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cylon86
2 515 abonnés
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3,0
Publiée le 21 septembre 2016
Pas facile de parler de l'armée et du syndrome de stress post-traumatique sans verser dans le cliché. Alors Delphine et Muriel Coulin s'intéressent à ce que l'on ne connaît pas bien : les sas de décompression. Des séjours de trois jours dans des hôtels luxueux dans un endroit paradisiaque où les régiments de soldats viennent faire un passage avant leur retour en France. L'occasion de se détendre, de prendre du bon temps et de revenir sur leurs expériences sur le terrain. Censé être réconfortants, ces sas s'en montrent tout l'inverse, véritables nids de tensions, de névroses et de psychologie rapidement expédiée (un "ça va aller" et c'est tout). C'est donc un de ces sas et toutes ses tensions que les réalisatrices filment, s'attardant sur deux femmes, soulignant au passage la difficulté d'être une femme dans un univers cruellement misogyne où elles semblent tout juste tolérées. Le sujet est tout à fait passionnant et les deux actrices totalement impliquées (Ariane Labed est bouleversante, Soko est une vraie boule d'énergie brute) mais en dépit de tous les thèmes passionnants qu'elles ont sous la main, les sœurs Coulin n'échappent pas à quelques travers. On retrouve ainsi beaucoup de longueurs et un traitement assez facile des tensions entre hommes et femmes sur la fin. L'ensemble n'en demeure pas moins fascinant, abordant des événements dont on parle trop peu et révélant de belles fêlures au sein de l'armée et des personnages.
Film très prenant sur un groupe de soldats français de retour d'Afghanistan qui va passer quelques jours à Chypre pour un séjour dit de décompression et de rerour à la vie en France. A travers les récits des personnages qui témoignent de ce qu'ils ont vécu, le réalisateur laisse au spectateur un large spectre d'imagination et c'est bien ce qui est remarquable dans ce film. Les acteurs sont très convaincants.
Déception car la deuxième partie du film est incohérente et la fin défaille totalement. Dommage, car la plupart des acteurs sont bons, les actrices également (SOKO, excellente, mais A. LABED est nettement en-deçà de sa sublime prestation dans FIDELIO). Si les réalisatrices montrent leur talent (le film est tout aussi lumineux que "17 filles" et bien filmé), elles n'ont pas su exploiter le filon que certains films récents ou séries (notamment projetées sur ARTE) ont bien mieux valorisé. Il reste une saine remise en cause de l'armée et ses soldats, toujours aussi primaires et veules que lorsque j'ai fait mon service militaire, et des combattantes féminines, qui demeurent des femelles pour leurs camarades mâles et ne valent finalement pas mieux que ces boxeuses aux JO qui s'administrent, sous prétexte d'égalité des sexes, des coups de poings gantés à la figure jusqu'à tomber KO par terre, pour mieux démontrer la supériorité de l'Humanité sur le genre animal...
Je n'avais pas vraiment aimé 17 filles le premier film des sœurs Coulin. Mais j'ai quand même tenté le coup pour celui-ci, j'apprécie beaucoup Ariane Labed et Soko. Les réalisatrices ont gagné en expérience et en maturité. Leur film se tient complètement. Une mise en scène discrète mais solide. Un scénario (adapté du roman de Delphine, l'une des soeurs) bien écrit où s'entrelacent plusieurs thèmes (des traumatismes de la guerre aux mensonges de l'armée en passant par l'amitié...), sans pathos mais avec une belle émotion un peu sèche. Un récit, devenant au fur et à mesure de plus en plus sombre, qui fait la part belle aux personnages. Ceux-ci parfaitement interprétés par deux actrices exceptionnelles, chacune dans un genre différent, qui irradient l'écran. Deux futures grandes qui occupent déjà une belle place dans le cinéma français. Les autres acteurs sont tous également très convaincants. Au final, Voir du pays est donc un deuxième long métrage très réussi, plein de soleil et de zones d'ombre, qui met mal à l'aise mais que l'on suit avec un certain plaisir. On attend donc la suite avec intérêt pour ces quatre femmes.
