Très académique, un peu froid... Cela va avec l’histoire qui nous est racontée. Les faits sont rapportés chronologiquement pour informer, rappeler l’histoire... Très bon jeu des acteurs, surtout Gregory Gadebois, belle reconstitution et leçon efficace.
Passionnant mais réalisation poussive. Le nouveau film de Roman Polanski s'intéresse au scandale majeur de l'histoire de la 3ième République: l'affaire Dreyfus. Interprétation impeccable (chapeau M. Dujardin !), reconstitution soignée et excellente pédagogie pour illustrer un des aspects de cette histoire complexe. Alors que manque t-il ? Un film de cinéma.. "J'accuse" est un téléfilm agréable plombé par une réalisation paresseuse et un montage dés plus classique qui ne laissent aucune place à une quelconque fantaisie. Le mérite du film réside toutefois dans l'envie donnée aux spectateurs de se replonger dans cette période troublée.
Dans "J'accuse", il ne faut voir aucun lien entre l'affaire Dreyfus et celle de Polanski, c'est en tout cas ce que dit ce dernier. Le cinéaste livre néanmoins un film très personnel, dont la misanthropie poisseuse rappelle l'ambiance du "Locataire", en tout cas dans une première partie très réussie qui rend compte du caractère anxiogène des bureaux dans lesquels travaille Picquart. Ce qui est troublant, c'est de ressentir cet antisémitisme renfermé alors que ce colonel qui n'a guère de sympathie pour les juifs va finalement défendre Dreyfus : c'est seulement au nom de la justice qu'il fera son travail en tentant de rétablir la vérité. Mais cette réhabilitation est montrée sans gloire, sans emphase aucune : Polanski déploie au contraire un style austère à travers un montage sec, pragmatique et une photographie blafarde qui traduit bien le sentiment de détestation de l'affaire. "J'accuse" n'est pas pour autant asphyxiant car il réussit à pencher vers le grotesque tout en maintenant un premier degré; à titre d'exemple, Dujardin semble parfois proche du jeu d'un OSS 117 mais retient la caricature au dernier moment afin de rendre le sarcasme encore plus percutant; quant à Dreyfus, son personnage est étrangement traité dans la mesure où le jeu de Garrel est tout en exagération mais le corps qu'il habite est le plus souvent réduit à un état fantomatique, comme lors de ces plans où on le voit exilé sur une l'île du Diable filmée comme un endroit purement fantastique, hors du temps. Si la mise en scène est acérée, c'est du côté du scénario et du matériau politique que le film déçoit tant il ne creuse rien et se répète inlassablement dans une seconde partie moins convaincante et trop schématique; d'ailleurs, le contenu de certains dialogues n'évite pas la répétition en se concentrant sur trop peu d'enjeux, ce qui annihile du même coup toute forme de complexité. S'il faut voir "J'accuse", c'est donc principalement pour l'interprétation surprenante de Dujardin (l'une des meilleures de sa carrière) et pour la mise en scène inspirée de Polanski.
Film propre, sur un sujet que l'on a tendance à oublier et qu'il est bon de revoir. Pour les nouvelles générations J'accuse est un nouveau support. Cependant aucune surprise, originalité, audace, côté réalisation.
Enfin la France tient son grand film sur l'Affaire Dreyfus, véritable pivot de son histoire contemporaine dont les tentatives cinématographiques se sont avérées timides ou désincarnées. Il faillait toute la maestria de Polanski pour le faire. Le cinéaste signe une formidable reconstitution qui trouve de nombreux points d'orgue : la dégradation de Dreyfus en ouverture, la publication du texte de Zola. Il agence tout cela avec un sens du rythme toujours aussi précis. L'intrigue se trouve ainsi passionnante et menée à la manière d'un thriller. Deux points sont cependant imparfaits. Tout d'abord l'interprétation, impeccable à l'exception de Jean Dujardin, sans charisme et monocorde tout au long du film. Ensuite, le cinéaste n'est pas clair quant à l'attitude de son protagoniste Picquart, défendant tantôt l'individu, tantôt l'honneur de l'armée, alors que c'est la seconde option qui est avérée.
