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Un visiteur
5,0
Publiée le 13 juin 2015
J'ai beaucoup aimé ce film. On sent très bien le soin qui a été apporté pour faire vivre l'évolution d'un personnage et faire revivre dans la longueur une partie de l'histoire de notre pays. J'ai vu que cela ne plaisait pas à tout le monde, mais le mode de narration "elliptique" me paraît tout-à-fait pertinent. Attention cependant: ceux qui ne supportent pas la violence devront fermer les yeux à certains moments. Par ailleurs, le petit plus qui m'a fait poster cette critique est que la note ne reflète pas ce qu'elle aurait été, il me semble, si le film ne s'attaquait pas à l’extrême droite. Je pense tout à fait probable que certaines personnes aient mis zéro simplement pour discréditer le message du film, sans même avoir été le voir (d'ailleurs à ce jour, il n'y aucune critique écrite attribuant la note 0 ou 1...). Il est également avéré que des pressions venu de groupes radicaux ont permis de limiter la diffusion du film. Je ne peux me résoudre à ce que des groupes haineux aient une influence sur la vie culturelle de ce pays. Allez voir ce film.
plus trop envie de m'exprimer sur allociné, mais la il faut le faire car "Un Français" de Diastème est une oeuvre magistrale. ( tres certainement le meilleur film français depuis longtemps ) l'histoire bien ficelée et le jeu des acteurs remarquables. En réalité les veritables victimes ne sont pas forcement ou on croit au départ... personnellement je n'ai pas vu une histoire de violences gratuites, j'ai vu au contrario beaucoup de tendresses et de sensibilités a la Française...
On ressort du cinéma comme le protagoniste : désabusé. Film essayant de prouver que les gens sont bons en utilisant des arguments enfantins dans un contexte on ne peut plus sérieux, amenant ainsi une production burlesque.
Deuxième film du réalisateur Diastème après le très moyen Le bruit des gens autour (2008). Un sujet fort sur le papier et une polémique après l'annulation en cascade des avant-premières ont suscité ma curiosité. Sur trente ans, d’ellipse en ellipse, on assiste à la rédemption, presque malgré lui, d'un skin-head néonazi sur fond de montée de l’extrême droite des années 80 à aujourd'hui en France. C'est traité de façon brutale et frontale, une mise en scène coup de poing pour des scènes d'abord très violentes, se radoucissant au fil des années et du changement d'état d'esprit du jeune homme. On suit son trajet, avec un malaise certain, qui ne s'estompe pas vraiment au fil du récit, mais qui change plutôt, pour des raisons plus romanesques et sentimentales (solitude, perte des gens qu'il aime...). Marco est interprété avec beaucoup de talent et d'intensité par l'inconnu Alban Lenoir, une belle révélation. A ses côtés, on retrouve l'excellent Paul Hamy (Suzanne, Elle s'en va) et Samuel Jouy (Ainsi soient-ils). Un Français ne laisse donc pas indifférent. Mi-film politique, mi-drame personnel, on se prend là une bonne claque dans la figure. Un sujet pratiquement jamais traité dans le cinéma français, parfaitement maitrisé et interprété, sans jugement ni complaisance. Mais on en sort avec un sentiment assez indéfinissable dans la bouche. Sans doute parce qu'il est aussi touchant que dérangeant...
Bonne surprise. La scène d'ouverture est magnifique, dense et nous plonge illico dans la réalité des fachos. C'est donc l'histoire d'une rédemption avec des raccourcis. Le film est peu explicite sur la raison de ce virement de cap et j'ai beaucoup aimé cette approche. Un fort sentiment intérieur amène notre héros Marco, formidablement interprété par Alban Lenoir, à changer de cap, c'est un sentiment intérieur qui dépasse le raisonnement, et sur lequel il ne mettra des mots ou une explication que longtemps après. Les scènes de baston sont très bien filmées, le casting est au poil.
Une bonne idée d'écriture , il fallait oser faire un film comme celui ci qui dénonce un mouvement haineux avec énormément de violence mais je pense beaucoup de réalité , le jeux des acteurs est assez naturel , ce sont les bons points du film .......En revanche , on passe du coq à l'âne , il n'y à plus du tout aucune cohérence , un American history X à la française avec des longueurs et en prime une fin en queux de poisson ....