Sujet original et surtout d'actualité, surtout si l'on se réfère à cette campagne de pub orchestrée par l'armée française en vue de recruter de la chair à canon. Oui, montrer que quitter l'armée peut permettre de goûter aux charmes de la thalasso... Mais c'est surtout cette période de transition entre l'armée pure et dure et le retour au bercail qui est intéressante, voire quasi documentaire. Mais je ne suis pas sûr que les pontes de Balard - nouveau ministère de la Défense - aient beaucoup apprécié ce film. Cherchez pourquoi...
La principale qualité du cinéma des soeurs Coulin, c'est avant tout leur formidable mise en scène, à la fois originale et fluide.
Voir du pays nous fait découvrir le quotidien de soldat(e)s en sas de décompression chypriote, entre Afghanistan et France. On suit d'abord leur arrivée irréelle dans un palace, on se délecte du contraste très cinégénique entre la rudesse militaire et l'exhibition indécente des touristes, puis on entre dans le coeur palpitant du film : il s'agit de se remémorer les coups durs vécus là-bas, pour les exorciser.
A partir de ce moment, les évènements vont s'enchaîner pour le pire, et d'exorcisme, il n'y aura pas. L'égalité homme/femme dans l'armée prendra d'ailleurs au passage un sale coup dans la tronche.
Le film a obtenu le prix du scénario dans la section Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes, mais c'est pour ma part la façon de filmer des réalisatrices qui m'a impressionné : alternance de très gros plans sur les visages et de plans d'ensemble superbement cadrés, légères digressions signifiantes dans la lumière ou le grain, rythme du montage, jeux de reflets et de transparence. C'est très beau.
Voir du pays vaut aussi pour son interprétation. Ariane Labed est parfaite, et Soko joue à merveille ce qu'on pense désormais être son propre rôle, regard ombrageux et sourcil brousailleux.
Un film assez dur et d'une belle finesse psychologique, retraçant avec réalisme et précision le retour d'Afghanistan d'une section française. Tourné les 3/4 du temps en quasi huit-clos dans un hôtel, Voir du pays dénonce sous un angle féminin (et féministe) le machisme, si ce n'est la misogynie et La loi du silence qui règnent dans l'armée, leurs conséquences mentales et sociales, et la véritable guerre interne qui fait suite à la guerre externe. L'homme est un loup pour l'homme.... Mais le film dresse aussi deux beaux portraits de femmes portés par deux actrices intenses que sont Ariane Labed et Soko dont l'amitié, les doutes et la peur sont au centre du film.
Un film qui ne marquera pas mon esprit et qui souffre d'un manque de puissance évident. Tout y est effleuré de façon superficielle. Karim Leklou tire son épingle du jeu et fera son chemin, il était déjà remarquable dans "coup de chaud".
J'ai hésité pas mal avant d'y aller. Pas mal de controverse dans les critiques, entre la première du film (débriefing à l' hôtel) et la 2nde (virée dans Chypre), assez souvent jugée faible / constestable. Je ne partage pas ces réserves et trouve au contraire que les 2 parties une une grande correspondance. J'ai aimé d'un bout à l'autre.
On assiste, dans un jeune cinéma français remuant, a une fixette sur les affres de la guerre et ses conséquences sur le mental des soldats qui y sont confrontés. Dans la veine des "Combattants" de Thomas Cailley ou bien du "Ni le ciel, Ni la Terre" de Clément Cogitore, "Voir du pays" aspire à jouer le tableau du drame psychologique croisé avec une critique bien piquante en vers la défense tricolore. Ici, pas d'histoire d'amour ou de disparition intrusive, place au SAS de décompression. Méconnu, ce protocole existe vraiment. Une fois le sujet posé, c'est tout un scénario qui se construit autour, où la vie d'un groupe meurtris panse ses plais dans les eaux turquoises chypriotes. Mais les sœurs Coulin ne vont guère plus loin dans la narration. Film tiède qui évoque tous les sujets sensibles sans jamais y rentrer de front. Manque d'ambition.