Ce film prend le parti pris de regarder l affaire du point de vue de Picard, c ‘est clair et sans ambiguïté, il montre assez bien le contexte de l’ époque, les rapports entre le haut commandement militaire avec un portait assez intéressant de Bois d’effre incarne par Didier Sandre, d autres généraux sont moins réussis. Le portrait du commandant Henri est assez parlant, Patti du calm carrément passé sous silence, évoqué a la lecture du début de J accuse.. Par contre la mythification a ce point de L heroisme debPicard n’ est pas conforme a la vérité historique, certes la famille Dreyfus s‘en est servie, il etait notoirement anti semite et le restera y compris quand il rentre dans le gouvernement Clemenceau.Il est honnête intellectuellement mais aussi calculateur, c est un officier atypique fréquentant des artistes, Mahler en particulier, le salon de la comtesse Greffuhle. Ce qui m a interpellée ce sont les aspects juridiques étiques, le premier procès ne montre pas le role de Labori, a part le president du tribunal et Picard, rien n est montre des arguments de Labori a qui on coupe la parole ni de ses assesseurs. La personnalite de Dreyfus est assez peu montrée et d ailleurs franchement antipathique ce qui se justifie par le fait que Picard ne l’ appreciait guere. Est occulté complètement le rolede la famille Dreyfus en particulier de son frere qui l a soutenu pendant son sejour avl ile du diable, payebles avocats remue ciel et terre en particulier le Baron Reinach.
Sur un si grand sujet, ce n'est pas un grand film. Un film techniquement beau si on peut dire, reconstitution historique aboutie,casting parfait, direction d'acteurs impeccable et fidélité aux faits. Mais de l'Affaire qui dechira la France en deux pendant une decennie en laissant de profondes blessures pour les temps a venir, vraiment on ne mesure pas l'ampleur. Il s'agit surtout du combat d'un juste pour réhabiliter un innocent et répondre aux exigences de sa conscience. C'est déjà beaucoup sans doute mais Polanski n'a pas rendu la mesure de l'événement. C'est dommage.
une belle reconstitution historique. quelle distribution d'acteurs tous aussi bon les uns que les autres. film très bien construit avec un scénario impeccable. film à voir..
Je me suis amusée à lire les critiques les plus défavorables ; la meilleure est celle où le critique s'attendait à chaque instant voir Jean Dujardin faire du Brice de Nice… sans commentaires. Et si beaucoup critiquent le jeu d'Emmanuelle Seigner, je l'aime bien ; elle est différente des autres, a son phrasé particulier, une certaine nonchalance, c'est sa personnalité et je trouve cela rafraîchissant. De ne pas avoir une énième copie conforme ! Beau (au niveau de la photo, des décors, des ambiances) film sur des faits historiques, à portée universelle. Ne sommes-nous pas actuellement dans une société où le lynchage est fréquent et facile, et surtout lâche, par le biais des réseaux sociaux et des media ? pas joli joli notre monde. Ce film pourrait aider à prendre du recul par rapport à nos fonctionnements. Mais… hélas… Je soutiens M. Roman Polanski, cinéaste parmi les plus grands.
Film très académique Rien ne dépasse Très bien joué par Dujardin mais aussi par tous les veterans de la comédie française A voir pour le sujet d'histoire et pour le spectacle
J'ai adoré cette superproduction historique aux accents terriblement français. Le film, très précis dans sa narration nous donne un éclairage instructif pour comprendre ce qui se passera 40 ans plus tard en Europe. A voir absolument !
Excellent. C'est tout. Les fidèles de l'histoire sont vent debout... mais c'est un film pas un biopic... Dujardin est dans le rôle, suivi par une pléiade de grands acteurs. On est dedans, on est pris... même si on connaît la fin c'est haletant. Vivement qu'il repasse sur Canal.....
Polanski aborde l’affaire Dreyfus à travers la figure du colonel Picquart. Ce point de vue lui permet d’aborder ce fait historique important via l’angle du complot d’État. Peu spectaculaire, austère, mais rondement mené, le récit est percutant et questionne le rôle et la place des institutions.