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Hotinhere
570 abonnés
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3,5
Publiée le 10 mai 2022
Porté par une interprétation remarquable, un drame social poignant qui décrit avec une grande humanité et authenticité, la vie familiale perturbée d’un pécheur.
Drame humain d'une grande simplicité et d'une grande authenticité. Les tranches de vies de cette famille en difficulté professionnelle, sentimentale, financière, sociale. Un long métrage sobre, touchant, qui ne laisse pas indifférent.
Ceci n'est pas un film, ceci n'est pas un documentaire, ceci n'est pas une auto fiction. C'est une afiction. Une non fiction, ni film, ni non-film. Là, tout de suite, je sens que le lecteur s'avachi sur son bigophone. Un bigophone est le nom français pour un "smart"-"phone". Donc nous avons une famille entière qui rejoue ce qui lui est arrivé, un tendre réalisateur s'étant penché sans tomber sur leurs affres, et un musicos sur la totalité de la musique (ce qui est rarissime au cinéma). Ce qui donne un générique de fin très court, ou les Sables d'Olonnes sont abondamment citées. Donc, reprenons : un marin passant son temps à mariner ne voit plus ses enfants grandir et projette de projeter sa vie à terre. Je veux dire par là rester sur le quai. Le film est très touchant.
Le cinéma de Samuel Collardey, toujours à la limite du documentaire et de la fiction, est fortement tributaire de la qualité de ses acteurs.
Dans son avant-dernier film, Comme un lion, je trouvais que tout sonnait faux. Dans Tempête, c'est exactement le contraire qui se produit : l'acteur Dominique Leborne est exceptionnel et son prix d'interprétation à Venise est amplement mérité.
Mais avant d'aller plus loin, il faut décrire le dispositif du film : Dominique Leborne joue son propre rôle, ainsi que ses deux enfants. Tous les trois rejouent leur vie, en quelque sorte scénarisée. Et pour tout dire, il y a du lourd : conditions de vie précaire, divorce qui se passe mal, grossesse non voulue et interrompue pour raison thérapeutique, difficultés de communication en tout genre. On pourrait facilement verser soit dans une thérapie collective sans grand intérêt pour le spectateur, soit dans un auto-apitoiement exhibitioniste qui serait gênant à regarder, soit dans les deux.
Par miracle, le film évite ces deux écueils : il est parfaitement "regardable" si on ne connaît pas son principe. Sa réussite doit bien sûr au charisme exceptionnel du personnage principal, mais aussi à la mise en scène limpide et assurée de Collardey, et peut-être plus encore à son montage rigoureux, proche de la perfection. Il se dégage de certaines scènes une émotion intense (je pense au dialogue entre le père et la fille vers la fin par exemple) qui m'a rappellé la puissance émotionnelle brute de ... Cassavetes.
Au-delà de toutes ses qualités, Tempête est également intéressant par ce qu'il montre de la dure condition de pêcheur : peut-être le plus dur des métiers qu'on puisse aujourd'hui exercer.
Un film dans l’air du temps ; un docu fiction, centré ici sur la dure vie de marin devant concilier une vie professionnelle loin des siens et sa vie de famille. Ce marin brave la tempête avec bravoure et dextérité ; une fois sur terre, il fait preuve du même engagement et courage pour livrer bataille avec le quotidien et ses deux ados… mais il semble moins dans son élément. Il tente de faire des choix pour concilier les deux, essaie de rester ambitieux mais il est sans cesse ramener à son métier d’origine aussi bien par ses enfants que par les adultes l’accompagnant dans ses nouveaux projets. Difficile de sortir de sa condition. Et puis il tient une part de sa légitimité paternelle et de son estime de lui de ses longues sorties en mer. Embauchant des amateurs jouant leurs propres rôles, toute la famille Leborne, le réalisateur colle au réel avec encore plus de force que les Dardenne ou Loach dont il s’inspire. C’est donc vraiment un cinéma ancrée dans son temps ; « Gabriel et la montagne », mon dernier film jouait sur les mêmes cordes de l’hyper réalité. L’avantage du procédé est de ne pas forcer le trait et de ne pas sombrer dans le pathos en offrant un regard juste… la grosse limite est cinématographique. L’immersion est réussie mais le film est plat dans sa mise en scène et n’offre que guère d’émotions. Joli petit film social d’immersion comme l’époque en raffole… Honnête mais piégé par son dispositif. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Cette tranche de vie vous prend aux tripes. Tout sonne juste. Sans esbroufe, ni grandiloquence ou didactisme, ce film nous dépeint toutes les difficultés entre lesquelles se débat ce marin pêcheur dans une société qui n'est pas tendre pour ces travailleurs de la mer. L'interprétation de leur propre histoire par trois comédiens amateurs d'une même famille surprend, mais c'est une réussite. Le réalisateur passe avec bonheur du drame à l'humour et aux scènes plus tendres. Un film qui fait irrésistiblement penser à ceux de Ken Loach et ne démérite pas auprès d'eux.
