Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
kevinsolstice
57 abonnés
1 931 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 8 août 2017
Voir du pays est l'adaptation du roman de l'une des deux, Delphine, bon bouquin fidèlement retranscrit, encore heureux, mais qui visuellement n'atteint pas des sommets et se révèle assez pauvre du point de vue purement cinématographique.
"Voir du pays" aborde la guerre moderne sous un aspect, à ma connaissance, non-traité au cinéma. Les soeurs Coulin ne filment pas le retour au pays ou le terrain d'opération mais l'entre-deux: une phase intermédiaire permettant aux soldats de libérer leurs émotions, leurs douleurs et de se détendre avant de retourner chez eux. Dès le début, on perçoit les tensions secouant les membres de la section. On devine les non-dits, les secrets et le renfermement sur soi qui suivent ce retour d'Afghanistan. On ressent la réserve de certains militaires à parler de ce qu'ils ont vu et vécu. Ils cachent leurs fêlures derrière une force mentale et physique apparente mais qui entraînent occasionnellement quelques coups de sang. L'esprit de corps protège aussi bien qu'il détruit et malheur à celui qui parle trop, qui cache mal ses émotions. A travers ce milieu cloisonné, les deux réalisatrices s'interrogent également sur la place de la femme dans l'armée, monde traditionnellement masculin et viril, et ce combat contre les préjugés et le sexisme. "Voir du pays" tire principalement sa force et son intérêt de cette pression constante entre les différents protagonistes et qui se véhicule jusqu'au spectateur. Il ne faut pas oublier les deux actrices principales, Soko et Ariane Labed, qui nous livrent une incroyable et intense prestation. L'impact psychologique de la guerre sur les soldats est traité de mains de maître et je recommande chaudement ce long métrage.
Tout en tension, blessures intimes et séquelles profondes, "Voir du pays" saisit les sentiments complexes qui habitent chacun de ces soldats de retour d’Afghanistan. L’horreur de la guerre pèse de tout son poids dans cet hôtel 5 étoiles de Chypre où les blessures à fleur de peau se révèlent souvent terribles. Déjà séduite par la sensibilité et l’humanité que les deux sœurs avaient rendu palpables dans leur film "17 filles", le duo de réalisatrices capte ici des émotions vives et douloureuses qui flottent en latence autour de chacun des personnages. Sans tomber dans la facilité du jugement accusateur, "Voir du pays" parle avec justesse et courage des traumatismes psychiques de la guerre, que l’on passe trop souvent sous silence.
Blog : Plume & Pellicule : petites chroniques culturelles en tous genres
Lorsque j'ai découvert (par hasard) « Voir du pays », le résumé m'a immédiatement donné envie d'en savoir plus sur l'histoire de ces deux jeunes militaires françaises qui rentrent d'Aghanistan. Avec leur section, elles passent quelques jours dans un hôtel de luxe Chypriote, le fameux « sas de décompression » qui clôture obligatoirement chaque « opération extérieure ». Il me semblait que c'était l'occasion de creuser un peu quelques questions importantes comme la place de la femme dans nos forces combattantes, les traumatismes liés à la guerre et la manière dont ces soldats (es) peuvent retrouver une vie normale et se réinsérer dans la société. Autant de problèmes d'actualité qui interpellent forcément le commun des mortels... et qui restent totalement sans réponse, ici. En effet, bien que le film soit plutôt réussi techniquement, l'intrigue se met à patiner furieusement dès les premières minutes et les scénaristes se sont égarés dans une drôle d'histoire où il ne se passe vraiment pas grand chose d'intéressant. Les deux actrices se donnent pourtant beaucoup de mal pour garder le navire à flot et il faut reconnaître qu'elles font preuve d'un certain talent. Malheureusement l'histoire, bancale et peu réaliste, s'ingénie à nous perdre en fausses pistes qui n'apportent rien de concret. Du coup, tous les thèmes cités plus haut sont abordés vite fait, mais l'ensemble reste sans relief ni saveur. Au final, sans réelles réponses à ses questions, le spectateur fini par détacher sa ceinture de sécurité et se « pique » un bon roupillon récupérateur. Bref, encore une excellente idée qui passe totalement à côté de son sujet, dommage !
Un film froid et dur mais néanmoins réaliste sur ce qui se passe en mode clos pour que nous vivions notre vie tranquille en France. PLV : plongée derrière les coulisses
La meilleure façon de faire un film antimilitariste est bien sur de prendre des militaires comme personnages. Ici la charge contre l'armée est au début un peu dissimulé et se déploie froidement à la fin du film. L'histoire, crédible et prenante, suit des personnages de retour de mission, toujours à fleur de peau. La thématique du "voir" qui se heurte au "dire", traité au sein même de "La grande muette" est très intéressante mais manque de développement. Le rapport entre la vision de l'horreur et la parole bridée aurait pu avoir plus de force. Néanmoins le film fait mouche peignant un cadre de vie militaire, débordant de machisme, de violence à peine contenue et de traumatisme enraciné.
