Michel Leclerc est un homme bien. Après avoir remporté le César du meilleur scénario original pour le délicieux Le Nom des gens, le réalisateur surprend en racontant l’histoire d’une radio locale dans les années 1990 : le punchy Télé Gaucho. Jamais là où on l’attend, l’homme nous invite aujourd’hui dans la voiture de Bacri pour une ballade en solitaire dans le sud de la France.
Le temps qui passe, les regrets qui s’accumulent, la terrible sensation de s’apercevoir que sa vie a été un fiasco. Voilà à quoi Monsieur Sim doit faire face, tous les jours. Commercial, il arpente les routes de France pour vendre des brosses à dents. La solitude sera alors le moteur de ce film triste, mélancolique et porteur de vérités compliquées à entendre. L’acteur joue l’exil avec passion et se livre comme rarement il l’avait fait devant la caméra de Leclerc. Drôle, très bavard mais désemparé par un mal-être abyssal, Jean-Pierre Bacri continue avec un charme fou d’explorer jusqu’à la déraison la figure de l’antihéros.
Alternant des flash-back sur l’enfance de Monsieur Sim et son voyage, ce faux road-movie opère un habile parallèle entre passé et présent. Le cinéaste prend le soin d’implanter à son récit une technologie récente : GPS, tablettes, reconnaissance vocale. Face à cette nouvelle génération se confronte la nostalgie des temps anciens : les baignades dans un étang, les brasseries de l’après-guerre, les coutumes d’un temps révolu. Grâce à ces bonds temporels, La vie très privée de Monsieur Sim construit une lecture la fois profondément intime, et universelle. Où cet individu renaît une seconde fois dans un périple initiatique doux-amer. La chute, aussi délicate qu’ironique, justifie une nouvelle fois notre qualificatif écrit plus haut sur Michel Leclerc : surprenant.
Un mot un seul pour faire la pub de ce film : Bacri. Voui ça devrait suffire ! Vous en voulez plus ? Il rate tout, monsieur Sim, il a l'habitude alors il ne s'en formalise plus. Ca ne rend pas violent. Plutôt gentiment fataliste. Il a presque de l'humour (faut dire, Bacri en est pétri, même s'il jouait un parfait connard il le rendrait attachant), presque. Il a presque des regrets. Presque. Il est encore attiré par certaines choses, des jolies filles zazou, des bateaux en perdition, des échappées avec sa fifille, des blagounettes et des voyages foireux... Et on le suit. On le voit rater merdiquement ce qu'il entreprend, et on l'aime quand même. A sa place, on n'essaierait même plus, mais lui, il continue. A un moment, on trouve même qu'il en fait trop, dans le foirage... Faut-il attendre le fond du fond de la piscine en petit pull bleu marine, en espérant très fort le rebond salutaire, même si on n'y croit plus? Bacri, il y croit pour nous. J'adore ce film.
Quel plaisir de retrouver ce Grand Monsieur ! De suivre avec amusement et tendresse, puis avec quelques craintes, la descente aux enfers de son Mr Sim. Certains reprochent à Jean-Pierre Bacri de "faire du Bacri". Qu'il en fasse, c'est ce qui se fait de mieux dans le cinéma français, et on en redemande !
Un rôle magistral pour un comédien hélas trop rare au cinéma. Film qui nous entraîne, road movie, dans les méandres et autres mystères de la vie. Chacun de nous pourra y trouver matière à réflexion sur cette vie si rapide et tellement remplie d'imprévus. J'ai adoré.
un petit tour dans la France morne triste , dans ses banlieues aux cafétérias et zone commerciales tristes à mourrir . Des rond points, des rocades ...Un retour dans son propre passé répugnant. Puis enfin la montagne où la vérité nous tombe dessus. Faut pas craquer sinon c est la fin ... Que du laid, puis la bonne fée sous les traits d une asiatique apparaît. Excellent film, Bacri qui semble vieux est sans espoir . Sacré balade ce film.
scénario original avec moments drôles et coca ces mais l'ensemble du film reste un peu ennuyeux, un peu long, la bande annonce est plus alléchante. Bacri joue toujours son côté dépressif qu'on aime mieux.
