Diastème est un homme brutal qui n’a pas peur de dire les choses : l’honneur, la fierté, l’humilité et la rédemption sont des thèmes très chers à ses yeux qui prennent tout leur sens lorsque l’image se fige sur l’acteur, aussi (quel)con(que) soit-il. Méprise et boudé lors de sa sortie en salle, « Un Français » s’est fait une place de choix dans le catalogue du réalisateur mais aussi de Mars Distribution, lui qui aurait très clairement pu épater une France entière à l’état d’esprit galvaudé par les bruits de couloir. D’abord extrêmement violent, ce drame met rapidement à nu le spectateur en cassant les codes et surtout, en utilisant intelligemment bon nombre de clichés pensés à l’encontre de ses skins et de leur idéologie influencée par l’extrême droite. Puis, tout à coup, sans forcément l’expliquer, Diastème opte pour une mise en de son personnage principal qui se renferme sur lui-même. D’abord habité par une rage qu’il porte en lui depuis toujours, Marco, incarné par un inquiétant Alban Lenoir, pense autrement et tente de devenir quelqu’un de bien. Le film ne perd pas en réalisme, bien au contraire, et suis avec scrupule une bande de potes que la vie viendra à séparer lors de choix déterminants. L’Homme n’est alors pas qu’un simple homme, il est et devient une personne guidée par un entourage qui lui dicte parfois les mauvais codes de conduite (ou le contraire). Amour, haine, provocation, trahison, tolérance… sont les maîtres mots du film dont certain diront qu’il ne s’agit pas uniquement d’un film, mais d’un visage de la France qui fait peur autant qu’il suscite l’interrogation. Et rien que pour cela, en son sens, « Un Français » ouvre à la discussion et au débat, l'opinion de chacun étant à écouter avec attention. Mission accomplie, à n’en plus douter.