Une bonne découverte que ce petit film très réaliste sur les difficultés de ce marin pêcheur à remplir son rôle de père par rapport à son métier qui l'a privé de voir grandir ses enfants. Il prend brusquement conscience qu'il va devoir changer s'il veut pouvoir conserver la garde de ses enfants qui lui échappent petit à petit... La mise en scène est simple mais efficace, elle nous fait bien sentir le malaise que ressent soudain ce père loin d'être un modèle! Et c'est justement le point fort du film qui n'essaye pas de rendre cette homme attachant ou de nous tirer les larmes des yeux. Le film gagne forcément en crédibilité d'autant plus que les acteurs jouent leur propre rôle et ça se ressent ! Un film proche du documentaire passionnant, réaliste et surtout émouvant... Belle surprise.
Ce long-métrage autobiographique est une transmission la plus fidèle possible d'une histoire vraie mise en scène et jouée par les vrais protagonistes. Certains passages ont été narrés pour rendre l'ensemble plus cinématographique. Tempête est donc une rencontre entre le documentaire et la fiction. Quoi qu'il en soit, Tempête est un film sur la famille. Tourné en Vendée, le jeu des acteurs n'est pas professionnel mais logiquement sincère, du fait de la proximité qu'ils entretiennent avec leurs rôles. Beaucoup d'émotions sont à ressentir et le spectateur ne pourra être indifférent à ce que traverse cette famille. Une belle œuvre. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
De tempête, on en voit assez peu dans le film, tout juste au début une scène de pêche dans une mer très formée…l’essentiel du film se passe à terre et la tempête c’est peut être celle qui se joue dans la tête de Dom, marin pêcheur de 38 ans depuis toujours et qui a la pêche dans le sang qui se voit sommer par une assistante sociale de remettre de l’ordre dans sa vie personnelle et professionnelle s’il veut conserver la garde de Mattéo son fils, et Maïlys sa belle fille de 16 ans qu’il a adoptée. Dominique pratique le « grand métier » c'est-à-dire deux semaines en mer, 48 heures à terre…comment dans ces conditions élever deux adolescents, livrés à eux-mêmes sous la vague surveillance de la grand-mère, éventuellement de la mère, d’autant que Maïlys fait un déni de grossesse qui s’avère non fiable. Samuel Collardey fait rejouer une tranche de vie à peine scénarisée à Dominique Leborne, mais aussi à son fils, à sa fille, à sa mère et à son oncle et peut être à d’autres, non Leborne. A jouer leurs propres rôles, ils se montrent tous formidables, et en premier Dom qui pourrait voir s’ouvrir un autre horizon que la mer…Dom, trop fêtard, trop imprévoyant se trouvera dans une impasse, ravalera sa colère et ses rêves…tout n’est pas parfait, mais le ton est juste, les « acteurs » respectés…difficile de ne pas être pris par le combat ordinaire de Dom…
La pêche hauturière, le "grand métier" est décidément un sujet à la mode. Après Léviathan et Seuls, ensemble, deux documentaires l'un et l'autre remarquables sur la dureté de ce métier exercé sous les plus septentrionales latitudes, c'est par le biais de la fiction qu'il nous est présenté. Une fiction très documentée, qui refait jouer à un père et à ses deux enfants leur véritable histoire.
