Un Français est un film fort, tant par ses scènes violentes que par ses scènes de tendresse. Malgré les apparences, c'est film humble (peut-être même un peu trop parfois) et qui a au moins l'honneur de ne pas être manichéen. Si c'était possible, j'aimerais vraiment qu'il soit passé dans des collèges/lycées, non pas pour dire "regardez le méchant blanc raciste fou qui veut du mal aux arabes et aux noirs" car ce n'est au contraire pas du tout le message du film, mais aussi pour faire ouvrir les yeux aux nouveaux skinheads actuels : La racaille qui fout la merde partout et qui agresse les gens.
C'est un film à aller voir. la seule critique que je peux faire c'est qu'Un Français ne devrait pas avoir le format de film mais de série, c'est surtout ce coté là qui est dommage.
Allez le voir ! Et vive Alban Lenoir, j'espère qu'on te reverra aussi bien dans Lazy Company que dans des films comme celui-ci.
Un film moyen, ni plus ni moins. Bien porté par l'acteur principal qui joue assez juste, avec un jeu très froid. La représentation de la fachosphère est, elle, assez peu crédible car mal jouée, avec des "discours" plutôt mal écrits. Dommage. Assez incroyable de se dire que ce film s'est fait allumé par les fachos. Ça montre bien que ces derniers se sentent dédiabolisés au point de s'offusquer qu'on puisse les représenter de la sorte et de - semble-t-il - faire pression pour que soient déprogrammées des avant-premières de ce film. J'ai même eu l'impression d'aller voir le film par militantisme du coup...
Bon film coup de poing au début mais qui perd son souffle au fur et à mesure à cause de poids de son thème : balayer 30 ans d'une vie de haine et de rédemption, à travers le prisme de la politique en fond (et du FN). Mais c'est un film utile et bien vu! Pas besoin d'explications sur les origines de la haine du personnage principal (un choix? une obligation pour s'en sortir ? une route tracée ?). Quelques éléments (basiques?) suffisent (alcoolisme du père, logement dans les cités etc.). L'interprétation de Alban Lenoir est juste et forte. On ressent avec lui profondément sa mue. Il en paiera très cher le prix. Mais le regard du réalisateur reste sans appel, y compris pour lui j'ai trouvé. Il ne juge aucunement mais sa route initiale de haine et de violences et la bifurcation vers la paix sont au final toutes sans avenir ni bonheurs concrets. C'est d'une tristesse que cette vie de cet homme, replié pour échapper à son passé, presque seul au monde pour couper de sa jeunesse. N'y a-t-il pas alors de rédemption possible en dehors de la haine que le sacrifice du bonheur ? Vision donc bien sombre... Le reste du casting est intéressant, quelques jeux théâtraux par contre (comédien qui interprète le leader qui devient chef d'un parti politique, la femme du "héros"), des scènes limite téléfilm aussi (surtout celles avec les parents dans l'appartement). Les ellipses sont parfois brutales et on peut mettre du temps à comprendre où le récit en est mais elles restent judicieusement bien faites et pas si gênantes par rapport au fil de l'Histoire. Les bons éléments/événements sont relatés ou cités comme exemple pour replonger dans le rythme. La reconstitution est bien faite également. Ce rythme se perd donc en route, 30 ans cela reste trop long (ambitieux?) et le vieillissement des personnages un peu mal envisagé et donc peu crédible. Reste un message fort et d'utilité publique. Bravo pour ce courage, sans "leçons" données, ni jugements. Les liens sont faits entre le "Touche pas à mon pote" des années 80 au mariage pour tous de ces dernières années, ce sont les mêmes qui prônent l'intolérance et le racisme, aucun espoir en eux ; ou ils ont passé le flambeau (involontairement) à leur progéniture (voir le héros). Changer reste bien possible et heureusement (et dans le bon sens!) mais pour gagner en échange une vie morne et sans combats, sans éclat en reniant ses convictions au moment de devoir se battre pour elles (comme récupérer son enfant - ou alors le réalisateur n'a pas insisté dessus) ? La déchéance des autres protagonistes, restés dans le vivier haine, est tout autant spectaculaire, quoiqu'un peu didactique. Film à voir, pour l'exemple et suivre en 1h30 ce que devient la France humainement.
Il serait assez injustifié de qualifier Un Français d'American History X du pauvre. Les deux plongent dans la caricature pour critiquer durement un mouvement raciste, mais Un Français se veut plus authentique et moins stylisé dans sa forme. On pourra reprocher aux acteurs un jeu parfois limite, et des personnages sans doute trop stéréotypés. Mais le film est appréciable dans ses moments de silence où seule l'image compte, et là où les dialogues sont parfois un peu faciles on pourra malgré tout saluer Alban Lenoir qui donne de son maximum, avec une transormation physique remarquable entre le début et la fin de l'histoire. Peu de surprises mais un film qui tient debout.
