Comment parler de ce film ? Je m' attacherai à l'envisager sous 2 aspects : le fond et la forme. Le fond tout d'abord. Pas grand chose à en dire, l'affaire Dreyfus me semble correctement traitée, documentée (cela n'étant pas bien compliqué, il faut l'avouer...). Ainsi, celles et ceux qui ne la connaissaient pas ou peu sortiront de la salle en ayant appris des choses sur une des plus grandes affaires politico/militaro/judiciaire.
La forme maintenant... Et, là, ça se gâte sérieusement. Ironiquement, je pourrais écrire que c'est un film au poil... Ah les poils, pas un ne manque ! Un festival de moustaches retroussées, de favoris et autres barbiches...
Et le reste est à l'avenant : décors, costumes, lumière, son... Ah le son, les froissements de papiers, les bruits de pas, le tintement des clés, des pièces de monnaie, les sabots des chevaux... Rien ne manque ! C'est lourdingue, pachydermique. On nage dans le too much jusqu'à la nausée. Ça en devient ridicule, risible même (je me suis surpris à sourire devant la débauche de figurants, de sur-décor, de sur- son, de sur-gros plans, de sur-.... tout !). Polanski a voulu en mettre plein la vue et les oreilles... sûrement pour cacher la misère
narrative. C'est de l'académisme cinématographique caricatural, tellement il est poussé à l'extrême. Pour preuve : le nombre de comédiens appartenant à la comédie française (au moins 8...). Ah, les comédiens... Ils se plient aux injonctions du "maitre" : sur-jeu permanent voire grotesque. Dujardin, lui, s'en sort bien en donnant de l'étoffe, de la sincérité à son personnage. Cependant je l'ai parfois senti désabusé, désinvesti...
Bref un film indigeste, boursouflé...sur-produit...