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Dom Domi
40 abonnés
303 critiques
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2,0
Publiée le 21 septembre 2016
Ce film manque cruellement de fantaisie. La question ici consiste à créer les conditions pour débriefer la fin des combats de façon efficace. Tout ceci est mal " goupillé " d'un point de vue réalisation car rien ne laisse de la place à la surprise et l'étonnement. Tout est téléphoné, les personnages caricaturés à l'extrême ainsi que les dialogues. Oui, faire la guerre, lorsqu'on est soldat est la finalité du métier. On peut en mourir et y laisser sa peau. Où se situe réellement le sujet ? Il aurait d'ailleurs été plus judicieux de filmer la préparation de la mise en œuvre de la guerre avant la guerre, de filmer la guerre et le débriefing pour en voir tous les écueils.
Pas facile de parler de l'armée et du syndrome de stress post-traumatique sans verser dans le cliché. Alors Delphine et Muriel Coulin s'intéressent à ce que l'on ne connaît pas bien : les sas de décompression. Des séjours de trois jours dans des hôtels luxueux dans un endroit paradisiaque où les régiments de soldats viennent faire un passage avant leur retour en France. L'occasion de se détendre, de prendre du bon temps et de revenir sur leurs expériences sur le terrain. Censé être réconfortants, ces sas s'en montrent tout l'inverse, véritables nids de tensions, de névroses et de psychologie rapidement expédiée (un "ça va aller" et c'est tout). C'est donc un de ces sas et toutes ses tensions que les réalisatrices filment, s'attardant sur deux femmes, soulignant au passage la difficulté d'être une femme dans un univers cruellement misogyne où elles semblent tout juste tolérées. Le sujet est tout à fait passionnant et les deux actrices totalement impliquées (Ariane Labed est bouleversante, Soko est une vraie boule d'énergie brute) mais en dépit de tous les thèmes passionnants qu'elles ont sous la main, les sœurs Coulin n'échappent pas à quelques travers. On retrouve ainsi beaucoup de longueurs et un traitement assez facile des tensions entre hommes et femmes sur la fin. L'ensemble n'en demeure pas moins fascinant, abordant des événements dont on parle trop peu et révélant de belles fêlures au sein de l'armée et des personnages.
Deux amies d'enfance, les Lorientaises "Marine" (la virile Soko) et "Aurore" (l'Hellène Ariane Labed) ont fait 6 mois d'active en Afghanistan (la scène est vers la fin de l'engagement français dans ce pays). Sur le chemin du retour dans la mère patrie, on va les suivre (ainsi que l'ensemble de leur section - dont l'infirmière, "Fanny") à Chypre (évidemment dans la partie grecque de l'île), lors d'un (bref) "sas de décompression" offert par l'armée à ces ex-combattants - côtoyant (mais à distance recommandée) des vacanciers dans un complexe hôtelier confortable. La hiérarchie a prévu des séances de remise en forme (bains de mer et sport ), alternant avec celles de "débrief" collectif, façon psychodrame et réalité virtuelle. Mais les "héroïnes" se la jouent "filles de l'air" le 3e jour (et fraternisation avec des "locaux") - ce qui va changer la tonalité des exercices, quand elles sont rejointes par des camarades masculins. L'argument, mettre en scène la guerre en creux (avec tous ses dégâts, physiques et psychologiques), est intéressant sur le principe ("Voir du pays" - vraiment ?..). Mais, en l'espèce, le scénario se resserre bien vite sur une seule question : quelle est la place des femmes dans une unité combattante (ou comment illustrer préjugés tenaces, et clichés misogynes : la transition "entre la burqa et le string" - réplique du film - se passant de manière tristement convenue...) ? Et là, l'ennui s'installe, et la tribune des soeurs Coulin tourne court....
Un film qui ne marquera pas mon esprit et qui souffre d'un manque de puissance évident. Tout y est effleuré de façon superficielle. Karim Leklou tire son épingle du jeu et fera son chemin, il était déjà remarquable dans "coup de chaud".
Enfin un film qui répond à mes attentes ! Tout est impeccable dans ce film: du scénario à la mise en scène en passant par l'interprétation .... On rentre de suite dans l' histoire de ces femmes en stage de décompression après un passage en Afghanistan qui s'est en apparence bien passé mais ce séjour va faire ressortir qq tensions puisque tous les soldats n'ont pas forcément assimilé les affrontements de la même façon.... Mensonges, interprétations différentes, non-dits etc... Tout va ressortir dont les personnalités de chacun ce qui va engendrer des tensions et entraîner le groupe sur des terrains dangereux. Très convaincantes, les deux principales actrices Soko et Ariane Labed portent le film sur leurs épaules. Elles sont toutes les deux vraiment étonnantes! Même si les films sur le sujet (traumatismes d'après guerre) commencent à devenir un peu trop nombreux,celui-ci reste très intéressant parce qu'il le traite justement sous un angle différent et d'une façon plutôt originale. Bref, il mérite largement son coup d'oeil !