Un Français c’est un portrait poignant du pays à travers d’un parcours initiatique d’un skinhead dès années 80 jusqu’au nos jours. Un film sobre, subtil, fort, vaste, métaphysique. Trop honnête et trop sincère pour attirer des foules, mais ça fait du bien un film sans complaisance, sans parti pris sur un thème aussi épineux, qui raconte des chemins faciles de la haine et de la violence et des pistes rocailleux de la rédemption et du pardon. Sans juger, le réalisateur nous laisse suivre l’itinéraire d’un être humain en lui laissant sa chance d’évoluer. Une vision somme tout assez christique qui nous renvoi vers l’essentiel en dehors de l’opportunisme politique, du populisme électoral et du conservatisme religieux. Mériterait largement d’être présenté à Cannes. Dommage, on aurait eu moins honte de notre cinéma. Bravo au réalisateur, aux producteurs et aux comédiens formidables. Un Français est un film français de l’année. Rare, profond, émouvant. A voir absolument.
Un Français c’est un portrait poignant du pays à travers d’un parcours initiatique d’un skinhead dès années 80 jusqu’au nos jours. Un film sobre, subtil, fort, vaste, métaphysique. Trop honnête et trop sincère pour attirer des foules, mais ça fait du bien un film sans complaisance, sans parti pris sur un thème aussi épineux, qui raconte des chemins faciles de la haine et de la violence et des pistes rocailleux de la rédemption et du pardon. Sans juger, le réalisateur nous laisse suivre l’itinéraire d’un être humain en lui laissant sa chance d’évoluer. Une vision somme tout assez christique qui nous renvoi vers l’essentiel en dehors de l’opportunisme politique, du populisme électoral et du conservatisme religieux. Mériterait largement d’être présenté à Cannes. Dommage, on aurait eu moins honte de notre cinéma. Bravo au réalisateur, aux producteurs et aux comédiens formidables. Un Français est un film français de l’année. Rare, profond, émouvant. A voir absolument.
Je ne vais pas en rajouter car je ne ferai pas mieux que les autres rédacteurs ici, mais je dirai malgré tout 2 choses : tout d'abord, bravo à Mars Distribution d'avoir eu le cran – pour ne pas dire autre chose – de distribuer ce film, car ça n'a pas été une mince affaire ! En gros, "Un Français" a bien failli ne pas sortir en salles, tout simplement. Du fait de la frilosité de nombreux programmateurs, qui doivent hélas pour certains confondre leur métier avec celui de censeur. A part ça, que l'histoire vous attire ou pas, ça vaut le coup d'y aller ne serait-ce que pour la prestation d'Alban Lenoir, qui crève l'écran et mérite à mon sens un César pour ce rôle.
J'attendais ce film avec impatience et généralement je ne suis pas de mauvaise critique mais là.... J'ai été très déçu. J'ai passé l'heure et demie à m'ennuyer. Je n'ai vu qu'un assemblage d'images. L'harmonie de l'histoire et des images n'existe pas. Le film manque terriblement d'enjeux. Alors oui les sujets politiques sont intéressants et je trouve que le film montre bien la vie politique au fil des années et leurs problématiques. Malheureusement beaucoup trop baclé ! Il y a des scènes inutiles !! On dirait qu'elles ne sont là que pour alimenter le film ou le compléter ! Le film avait un bon potentiel de base mais il n'est pas du tout développé. Il manque de profondeur. Il n'existe qu'en surface. Quel dommage ! ... Une petite note en revanche pour certain des acteurs que j'ai trouvé bon.
C'est nullissime comme film ! À Cannes ils aiment vraiment les daubes car c'est violent, pas d'actualité, surjoué, trop cliché et pas réel du tout ! Vraiment une perte de temps et d'argent ! Ça va que j'ai rien payé...
A une époque où l'extrême-droite cherche à se dédiaboliser, Un Français de Diastème se révèle être un film nécessaire. Il raconte, en effet, le parcours d'un jeune skinhead qui réalise petit à petit la bêtise de ses opinions. Diastème réussit à retranscrire trente de fascisme "à la française" à travers de multiples événements (la période "Touche pas à mon pote", l'assassinat de Brahim Bouarram, la Coupe du monde de football 1998, le Mariage pour tous...). Toutefois, il aurait été peut-être judicieux de donner quelques indications temporelles supplémentaires car il faut connaitre ces références pour se rendre compte du passage des années (combien de jeunes de 20 ans connaissent l'affaire Brahim Bouarram ou ce qu'était "Touche pas à mon pote" ?). En effet, si on ne se rend pas compte de cette progression temporel, le retour progressif à la raison de Marco peut sembler trop rapide (surtout que le physique des acteurs laisse deviner une progression de quelques années mais pas au point de penser que trente ans se sont écoulés). Malgré ces petits défauts, le réalisme des personnages et des situations (il n'est pas occulté que certains opposants aux skinheads, comme certains mouvements d'extrême-gauche, peuvent parfois les concurrencer dans la bêtise et la violence) et la qualité de l'interprétation (tous les acteurs font de brillantes compositions) permet à ce film, qui rappelle par son histoire American history X (1998) de Tony Kaye, d'être très intéressant et d'être un bon rappel de ce qu'est réellement l'extrême-droite à une époque où elle tente de cacher son vrai visage.