Dominique, dit "Dom", pratique le "grand métier" : une marée de deux semaines, deux jours de repos à terre, en Vendée, et le départ à nouveau. Difficile dans ses conditions pour lui de mener une vie de famille. Il vient de divorcer et peine à conserver avec sa fille et son fils des liens normaux. Lorsque son aînée tombe enceinte, la juge aux affaires familiales lui intime de renoncer à son métier s'il veut conserver la garde de ses enfants. "Dom" décide alors de s'installer à son compte et d'acheter un bateau qu'il pourra sortir selon un agenda plus compatible avec une vie de famille.
Samuel Collardey - dont j'avais beaucoup aimé les deux premiers films L'apprenti et Comme un lion - cadre au plus près son personnage, avec une empathie et une humanité qui rappelle le cinéma social d'un Maurice Pialat ou d'un Ken Loach. Dominique Leborne, dans son propre rôle, est une révélation. Le prix d'interprétation masculine qui lui a été attribué à Venise était amplement mérité. Ses faux airs de Reda Kateb, son sourire lumineux, sa "résilience" aux malheurs de la vie - pour utiliser un terme à la mode - font merveille.
Tempête a un titre trompeur. Pas de catastrophe dans le vie de Dom. Mais une suite de difficultés qu'il a du mal à résoudre. Une fois sur les rails, le film aurait pu sans forcer son talent s'acheminer jusqu'à un happy end convenu et attendu. Il évite cette facilité et se conclue de façon surprenante.
Attention... chef d'oeuvre ! Un petit bijou de réalisme (quasi documentaire) et d'émotions ! Et quand on sait que les acteurs du film sont tous des amateurs moi je dis chapeau !! C'est quand même fou de voir que ces gens là jouent mieux que la plupart des acteurs dont c'est le métier !! On ne va citer personne mais bon on y pense fort !! Il n'empêche que moi j'ai adoré ce film qui dépeint avec justesse et réalisme la vie d'un père pêcheur en mer ! On adhère ou pas du tout et moi cela m'a touché en plein coeur ! Bravo ! Mille bravos !
C'est l'histoire d'un père, sujet à une violence intérieur, mais doux comme un agneau en extérieur. Un père qui se veut protecteur et qui souhaite changer de vie pour être auprès de ses enfants. Ces derniers sont avec lui. Mais dans une tempête, le vent n'est pas très favorable. Il tourne sur son bateau pour dire stop, mais ces enfants lui tournent le dos pour dire stop, aussi. D'une maladresse, noyé dans une quasi pauvreté absolue, le changement de vie s'amorce difficilement. C'est l'histoire d'un père qui n'avait pas l'ambition de ses envies. Samuel Collardey utilise l'auto fiction, prend de réels personnages, transposés dans le récit. Cela donne un résultat brut de décoffrage, où l'émotion des enfants est partagés. Cela manque toute fois d'esprit narratif.
C est réaliste... mais avec bonheur. Une réalisation qui sonne juste avec des acteurs crédibles qui nous restituent cette vie dans difficile autours de cette population qui dépend de la mer.
Dominique, pêcheur en haute mer aux Sables d’Olonne, se bat pour que lui soit maintenue la garde de ses deux enfants adolescents. Ce film très original a la particularité d’être joué par les vrais personnages de l’histoire.
Ce n’est pourtant pas un documentaire, mais un vrai film scénarisé, rude et tendre, une tempête d’émotions en terre ferme, joué de façon exceptionnelle par les membres de la famille Leborne.
Ça fait plaisir de voir un film vrai, à la limite du documentaire quelque fois. On vit les émotions des acteurs en même temps qu'eux. Le film est d'ailleurs énormément porté par les épaules du personnage principal qui réalise une véritable prouesse, ainsi que les autres acteurs. Ils sont vrais et ça se sent.