Il y a des films qui dérangent politiquement parlant. "Un Français" fait malheureusement parti de ceux-là. L'envie-première du réalisateur est d'exprimer la rage présente chez les jeunes et comment elle évolue selon les personnages. Au point de départ, il l'a implanté dans le mouvement des skinheads des années 80, mouvement aussi bien présent en France qu'en Angleterre. Sur 30 ans, nous suivons un personnage qui commence par exprimer sa rage avec ses copains de banlieue et fait comme eux en devenant skinhead. Puis avec le temps, la réflexion, la maturité, la rage finit par s’éteindre pour laisser place à la paix en tendant la main à son prochain, pendant que "ses copains" deviennent des militants d'extrême droite (et ça, ça dérange). On ne s'ennuie pas malgré la simplicité du scénario grâce à la réalisation soignée composée de nombreux plans-séquences, très bien orchestrés. Les scènes sont simples et montrent les moments importants qui ont amené petit-à-petit le protagoniste a évolué. Il est dommage que la direction artistique n'ait pas fait très attention aux repères temporels au début du film car cela fausse par moment notre vision. On aurait également apprécié que les acteurs soient un peu plus vieillis pour montrer le temps qui passe. Ensuite, il faut noter la très belle prestation d'Alban Lenoir qui porte littéralement le film sur ses épaules. Jusqu'à présent relégué aux petits rôles, il prouve grâce à ce film qu'il est un bon acteur et qu'il faut compter sur lui dans l'avenir. Malheureusement, le film n'a pas été sélectionné à Cannes alors qu'il y aurait trouvé sa place. Sa ressemble avec "American Histroy X" n'est pas justifiée. Au début du film, on pourrait le croire. Mais rapidement le réalisateur-scénariste a su se détourner du cliché pour s'approprier le sujet et en faire un film personnel. Un bon film qui fera parler de lui ou du moins son réalisateur et son acteur principal.
"Un français" est un film qui mérite d'être vu. Mais pas pour les raisons qu'on croit.
On serait déçu en espérant y voir la radioscopie d'une France rongée par les démons de l'extrême droite. Car ce film ne parle pas des millions de Français qui votent ou voteront pour Marine le Pen au point de lui permettre, selon toutes probabilités, d'accéder au second tour de l'élection présidentielle de 2017. ce film parle d'une minorité de skinheads historiques qui, depuis les années 80, professent une xénophobie radicale et une violence nihiliste.
L'intérêt du film est ailleurs : dansa sa façon de raconter - en 1h38 seulement - près de 30 ans d'histoire de France depuis la montée de l'extrême droite dans les années 80 jusqu'à la Manif Pour Tous. Diastème procède par un mélange de lenteur et d'ultra-rapidité. Lenteur des longs plans séquences qui accompagnent, jusqu'à la nausée des scènes répétitives de ratonnade, aussi violentes que bêtes. Ultra-rapidité dans la juxtaposition très cut de ces scènes séparées par des ellipses de plusieurs années qu'on ne saisit pas immédiatement mais qui deviennent en quelques secondes aisément compréhensibles.
"Un Français" n'est pas encore le (grand) film français sur l'extrême droite que l'on attend, mais c'est déjà un modèle de cinéma. Et c'est déjà beaucoup.
Le film raconte l'histoire d'un skinhead militant d'extrême droite des années 80 à aujourd'hui. C'est correctement réalisé, sobre, sans effets de mise en scène tapageurs (on est plus proche de ce que font les anglais que du cinéma US) et bien rythmé.
On comprend un peu les motivations du personnage principal, même si on ne sait pas vraiment ce qui l'a motivé en premier lieu à se tourner vers cette mouvance. Quand le film commence, on est dans la période SOS Racisme/Touche pas à mon pote, il a une vingtaine d'années et est déjà dans le mouvement. Une scène le montrant ado lors de son tout premier contact avec la mouvance aurait été la bienvenue. Mais bon... On voit ses conditions de vie au début, dans son triste HLM, avec sa mère effacée et son père malade et alcoolique, ça suffit pour comprendre.
Par la suite, on le voit réfléchir sur la vie violente dans laquelle il s'est engagé, puis prendre une autre direction lorsqu'il réalise que cette violence ne le mène nulle part. La composition d'Alban Lenoir est à ce titre époustouflante, il arrive à exprimer les tourments intérieurs du personnage avec peu de mots, juste avec son regard et quelques expressions capitales.
L'évocation des événements historiques et politiques des trois dernières décennies en toile de fond est bien faîte, même si on sent que le réalisateur ne s'est pas vraiment "défoncé" en ce qui concerne la chronologie. C'est bien simple, les principaux faits divers impliquant l'activisme politique d'extrême droite y sont. La porosité entre les milieux les plus extrémistes et le FN est bien montrée, sans diabolisation excessive des protagonistes ni discours manichéens sur les idéologies.
Le film a au moins le mérite d'évoquer un thème peu abordé dans le cinéma français jusqu'ici et de le faire sans artifices et sans sensationnalisme.