Bacri tient merveilleusement le film en harmonie le jeu des autres acteurs tout aussi bons . Scénario intelligent, plein de trouvailles, drôle et rythmé, traitant un sujet sensible, tragi comique, avec une rare délicatesse. Très belles images. J'ai adoré.
La vie Privée de Monsieur Sim est un film tiré du roman du même nom de Jonathan COE. Je ne comprends pas le manque d'enthousiasme des spectateurs avec une note relativement modeste au regard de la qualité. En effet le film tiré de ce roman induit une identité très particulière, une richesse d'où une difficulté à lui donner un genre bien marqué. Toute cette richesse prend sa source dans le roman qui n'a pas les limites et les contraintes d'un scénario prisonnier de l'image et de l'action. Un autre titre pourrait davantage résumer le cœur du film : La vie intime d'un joyeux distrait. Certes, Monsieur Sim se déclare dépressif, mais est-il aussi malheureux qu'un vrai dépressif ? Non pas vraiment. C'est surtout un être sur qui tout coule comme l'eau sur le plumage d'un canard. Evidemment ce trait de personnalité dans un rôle d'amant, de mari, de père et de salarié est une véritable catastrophe. Mais toute la série de petites catastrophes nous créent des scènes à rire ou pour le moins à nous amuser pour notre plaisir. Jean-Pierre BACRI, dans le rôle de Monsieur Sim, nous donne une prestation d'une exceptionnelle qualité par toutes ses mimiques du visage qui m'ont fait penser à celles de Louis de Funès et à Bourvil. Alors n'hésitez pas, vous passerez une excellente soirée, un petit cadeau supplémentaire en cette période de fêtes de fin d'année 2015 et de Nouvel an. Evidemment, ce film n'a pas l'ambition d'un film à thèse ou à réveiller nos consciences, non il faut y aller uniquement pour se faire plaisir.
Le film est plaisant avec son "humour noir" d'un homme perdu, tant sur le plan relationnel, que familial, que professionnel, ... JP Bacri colle parfaitement à ce personnage. Ce film m'a rappelé Les Galettes de Pont-Aven sans la finesse des dialogues.
si vous aimez JP Bacri, allez voir ce film car il joue parfaitement ce rôle de type raté dépressif. Certaines belles scènes drôles ou touchantes. Malheureusement ça part un peu dans tous les sens, l'histoire du père vient un peu comme un cheveu sur la soupe et la fin est un peu ratée.
Sérieusement, il n'y a que Bacri qui vaut le déplacement dans ce film qui traîne en longueur, dont le scénario abonde en incohérences de toutes sortes qu'on a vraiment du mal à suivre ou a capter et lorsqu'on saisit au hasard d'une circonstance l'endroit où tel moment veut nous amener, on a même plus envie de s'y laisser emmener... Et même dans les détails, c'est plus que léger (su style la valise à l'aéroport qui disparait de la main de Bacri avant son embarquement puis qui réapparait dans la scène suivante...). Bref très déçu par ce film dont la bande annonce est attirante à la hauteur de ma déception... On s'en remettra en 2016 :) !!!
Monsieur Sim est persuadé d'avoir raté sa vie. Et il n'a pas tort. Il vient de divorcer et de perdre son travail. Quand on lui propose de vendre un nouveau modèle de brosse à dents, il se perd sur les routes du Massif central, ensorcelé par la voix de son GPS.
Jonathan Coe fait partie de ces rares auteurs qui se bonifient au fil de son œuvre. Si j'ai bien aimé ses premiers livres (Les nains de la mort, Testament à l'anglaise ...), ses plus récents sont mes préférés. J'étais d'autant plus curieux de découvrir l'adaptation de son avant-dernier roman en date. Bizarrement, on la doit à un réalisateur français, Michel Leclerc - auteur de l'excellent "Le nom des gens". Pourquoi un réalisateur britannique ne s'y est-il pas collé ? Mystère...
Mais il y a plus grave. Si l'adaptation est globalement fidèle au roman, elle s'en éloigne à son épilogue. Or le roman de Jonathan Coe se terminait par un twist magistral - qu'il m'est impossible d'évoquer sans en spoiler tout le génie - que le film ignore. En lieu et place, le film de Michel Leclerc se termine par une queue de poisson paresseuse et réductrice. L'humour grinçant et toujours juste de Jean Pierre Bacri ne suffit pas à exonérer ce film de ce défaut rédhibitoire.