Je m'attendais tellement à un navet à deux balles qu'en fait je trouve cette suite pas si mal, surtout vu comment la promo a été passé sous silence et où les quelques infos ne paraissaient pas sérieuses pour un sou, j'ai vraiment lancé le film comme ça, en en ayant un peu rien à foutre. Pourtant j'aime beaucoup le personnage de Chucky mais vu comment le cinéma d'horreur navigue dans le mauvais sens c'était relativement perdu d'avance, même si le précédent opus sorti il y a déjà 4 ans n'avait rien d'infamant, quoi qu'assez bordélique, là franchement ça puait l'ennui à plein nez...
Sauf que non, enfin au niveau d'un DTV, l'intrigue n'invente pas grand chose mais l'univers psychiatrique ouvert à la schizophrénie réussi à instaurer un climat à la fois nauséeux, clinique et suspicieux, à de nombreux moments je restais sur mes gardes vis à vis d'un possible twist à venir, là où la folie a clairement sa place, au point où tout serait possible. D'ailleurs je trouve que la réalisation montre quelques sympathiques fulgurances, même si globalement Mancini ne va pas aussi loin qu'il devrait aller, parce que l'identité Chucky, enfin ce qu'elle est devenue au fil des années, c'est du fun, du gore, du glauque, de la tension, et ici le contrat est certes rempli correctement mais ça reste timide. La dernière demi heure promet tellement un joyeux bordel qu'on reste sur notre faim, en plus de certains détails qui me chiffonnent, comme si Mancini avait limite balancé le script en l'air. Parce que mine de rien certains éléments restent en suspens alors que d'autres résonnent comme un conclusion (où on boucle la boucle), pour le coup c'est décevant, mais étrangement surprenant d'un sens, car de mémoire on n'a jamais vu ça dans la saga.
Sinon j'ai trouvé Fiona Dourif vraiment excellente, allant même jusqu'à rendre le dernier acte crédible alors qu'il avait tout pour être profondément ridicule, comme réellement possédée par son paternel. Et je trouve aussi le personnage de Andy plutôt mal utilisé dans la deuxième partie du film, alors que le voir dialoguer avec la tête torturée de Chucky dans une sorte de fil rouge était vachement cool, encore une fois le décalage ne va pas au bout malgré le matos et les idées de bases.
Bref un DTV qui passe le contrôle technique, circulez.