assez en France. Les adaptations des grands auteurs classiques manquent en cette époque du tout image, de la 3D et autres effets spéciaux. C'est un film délicat, pas bavard, très bien interprété par des acteurs qui jouent juste et qui suscitent l'émotion; une chronique filmée de façon originale. Deux heures plongées dans la simplicité de la vie de cette époque fait du bien au milieu de ce monde connecté et narcissique.
Franchement le film tiré en longueur, on se fait chier pour être honnête. C'est un film qui devrait durer 30 minutes en réalité, mais là chaque scène aussi insignifiante devient une scène longue longue longue... Dommage !