Continuer à vivre après avoir vécu la guerre. Le thème a été déjà traité maintes fois au cinéma (notamment dans le très vaporeux Maryland récemment), et Voir du pays prend un chemin un peu différent en nous montrant un SAS élaboré pour le retour des militaires français d’Afghanistan. 3 jours dans un hôtel paradisiaque à Chypre... mais on est loin d'un week-end de détente autour de la piscine. Si la mise en scène ne brille pas par son originalité, l'interprétation des jeunes acteurs est impeccable.
Après de nombreuses nominations avec 17 filles, il était temps pour les sœurs Coulin d’être récompensées. Prix du Scénario dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes, Voir du Pays met en scène deux jeunes femmes militaires et leurs camarades qui, avant de revenir au pays, vont devoir passer par le sas de décompression. Certains penseront qu’il est utile, d’autres que c’est une pure bêtise visant à exclure les traumatisés, mais cet après Afghanistan a de quoi faire réagir. Voir du Pays est le témoignage d’un programme que nous ne connaissions pas et qui est réel. Pendant trois jours, les soldats français sont accueillis dans un hôtel cinq étoiles pour se détendre et oublier la guerre avant d’affronter leurs familles. Comme si elles avaient vraiment affrontées la guerre, Soko et Ariane Labed jouent ces militaires avec un réalisme sidérant. Ne volants jamais la vedette aux seconds rôles, ces derniers sont écrits en profondeur et procurent une sensation de les connaître. Malheureusement, les réalisatrices ne se contentent pas de poser un regard sur ces trois jours. Elles dénoncent avec maladresse le machisme et la discrimination entre les sexes. Voir du Pays est un drame qui frôle avec le documentaire par son écriture documentée et fascinante. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Deux amies d'enfance, les Lorientaises "Marine" (la virile Soko) et "Aurore" (l'Hellène Ariane Labed) ont fait 6 mois d'active en Afghanistan (la scène est vers la fin de l'engagement français dans ce pays). Sur le chemin du retour dans la mère patrie, on va les suivre (ainsi que l'ensemble de leur section - dont l'infirmière, "Fanny") à Chypre (évidemment dans la partie grecque de l'île), lors d'un (bref) "sas de décompression" offert par l'armée à ces ex-combattants - côtoyant (mais à distance recommandée) des vacanciers dans un complexe hôtelier confortable. La hiérarchie a prévu des séances de remise en forme (bains de mer et sport ), alternant avec celles de "débrief" collectif, façon psychodrame et réalité virtuelle. Mais les "héroïnes" se la jouent "filles de l'air" le 3e jour (et fraternisation avec des "locaux") - ce qui va changer la tonalité des exercices, quand elles sont rejointes par des camarades masculins. L'argument, mettre en scène la guerre en creux (avec tous ses dégâts, physiques et psychologiques), est intéressant sur le principe ("Voir du pays" - vraiment ?..). Mais, en l'espèce, le scénario se resserre bien vite sur une seule question : quelle est la place des femmes dans une unité combattante (ou comment illustrer préjugés tenaces, et clichés misogynes : la transition "entre la burqa et le string" - réplique du film - se passant de manière tristement convenue...) ? Et là, l'ennui s'installe, et la tribune des soeurs Coulin tourne court....
Un film intelligent sans nul doute, même si_ j'aurais filmé certaines scènes différemment, notamment les images virtuelles de la guerre que j'aurais fait plus permanentes et où j'aurais ignoré les soldats qui commentent et qui gâchent d'une certaine manière la vision de la, guerre...... Pour le reste les traumas de la guerre sont abordés au second degré (de manière indirecte), et les jours passés à Chypre, permettent de voir la difficulté de ces jeunes soldats à assumer certaines choses, et notamment leur relation aux femmes soldats du groupe, rôles tenus avec une certain réalisme par trois jeunes actrices brillantes et naturelles dont certaines confirment leur talent.... Pas mal d'angles sont abordés, dont le psychologique, mais c'est traité sans lourdeur ni perversité, de façon décalée presque, avec d'agréables détours sur l'ile méditerranéenne..... Les deux réalisatrices soeurs réalisent un film qui permet une belle insertion dans un univers peu connu,(le retour de soldats au pays) son seul petit défaut étant d'édulcorer un peu la guerre.....Je conseille vraiment