Un film que j'ai trouvé assez triste, sur le parcours d'un skinhead qui change peu à peu et laisse sa haine de côté. Il est vrai que la première demi-heure est assez violente et peut choquer. Le personnage devient attachant et on le voit au fur et à mesure se creuser un fossé entre lui et ses proches qui ne changent pas. Mais malgré son évolution, la vie ne lui sourit pas pourtant autant. Ce n'est pas qu'un film sur le racisme, c'est aussi un film sur le personnage en tant que tel. Je l'ai trouvé trop triste à mon goût. De plus, on saute des passages de sa vie à une trop grande vitesse et le film me paraît trop politisé. Un peu déçue...
Même si le Front National est directement nommé par l’auteur, Un Français n’est finalement pas tant un film politique qu’un parcours personnel d’un paumé au cœur d’un courant dont l’unique philosophie consiste en la haine de l’autre. Certes, Diastème ose montrer les débordements de ces milices fascistes et toute la première partie du film est assez énervante, voire éprouvante pour qui ne cautionne pas ces idées d’une pseudo-aristocratie qui s’autoproclame française de pure souche. Diastème arrive toutefois à conserver une forme d’empathie envers son personnage principal que l’on sent surtout en rage envers son père et sa situation personnelle plutôt que convaincu par une idéologie totalitaire. La suite confirme cela par une longue phase de rédemption qui a le mérite d’évoquer la normalisation politique d’une extrême-droite entrant dans le rang, alors que ses militants cherchent toujours à en découdre. Si le film est inégal en voulant brosser trop d’années en peu de temps, il faut saluer l’incroyable prestation d’Alban Lenoir, la vraie révélation du film. Il est totalement investi dans ce rôle pourtant pas évident. Le résultat est donc intéressant, à défaut d’être un grand moment de cinéma.
Ça commence très fort. Les 20 premières minutes sont une plongée brutale dans le monde des bandes de skinhead des années 80 à travers une accumulations de scènes chocs à base de violence, d’humiliation et haine. C'est cru, brutal, réaliste à vous tordre l'estomac. La réalisation va dans ce sens. Une caméra à l'épaule qui suit au plus près la nuque chauve du protagoniste à travers différents plans séquences. Rien de tel pour renforcer l'immersion du spectateur.
Puis le personnage d'Alban Lenoir finit par s'assagir. Assez rapidement il ne se retrouve plus dans l'idéologie que lui et ses potes ont défendu pendant leur jeunesse. Petit à petit, il tente de devenir un mec normal. C'est à ce moment que ça se gâte. Malgré tout le dégoût que l'on peut ressentir face à l'amas de violence montré au début du film, c'est pourtant à mes yeux cette partie qui est la plus intéressante. On y découvre un personnage profond, tiraillé entre la haine et le dégoût de cette même haine. On assiste de l'intérieur aux connivences ambiguës entre une bande d’illettrés au crâne rasé et des cadres en costards membre d'un parti aujourd'hui soutenu par 20% de la population. Essayer de comprendre ce qui peut se passer dans la tête dans skinhead, voilà ce qui est intéressant. Mais lorsque le personnage se repent, tous ces thèmes sont alors abordé d'un point de vue extérieur, soit le même point de vue que le mien en tant que mec normal non-raciste. Tout ce qui rendait ce personnage intéressant disparaît. Alban Lenoir devient alors un type d'une banalité confondante. Un type comme vous et moi. Quel intérêt y a t-il à filmer la vie d'un mec banal en train de couper des carottes dans sa cuisine ? Bref, toute cette seconde moitié sombre peu à peu dans les abysses de l'ennui.
Un français avait tout pour devenir un bon film. Un sujet à risque, rarement abordé de manière si frontale au cinéma. De bons acteurs, une réalisation qui tient la route et une volonté de faire de ce film un film politique nécessaire en ces temps sombres ou le fascisme n'a jamais été aussi banal. Mais on dirait que l'auteur a eu peur de son propre sujet et a senti le besoin de repentir son personnage pour ne pas être accusé de glorifier les skinheads. C'est dommage car c'est en filmant la violence raciale que la dénonciation de cette même violence est la plus efficace.