Une chose est sûre : le réalisateur prend son temps. Comme on prend son temps dans les couloirs plus ou moins secrets, en tout cas verrouillés, des ateliers des diamantaires anversois. Il pouvait le faire car le scénario tient sur une feuille recto-verso. Aussi on ne ressort pas complètement idiot de la séance même si on ne nous dit pas tout loin de là. Mais le sujet reste cependant une affaire de vengeance.Quelle forme prendra t-elle ? On le saura à la fin. Ceci dit presque deux heures à regarder un délinquant baisser la tête en guise d'analyse psychologique, c'est long. La mode étant aux anti-héros que le cinéma érige en victimes, ce film ne nous a point surpris. Il n'y a pourtant rien à reprocher au travail d'Arthur Harari du point de vue technique ni à,celui des comédiens, mais nous avons eu du mal à accrocher à cette histoire, comme nous avons eu du mal à trouver sympathique un de ses personnage quel qu'il soit.
Quand ce jeune homme apprend la mort de son père, sdf, abandonné par sa riche famille de diamantaire, il décide d’intégrer le clan pour faire payer ce drame. L'histoire, rondement menée, intelligente, riche en émotion, illustre parfaitement le milieu des diamantaire (juif de surcroit) d'Anvers. Dialecte et technique sont misent à nu, couplés à la vie intime de cette famille dont les personnages, profond, font ressortir les mystères de ce milieu privilégié. Un film intelligent, intéressant, à voir assurément.
On pense à Corneau, Melville ou Gray. Pour son premier long-métrage, Arthur Harari présente un polar social noir sur la quête identitaire. Issu d’une famille de diamantaires juifs, Pierr Ulmann a coupé les ponts avec eux. Mais sa vie va prendre un tourment à la mort de son père. D’abord avec une soif de vengeance, le protagoniste va mettre en place un stratagème pour nuire son oncle qu’il juge coupable. Mais à l’image du diamant, le film a plusieurs facettes et le cinéaste va chercher à nous embrouiller dans une double intrigue. Alors que la mise en scène est très classique, le scénario lui, est rallongé pour mieux troubler. Mais ce faux suspense ennui car l’intrigue est inégale. Si c’est l’occasion pour Niels Schneider d’assumer enfin un premier rôle, Diamant noir nous laisse sceptique. Sûrement est-ce le mélange de genre qui ne prend pas. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Dans la vie, on ne devrait jamais avoir de certitude sur les êtres. Nous avons déjà tant de mal à nous connaître... On devrait s'abstenir de juger les autres. Ce film en est la parfaite démonstration. J'ai été fascinée par ce film et tout ce qu'il véhicule.
Un film brut noir. Trame facile type "un ami qui veut vous du bien" : ou le mauvais rejeton qui vient tout détruire sur son passage par soif de vengeance.. Mais impeccablement maîtrisé. Vaut le déplacement ne serait ce que pour la scène d'ouverture - glaçante à souhait.
Tragédie à la Hamlet dans l’univers des diamantaires, où Arthur Harari dévoile (pour son premier long) perversion et soif de vengeance avec talent. Bien que le rythme et les images soient un peu inégaux, c’est la noirceur du film et la dualité des personnages qui plaisent, tel un vieux polar.
Premier long-métrage de son auteur, Diamant noir est un coup de maître à l'ambiance vénéneuse. Cette histoire de famille de diamantaires anversois à forte connotation mythologique est superbement portée par un Niels Schneider transfiguré et absolument génial. Une œuvre très forte qui aborde la thématique des liens du sang, de l'intégration et du rejet, de la jalousie, de la vengeance, du talent, de la naissance d'un récit et des petits arrangements avec la vérité historique... Une mise en scène d'une maîtrise impressionnante et une formidable musique signée Olivier Marguerit.
Dès ces premières images, le film s’affirme comme un thriller fascinant au milieu de ces tailleurs de pierres très précieuses. Si le film est très stylisé, son scénario pêche un peu. Mais la qualité de ce premier film laisse présager un futur cinéaste très talentueux.
L'idée de base du scénario est excellente. Le déroulement est prenant. La choix de final n'est pas le plus surprenant et c'est bien dommage car les personnages sont bien construits, les choix de caméra tiennent la route, la musique aussi et les acteurs interprètent bien. Oui, vraiment, c'est la chute finale qui n'emporte pas l'adhésion. Tout ceci pour dire que le thriller est bien mené, mal conclu. Mais là, c'est une opinion.