Avec "Un français", Diastème ne manque pas d'ambition. En quelques séquences, il entreprend ainsi de nous donner un aperçu de trente ans dans la vie de Marco Lopez, un skinhead qui tabassait les Arabes dans les années 80 et qui finit peu à peu par se repentir. En parallèle du parcours de Marco, c'est aussi trois décennies de la France que le réalisateur nous montre, trois décennies pas toujours glorieuses. Si l'on ne pourra pas nier à Diastème sa grande ambition et sa volonté d'éviter les clichés du donneur de leçon en nuançant ses personnages, il est tout de même difficile d'accrocher complètement à ce film qui manie maladroitement les ellipses, nous donnant simplement de brefs aperçus de ce que les personnages deviennent plutôt que de les creuser. Maladroit et parfois redondant, le film mérite tout de même d'être vu, ne serait-ce que pour toute la bonne volonté qu'il a derrière. Et pour Alban Lenoir, totalement convaincant et bourré de violence intérieure.
Victime d'une polémique, le deuxième film de Diastème, " Un français ", n'est projeté que dans une soixantaine de salles en France, la faute aux exploitants refusant d'intégrer cette œuvre au sein de leurs programmations. Est-il réellement aussi contestataire que ce que laisse dévoiler la bande-annonce ? La réponse est mitigée. En effet, " Un français " raconte le quotidien d'un skinhead d'extrême-droite dans la France des années 1980. Mais, plus que tout, ce film fait évoluer ce personnage, à priori raciste et radical, vers une forme de prise de conscience, de rédemption. " Un français " est aussi la vision d'une certaine France radicalisée, s'inscrivant dans un contexte de défiance vis-à-vis de l'autorité et des hommes politiques. Comme son nom l'indique, le film aborde clairement le thème identitaire. Même s'il ne propose de réflexion à proprement dite sur ce sujet, il l'aborde. On peut même considérer qu'il s'agit du premier film français à mettre en scène la question identitaire, ce qui explique la censure exercée à son encontre. Rythmé par les discours de Jean-Marie Le Pen, " Un français " insiste sur le fait que le Front National est aussi composé (à son origine) de groupuscules identitaires et de blocs nationalistes. Dans le contexte actuel ( montée du Front National en France), le film prend clairement une tournure politique mais n'adopte cependant pas un point de vue propagandiste. Néanmoins, on peut aussi interpréter le film comme la vision du " français blanc " intolérant et raciste en général confronté à l'immigré victime. Attention à l'amalgame. Libre aux spectateurs de l'interpréter...
Les premières séquences du film donnent le ton, insoutenable : militants "Touche pas à mon pote" tabassés, affrontement avec les punks, humiliations et agressions de noirs et d'arabes, violence inouïe d'une bande de skinheads néo-nazis qui regrettent le temps du "Maréchal". Filmées en plans-séquences virtuoses, ces premières scènes affirment d'emblée ce que sont les mouvements d'extrême-droite. Marc, le (futur) repenti, est incarné par Alban Lenoir, épatant en boule de violence. Le film s'attache, parfois maladroitement, à montrer l'évolution de cet homme qui prend conscience du piège idéologique dans lequel il s'est embarqué. (...) Avec une mise en scène brute et maîtrisée, sans trop d'afféterie, Diastème réussit son pari.
Victime d'une polémique aussi incongrue que gratuite, Un Français ne mérite pas vraiment sa comparaison précipitée à American History X, plus en retenue, moins nihiliste. Diastème nous invite au cœur de la haine de l'autre, le poison de son absurdité, et d'une douloureuse prise de conscience initiatique. Dans un processus d'abord perturbant, le réalisateur multiplie les plans-séquences et les ellipses drastiques, sans repères temporels ne serait-ce qu'un visage transformé, des posters, une émission télé... De la modestie dans cette difficulté ressort la nature palpable du film, loin de la didactique "extrême droite démoniaque" ou de toute portée politique. Diastème invoque le temps et le mouvement pour des propos simples, les entrechoque parfois bien habilement (la Marseillaise d'un meeting FN confrontée à celle d'une victoire au football), même s'il n'évite malheureusement pas quelques grosses ficelles bien lourdes. Au sein d'un casting pas tout le temps crédible, on retiendra la performance surprenante d'Alban Lenoir, aussi intense dans la rage que sa retenue, qui parvient à tenir sur ses épaules les déséquilibres du film. Aussi audacieux que casse-gueule, Un Français est avant tout un drame humain, hôte d'un espoir sans fulgurances, tantôt effrayant tantôt touchant, souvent maladroit, mais dont la proposition de cinéma est définitivement louable.
Un film difficile pour un non violent mais tellement utile par les temps qui courent. Rien que pour cela et montrer ce qu'est le visage de la haine et du racisme primaire, ce film est à voir absolument.