Lorsque j'ai découvert (par hasard) « Voir du pays », le résumé m'a immédiatement donné envie d'en savoir plus sur l'histoire de ces deux jeunes militaires françaises qui rentrent d'Aghanistan. Avec leur section, elles passent quelques jours dans un hôtel de luxe Chypriote, le fameux « sas de décompression » qui clôture obligatoirement chaque « opération extérieure ». Il me semblait que c'était l'occasion de creuser un peu quelques questions importantes comme la place de la femme dans nos forces combattantes, les traumatismes liés à la guerre et la manière dont ces soldats (es) peuvent retrouver une vie normale et se réinsérer dans la société. Autant de problèmes d'actualité qui interpellent forcément le commun des mortels... et qui restent totalement sans réponse, ici. En effet, bien que le film soit plutôt réussi techniquement, l'intrigue se met à patiner furieusement dès les premières minutes et les scénaristes se sont égarés dans une drôle d'histoire où il ne se passe vraiment pas grand chose d'intéressant. Les deux actrices se donnent pourtant beaucoup de mal pour garder le navire à flot et il faut reconnaître qu'elles font preuve d'un certain talent. Malheureusement l'histoire, bancale et peu réaliste, s'ingénie à nous perdre en fausses pistes qui n'apportent rien de concret. Du coup, tous les thèmes cités plus haut sont abordés vite fait, mais l'ensemble reste sans relief ni saveur. Au final, sans réelles réponses à ses questions, le spectateur fini par détacher sa ceinture de sécurité et se « pique » un bon roupillon récupérateur. Bref, encore une excellente idée qui passe totalement à côté de son sujet, dommage !
Sur une idée très originale et rarement traitée, voire pas du tout, voici un film bien décevant.....la faute à des situations pas en rapport avec l'idée de base (pourquoi basé le film sur l'antagonisme des touristes et locaux ?), à des dialogues pas vraiment inspirés, à des acteurs sans charisme et à deux actrices qui ont oubliés de prendre des cours tellement elles pensent jouer super bien..... voir du pays, certes, voir ce film, je ne pense pas.....
Un scénario original mais qui patine. Un film long, pesant, toute en douleur retenue. Reste une réflexion intéressante sur les dégats psychologiques post-traumatiques.
Si le métrage commence plutôt bien avec cette confrontation étonnante entre une unité militaire qui revient d’Afghanistan et cet hôtel grec où respire une ambiance festive artificielle, la suite tourne quelque peu en rond, d’autant que les auteurs ne semblent pas avoir grand-chose à dire hormis que la guerre laisse des séquelles sur les soldats. La dénonciation de la responsabilité de l’armée dans le mauvais accompagnement psychologique laisse froid et ne parait jamais vraiment approfondie. On se désintéresse peu à peu des personnages, tous antipathiques. Même les actrices, que l’on aime d’ordinaire, ne sont pas à leur avantage. On attend toujours une explosion, un drame qui ne vient jamais. On a donc le sentiment d’assister à un film pour rien. Ni emballant, ni pertinent sur le plan intellectuel. Un peu vide en somme.
Le traumatisme d'après guerre est un sujet sous exploité en France, on en voit souvent aux états-unis avec des très/trop gros budgets. Ici, on rentre dans le coeur du sujet et l'on découvre une psychologie fragile. Dommage que cela se transforme en guerre des sexes, que Soko ne passe pas à la moulinette elle aussi et que nous n'ayons pas des flashbacks des combats (un aspect documentaire aurait apporté un plus). Sujet très intéressant.
Déception car la deuxième partie du film est incohérente et la fin défaille totalement. Dommage, car la plupart des acteurs sont bons, les actrices également (SOKO, excellente, mais A. LABED est nettement en-deçà de sa sublime prestation dans FIDELIO). Si les réalisatrices montrent leur talent (le film est tout aussi lumineux que "17 filles" et bien filmé), elles n'ont pas su exploiter le filon que certains films récents ou séries (notamment projetées sur ARTE) ont bien mieux valorisé. Il reste une saine remise en cause de l'armée et ses soldats, toujours aussi primaires et veules que lorsque j'ai fait mon service militaire, et des combattantes féminines, qui demeurent des femelles pour leurs camarades mâles et ne valent finalement pas mieux que ces boxeuses aux JO qui s'administrent, sous prétexte d'égalité des sexes, des coups de poings gantés à la figure jusqu'à tomber KO par terre, pour mieux démontrer la supériorité de l'Humanité sur le genre animal...
Après un premier quart d’heure réussi, le film plonge malheureusement dans un cul-de-sac inextricable. (...) Dans cet exercice raté, aux côtés d’Ariane Labed, une révélation : Ginger Roman (...) crève l’écran.
Plongée dans la vie de militaires de retour d'Afghanistan, en transit en Chypre afin d'évaluer leurs traumatismes. Si le sujet, soulevé à travers des personnages féminins, est intéressant, le traitement n'est pas très captivant, malgré une interprétation remarquable.
"Voir du pays" aborde la guerre moderne sous un aspect, à ma connaissance, non-traité au cinéma. Les soeurs Coulin ne filment pas le retour au pays ou le terrain d'opération mais l'entre-deux: une phase intermédiaire permettant aux soldats de libérer leurs émotions, leurs douleurs et de se détendre avant de retourner chez eux. Dès le début, on perçoit les tensions secouant les membres de la section. On devine les non-dits, les secrets et le renfermement sur soi qui suivent ce retour d'Afghanistan. On ressent la réserve de certains militaires à parler de ce qu'ils ont vu et vécu. Ils cachent leurs fêlures derrière une force mentale et physique apparente mais qui entraînent occasionnellement quelques coups de sang. L'esprit de corps protège aussi bien qu'il détruit et malheur à celui qui parle trop, qui cache mal ses émotions. A travers ce milieu cloisonné, les deux réalisatrices s'interrogent également sur la place de la femme dans l'armée, monde traditionnellement masculin et viril, et ce combat contre les préjugés et le sexisme. "Voir du pays" tire principalement sa force et son intérêt de cette pression constante entre les différents protagonistes et qui se véhicule jusqu'au spectateur. Il ne faut pas oublier les deux actrices principales, Soko et Ariane Labed, qui nous livrent une incroyable et intense prestation. L'impact psychologique de la guerre sur les soldats est traité de mains de maître et je recommande chaudement ce long métrage.