Main coupée faisant écho à l’étymologie du mot Antwerp, œil attaqué par un abcès (ou de simples larmes) mettant en danger la capacité essentielle de saisir la lumière, diffraction de cette même lumière au sein du diamant comme la fiction elle-même se diffracte au fil des retournements de l'âme du héros vengeur de "Diamant Noir", épilepsie cristallisant la malédiction familiale, boxe thaï comme unique expression du désir comme de la révolte, multiplication des figures paternelles comme autant de facettes d'une pierre taillée… on ne peut pas dire que le jeune Arthur Harari y aille avec le dos de la cuillère quand il s'agit de construire "Diamant Noir" ! Et pourtant, ça fonctionne parfaitement, grâce à une mise en scène vigoureuse, parfois maladroite mais souvent épatante, grâce à un récit qui enfourche le cheval sauvage de la grande Tragédie (on a le droit d'évoquer ici James Gray, c'est dire le niveau), et grâce à des acteurs excellents, et en premier lieu Niels Schneider, blessé et pourtant lumineux à l'écran comme peu savent l'être. Mais c'est sans doute l'intelligence avec laquelle Harari construit ses personnages, avec laquelle il nous les dévoile patiemment, nous révélant comme par inadvertance que la vérité n'est jamais tout-à-fait ce qu'on pense, ou bien peut-être qu'elle est absolument indécidable, relativisant ainsi nos haines, nos colères comme nos désirs, qui élève "Diamant Noir" au niveau des grandes réussites de l'année 2016.
« Diamant noir » de Arthur Harari ne nécessite absolument pas d’être vu. Il se déroule dans le quartier très fermé des diamantaires d’Anvers dans lequel Pier (Niels Schneider) revient pour assurer une vengeance – une « réparation » comme dit dans le film - car son père, fils cadet d’un puissant diamantaire a été victime à l’âge de 15 ans d’une terrible blessure à la main et ce sous les yeux de son frère (Joseph) qui n’a rien fait à ce moment-là. Le père est tombé dans la déchéance et une fois mort, le fils revient pour se venger avec une double intrigue : policière puisqu’un vol de diamants est projeté et psycho-familiale ... avec en cadeau un petit flirt entre Pier et la fiancée de son cousin Gabi. Cette histoire n’a ni queue, ni tête : c’est le cousin, Gabi, qui va chercher Pier (Niels Schneider) à Paris où il galère, pour faire des travaux de rénovation dans le magasin de son père et ceci bien qu’ils ne se connaissent pas et avec toute cette lourde histoire familiale. Bien évidemment Pier n’est pas bien accueilli par son oncle très méfiant mais qu’importe Pier dort chez lui, va petit à petit s’intégrer dans la famille et dans un microsome qu’on peut imaginer très fermé … Il va même être initié à la taille des diamants par un tailleur très réputé et ce sans que son oncle ne le sache alors que cet oncle s’avère très dirigiste vis-à-vis de son propre fils ! Ce cousin Gabi est épileptique et complétement déjanté par la drogue mais qu’importe il négocie les affaires de son père … et va même –petite note d’exotisme et/ou de mondialisation en plus – aller en Inde pour rencontrer un diamantaire qui envisage de « magnifier » sa production locale de masse en s’associant à cette prestigieuse famille de diamantaires anversois. Toutes ces incohérences psychologiques et professionnelles sont filmées de façon très lourde : symbole de la main (le père de Pier a été mutilé et on a le droit à la main-moignon dans le cercueil, la main coupée d’un statue symbolique d’Anvers, la main de Pier crispée sur le levier de vitesse de la voiture de sport de Gabi, la main pleine de sang du cambrioleur …) ; parallélisme entre la scène du pigeon et la mort d’un des 2 cambrioleurs ; vision à plusieurs reprises dans la pupille de Pier des diamants et même de la scène ouvrant le film ; un tailleur de diamant renommé qui curieusement tombe en faillite la veille du jour présumé pour le vol ; pas de problème pour taguer les caméras de surveillance qui sont à hauteur de bras et pas de problème pour faire entrer un chalumeau dans l’atelier de taille où se trouvent quand même 20 millions d’€uros de diamants ; la scène de viol et la crise d'épilepsie pendant la soirée de gala des diamantaires ; le long plan du train qui arrive et repart d’Anvers … L’image et la lumière sont souvent moyennes, et la bande son parfois peu audible. Bref un film à peine digne d’un téléfilm pour une semaine où il pleut… et à condition de se limiter à l’introduction et à la fin car ce film est globalement est très lent et ennuyeux … contrairement à la bande annonce !
A voir absolument !! Scénario, mise en scène, acteurs, image... tout est réussi de bout en bout. Je l'ai regardée crispée sur mon fauteuil à cause de l'intensité dramatique, mais sans jamais me départir d'un sourire de spectateur qui prend un plaisir infini à déguster un petit bijou d'intelligence cinématographique. C'est une expérience rare au cinéma ! Le film m'a transportée. J'ai vraiment fait un voyage à Anvers, dans cet étrange univers cosmopolite, dans les tréfonds obscurs de cette famille.... Superbe ! On peine à imaginer que cela puisse être un premier film.