"Le combat ordinaire" est l'histoire d'une vie ordinaire, un film de rencontre, de regard, de souffrance, de partage même si tout repose sur la difficulté de communiquer, de s'assumer, de se projeter...
Car tout un chacun pourra s'y retrouver, tant les peurs, les angoisses si différentes soient-elles, existent bien chez chaque homme quel qu'il soit.
Cette vie ordinaire, tout combat qu'elle représente, en partant de petits riens devient quelque chose de puissant, d'intense par tous ces échanges, à travers les non dits ou presque dits, par ces visages incroyablement filmés, et même par un simple détail de la main ou un plan sur la courbe d'un cou...
Tout devient ainsi formidablement émouvant, presque enivrant !
Comme si l'œil du photographe captait ces instants en permanence, pour nous les offrir tout au long de cette histoire qui sur le fond n'en est pas une en particulier, puisqu'elle pourrait être celle de n'importe qui...
Sans aucune intrigue, sans véritable scénario construit, ce film nous tient malgré tout suspendus comme par magie, nous met en osmose complète avec cet homme qui a ses propres difficultés à vivre et à s'accepter, entre son métier de photographe de guerre, ses parents aimants dont ce père malade, sa tendre compagne pour laquelle, il refuse tout projet de vie.
Pour cela, Nicolas Duvauchelle est sur le fil du début à la fin dans ce rôle qui lui va comme un gant, rôle qui le transcende enfin complètement !
Il est d'ailleurs accompagné avec beaucoup de subtilité par des acteurs généreux, vrais et sincères comme rarement, tous dirigés avec beaucoup de justesse et d'humanisme par Laurent Tuel.
Pour n'en citer que quelques uns, on pense particulièrement à Liliane Rovère, Olivier Perrier ou André Wilms...
Maud Wyler est quant à elle, évidente et lumineuse.
Ne connaissant rien de cette bande dessinée, l'adaptation est pour le coup une très belle réussite, pleine de délicatesse, de charme, à la fois dure et violente, mais éminemment puissante assurément !
Du cinéma qui parle des hommes tout simplement, de leur bonheur, de leur fragilité et des affres de la vie, qui en parle bien et simplement !
Du beau cinéma sans épate, sans esbroufe, sans paillettes, juste comme on l'aime !
Chapeau !