Un scénario original mais qui patine. Un film long, pesant, toute en douleur retenue. Reste une réflexion intéressante sur les dégats psychologiques post-traumatiques.
Sur une idée très originale et rarement traitée, voire pas du tout, voici un film bien décevant.....la faute à des situations pas en rapport avec l'idée de base (pourquoi basé le film sur l'antagonisme des touristes et locaux ?), à des dialogues pas vraiment inspirés, à des acteurs sans charisme et à deux actrices qui ont oubliés de prendre des cours tellement elles pensent jouer super bien..... voir du pays, certes, voir ce film, je ne pense pas.....
L'intrigue est intéressante, et bien vue, mais elle n'apporte rien de réellement neuf ou d'éclairant dans le domaine. J'ai souvent pensé à "Brothers" par exemple tout au long du visionnage, avec l'impression d'avoir vu le même sujet déjà traité. Peut être que si le film avait commencé par une séquence en Afghanistan, on aurait pu mieux mesurer l'étendu des dégâts psychologiques et les traumatismes des miliaires concernés.
C'est pas mal fait, mais bien trop démonstratif, jusqu'à une scène finale d'un manque de crédibilité assez gênant. Si le sujet est intéressant, un peu moins d'académisme pour plus se recentrer sur les personnages aurait sûrement été mieux. Reste que l'austérité de l'ensemble qui nous fait nous concentrer sur les désordres psychologiques, sans trop d'exagérations visibles, est assez sympa.
Une plongée au sein de l'univers des militaires, de ceux qui partent faire la guerre. L'uniforme, quel drôle d'objet, quel qualificatif étrange. Oui, chez les militaires, il est aussi des psys, qui officient. Parce que de la charge traumatique, ils en ont ces militaires lorsqu'ils reviennent d'Afghanistan. Mais peut-être est-ce une drôle d'affaire que de s'engager pour aller combattre. Ce que les cinéastes montrent très bien dans ce film, c'est que la vision des femmes reste entachée de sexisme chez les militaires, que le racisme et le sexisme sont aussi présents chez les militaires. Et puis aussi, que certains crimes restent impunis au nom de la loi du silence, parce qu'on n'est pas des balances. Bref, il y a encore du boulot à faire chez les militaires. Ariane Labed reste superbe et son duo avec Soko fonctionne bien.
Ce film nous décrit l'effondrement de tous les leurres qui peuvent exister dans la tête des jeunes soldates qui ont eue le courage ou le désespoir d' essayer de croire qu'elles réussiraient à se faufiler sans casse dans un monde de violence, de triche, d'archaïsme de tous les conflits armés de ce monde... La folle et abjecte idée qu'il suffit de 3 jours de luxe pour laver le pire ! Vrai sujet ...
Des comédiennes et comédiennes parfaites, un récit sensible et des problématiques habilement abordées et multiples (sans que ça fasse fouillis). Les images virtuelles sont utilisées intelligemment, sans effet de style. Nous Sommes toujours sur un fil comme ces militaires qui peuvent passer de la franche camaraderie à la haine ou du rire aux pleurs. Bref, c'est un film juste, pas prétentieux, profondément humain et politiquement réfléchi (sur la condition des militaires). À voir!
Au début, on ne comprend pas trop ce que le film peut apporter de plus que le livre dont il est inspiré, car c'est dans les têtes que ça travaille. Finalement, le bon choix des comédiens et quelques scènes à l'extérieur du complexe hôtelier donnent une dimension un peu plus intéressante et le film finit par convaincre même s'il ne nous apprend pas grand chose de nouveau sur les traumatismes post-terrain et la place des femmes dans l'armée.
Ce film manque cruellement de fantaisie. La question ici consiste à créer les conditions pour débriefer la fin des combats de façon efficace. Tout ceci est mal " goupillé " d'un point de vue réalisation car rien ne laisse de la place à la surprise et l'étonnement. Tout est téléphoné, les personnages caricaturés à l'extrême ainsi que les dialogues. Oui, faire la guerre, lorsqu'on est soldat est la finalité du métier. On peut en mourir et y laisser sa peau. Où se situe réellement le sujet ? Il aurait d'ailleurs été plus judicieux de filmer la préparation de la mise en œuvre de la guerre avant la guerre, de filmer la guerre et le débriefing pour en voir tous les écueils.